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Liège-Bastogne-Liège l'a confirmé : Romain Bardet est bien plus qu'un coureur du Tour

Julien Chesnais

Publié 23/04/2018 à 09:28 GMT+2

LIÉGE-BASTOGNE-LIÈGE - En prenant la troisième place de la Doyenne ce dimanche, Romain Bardet a confirmé la tendance qui s'esquissait depuis le début de saison. L'homme aux deux podiums sur le Tour de France s'affirme désormais sur les courses d'un jour.

Bob Jungels, vainqueur de Liège-Bastogne-Liège avec Romain Bardet et Michael Woods à ses côtés.

Crédit: Getty Images

Romain Bardet pourra savourer sa coupure avec l'esprit rassuré. Et satisfait. Avant d'entamer sa préparation pour le Tour de France, l'Auvergnat a bouclé sa première partie de saison sur une très belle note en se classant 3e de Liège-Bastogne-Liège. Sans doute aurait-il signé des deux mains pour un résultat pareil, il y a deux semaines, au moment de conclure un Tour du Pays Basque qui l'avait laissé inquiet sur sa condition (13e)
Bien sûr, le leader d'AG2R La Mondiale était venu pour gagner ce dimanche. Après cinq top 15 en autant de participations (dont deux sixièmes places pour meilleur résultat), il voulait enfin mettre dans le mille. Ce ne sera pas pour cette année. Mais vu le scénario de course (trop long à se découdre), et le numéro de Bob Jungels (vainqueur après un numéro en solitaire), il n'a finalement rien à se reprocher.
"Je suis content et je n’ai pas de regret, parce que Bob Jungels mérite amplement sa victoire, a-t-il résumé après l'arrivée. Lorsque je suis sorti avec Woods (à trois kilomètres de l'arrivée, ndlr), j’ai tout donné pour aller chercher une place sur le podium. Je savais qu’il serait certainement plus rapide que moi au sprint. Troisième, c’était donc la meilleure place que je pouvais aller chercher aujourd’hui avec mes qualités."

Premier podium sur un Monument

Deux faits ont vraiment de quoi satisfaire Bardet. Et donner à son résultat du jour une vraie portée :
  • Il s'agit de son premier podium sur un Monument (4e du Tour de Lombardie en 2016).
  • Hormis Alaphilippe, aucun Français n'était monté sur le podium de "LBL" lors des deux dernières décennies.
C'est un enseignement que l'on peut retirer de son printemps : Bardet n'est pas qu'un homme de grands tours. S'il avoue ne pas être persuadé d'avoir les qualités pour s'imposer un jour à Liège, l'Auvergnat de 27 ans est incontestablement l'un des nouveaux hommes forts des courses d'un jour. Paradoxalement, c'est sur celles-ci qui l'a le mieux marché ce printemps. Bien plus que sur les courses par étapes, où il s'est seulement classé 13e sur Tirreno et le Tour du Pays Basque.
"Je suis content de ne pas m’enfermer dans mon rôle de grimpeur. Aller chercher un résultat ici, c’était d’ailleurs important pour confirmer ma bonne prestation sur les Strade Bianche."

Un nouveau cap de franchi

En Italie, sur les chemins blancs de Toscane, le Français avait fait sensation en se classant 2e devant Sagan et consorts. Il avait d'ailleurs fait un vrai numéro en menant à terme une attaque lointaine avec Wout Van Aert. Et sans le jour de grâce connu par Tiejs Benoot, la victoire aurait sans nul doute été pour lui. Une semaine auparavant, il avait déjà écrasé la Classic de l'Ardèche en partant seul à plus de 20 kilomètres de l'arrivée. La concurrence n'était que nationale mais sa prestation avait marqué les esprits.
C'était seulement sa deuxième victoire en carrière sur une course d'un jour. Sa première depuis quatre ans (Valence Drôme Classic en 2014). Entre-temps, il avait signé quatre succès sur des courses par d'étapes. Un sur le Dauphiné. Et trois sur le Tour de France, la course qui incarne mieux le natif de Brioude. Mais qui ne le résume pas à elle seule.

Les classiques l'ont toujours attiré

Des Ardennaises aux courses italiennes de fin de saison, les classiques vallonnées l'ont toujours attiré. Car Bardet est davantage flambeur qu'épicier. À l'instar d'un Nibali (dont il n'a encore rien du palmarès), son goût du jeu et de l'offensive correspondent mieux à l'état d'esprit des courses d'un jour qu'à l'impératif de gestion requis par les Grands Tours. Le voir briller dans ce nouveau domaine n'a rien d'incongru. Ça colle au personnage. Et c'est sans doute le signe d'un nouveau cap franchi dans la maturité physique du Français.
"J'ai pu me faire plaisir sur les classiques, se satisfait-t-il. Sans préjuger de la suite, ça me permet de me projeter sur les événements estivaux avec sérénité, ça me met encore plus en appétit pour cet été." Où son CV de prétendant à la victoire du Tour sera plus clinquant que jamais.
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