Le double défi de Julian Alaphilippe

Il y a bientôt un mois, Tudor annonçait le recrutement de Julian Alaphilippe pour 2025. Quelques jours plus tard, le double champion du monde français entamait l'écriture du dernier chapitre chez Soudal Quick-Step, structure qui l'a accueilli chez les professionnels. D'ici la fin de saison, il cherchera à finir en beauté cette belle aventure, manière aussi de confirmer son retour au premier plan.

Changement d’écurie pour Alaphilippe : "C’est un pari pour l’équipe Tudor"

Video credit: Eurosport

Jamais vainqueur au-delà de la Vuelta, avec autre chose que le maillot national sur le dos, dans un calendrier toujours très chargé pour lui de mars à septembre, Julian Alaphilippe a une anomalie à corriger en 2024. Après tout, que pourrait-il espérer de mieux qu'une ultime victoire chez Soudal Quick-Step, onze ans après son arrivée via l'équipe de développement de la structure d'un Patrick Lefevere qui l'a accueilli avant de le célébrer puis de le tancer à la moindre occasion ? Premières chances au Canada, à Québec d'abord et Montréal ensuite, ce week-end.
A force de mots acerbes et livrés à la volée, Patrick Lefevere a fini par faire croire à tous que Julian Alaphilippe ne se sentait pas bien dans son équipe de toujours. On confondait en fait l'homme avec l'ensemble. Tout patron qu'il est, le Belge n'est qu'un pion, le plus haut (ou presque) dans l'organigramme, mais ses mots ne valent pas pour tous. Quand il a été invité par un parterre de médias, dont Cyclingnews, à dire ce qui allait le plus lui manquer, Alaphilippe, parce qu'il ne changera pas, a évoqué les hommes. 
Ce ne sont pas seulement dix ans de ma carrière, c'est aussi le tiers de ma vie
"C'est dur de ne retenir qu'une chose parce qu'assurément, ce qui a été le plus important pour moi, et ce qui va me manquer, c'est de côtoyer tous ces gens. Ce ne sont pas seulement dix ans de ma carrière, c'est aussi le tiers de ma vie, a rappelé le trentenaire passé (32 ans depuis juin dernier). Bien sûr, il y a eu des hauts et des bas mais j'ai toujours apprécié tout ça et j'ai adoré mon passage dans l'équipe donc c'est ce que je vais regretter, le staff, mes coéquipiers. Au fond, c'est bien aussi d'avoir tous ces souvenirs". 
Il y eut en effet beaucoup de très hauts (Milan-Sanremo ou le Tour de France 2019 pour ne citer qu'eux) et une pléiade de très bas, tous concentrés entre 2022 et 2023. Mais quand Alaphilippe a enfin pu se remettre au travail sans souci pendant de longs mois, il a montré à tous ceux qui l'avaient enterré, son patron compris, qu'il n'avait pas eu la carrière qui est la sienne par hasard. Bien sûr, son palmarès de 2024 ne fait état "que" d'une étape de grand tour (sur le Giro) et de deux succès sur des courses mineures (en Slovaquie et en Tchéquie). On rappellera néanmoins qu'il est passé proche de remporter à nouveau une classique World Tour, trois ans après La Flèche Wallonne 2021, sur la Clasica San Sebastian (2e). 

Le rêve du Lombardie ?

"Je suis vraiment concentré sur chaque course qui arrive jusqu'à ma dernière en Lombardie, a encore expliqué Alaphilippe avant le GP de Québec ce vendredi. J'en profite encore plus je pense puisque j'ai vraiment réalisé que chaque course me rapprochait de la fin". Il en reste une poignée au Français, autour de la demi-douzaine, pour atteindre son dernier objectif chez Soudal. "Bien sûr, j'ai pour objectif de gagner encore une fois, dit-il. Il y a de moins en moins d'opportunités. J'espère pouvoir le faire, c'est mon unique but et je vais tout donner pour ça". 
Qu'importe ce qu'il a pu dire et ce qu'il peut, peut-être, encore penser, Lefevere aurait tort de reprocher à Alaphilippe son investissement tant "Loulou" est un camarade de choix, capable de s'arracher pour récompenser le travail des siens (l'équipe de France en sait quelque chose) ou de se mettre minable pour favoriser la victoire d'un équipier (Paul Magnier la semaine dernière en Grande-Bretagne pour ne citer que lui).
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Bien lancé par Alaphilippe, Magnier remporte une 2e étape au sprint : l'arrivée en vidéo

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Une victoire du Français d'ici en Lombardie, et même sur l'ultime Monument de la saison dans ses rêves les plus fous, viendrait accréditer la thèse d'un Alaphilippe qui en a encore sous le pied au plus haut niveau. Il semble avoir repoussé le spectre de ce que beaucoup redoutaient voilà un an, à savoir une pré-retraite dorée, mais on ne lui prête toujours pas la capacité de se battre avec les Pogacar & co, cette nouvelle génération qui lui a mis un sacré coup de pelle en quelques années. Le terrifiant slovène est présent au Canada, voici donc une autre bonne raison pour Alaphilippe d'y briller.
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