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Liège-Bastogne-Liège : Remco Evenepoel était en état de grâce : "Certainement le meilleur jour de ma vie sur un vélo"

Jean-Baptiste Duluc

Mis à jour 25/04/2022 à 14:46 GMT+2

LIEGE-BASTOGNE-LIEGE – Pour sa première participation, Remco Evenepoel a réussi un numéro dont il a le secret pour remporter la Doyenne en solitaire. Récompensé de son audace, le Belge s’offre ainsi son premier Monument au terme d’une journée exceptionnelle, sans doute "la meilleure de sa vie sur un vélo". De quoi effacer un an et demi de doutes et de douleurs.

Le numéro d'Evenepoel, la chute d'Alaphilippe : le résumé d'une Doyenne qui fera date

Oui, Remco Evenepoel est bien de retour. On avait eu certains doutes sur le niveau du Belge en début de saison, étant loin des meilleurs en montagne sur Tirreno-Adriatico (11e), lâchant le maillot de leader le dernier jour sur le Pays basque (4e). Mais Liège-Bastogne-Liège était son objectif depuis le départ et sa préparation était finalement la bonne. C’est toujours le cas lorsque l’on gagne. Peu importe ce qu’il s’est passé avant. Rien ne l’avait d’ailleurs empêché d’être confiant avant même le début de la course. "Je me suis réveillé avec un bon pressentiment, avouait-il. J'étais heureux de courir pour la première fois à Liège". Car non seulement Evenepoel a gagné pour la première fois la Doyenne mais il la découvrait en plus ! Comme cela avait été le cas de Primoz Roglic en 2020. Mais le Belge y a en plus ajouté la manière, même si le final aurait été moins rocambolesque évidemment.
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Evenepoel : "C'était dur de pousser dans la Redoute mais je savais que tout le monde avait souffert"

Être seul me paraissait être la meilleure option
"Jusqu'à La Redoute, je ne sentais pas mes jambes, je savais que je devais essayer, raconte celui qui est devenu le plus jeune vainqueur de l’épreuve depuis 54 ans (Il a succédé à Valère Van Sweevelt en 1968). Je ne pouvais gagner Liège que dans un petit groupe ou tout seul. Être seul me paraissait être la meilleure option. Je voulais mettre une 'bombe' dans la Redoute". Chose dite, chose faite. Son attaque tranchante et puissante sur le sommet de la Redoute lui a permis de s’isoler immédiatement et personne n’a jamais été en mesure de le reprendre.
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Une puissance rare : L'attaque décisive du vainqueur Evenepoel

Qu’importe qu’il soit parti seul à 30km de l’arrivée, l’attaque victorieuse la plus lointaine sur Liège depuis 2005. "Quand vous commencez à avoir mal aux jambes, vous savez que c'est le cas pour tout le monde, explique t-il. Vous avez juste besoin de 'couilles' pour tenter quelque chose". Qu’importe que le vent de face soufflait dans le final. "C'était très dur mais j'ai tout donné, admet le Belge. Avec une course si difficile, tout le monde sait que c'est compliqué mais il faut simplement conserver son rythme et y croire". Il y a toujours cru et le succès a suivi. "Terminer tout seul dans ma course préférée, avec près d'une minute d'avance... Je pense que c'était une journée parfaite", résume-t-il.
Elle l’a été pour la Belgique, qui retrouve un vainqueur de Liège-Bastogne-Liège, onze ans après Philippe Gilbert, et qui s’est offert son premier triplé sur la Doyenne depuis 1976 et la victoire de Bruyère devant Maertens et Verbeeck. Elle l’a surtout été pour Remco Evenepoel, qui a pu profiter du dernier kilomètre pour savourer ce qui est la plus grande victoire de sa carrière. "Mon premier Liège et je gagne..., avouait-il après l’arrivée. Le rêve devient réalité. Je ne peux qu'être fier de ce que j'ai montré aujourd'hui. Je pense que c’était très certainement le meilleur jour de ma vie sur un vélo. Et j’ai bien choisi mon jour pour ça… "
Difficile de le contredire sur ce point. La "Doyenne" est un Monument et une course à part pour tout coureur, encore plus pour un Belge. Et encore plus pour un coureur qui n’est pas (encore) habitué à gagner en World Tour (3 seulement avant Liège). Mais c’est avant tout la concrétisation de son retour au plus haut niveau.
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"Evenepoel a fait ce qu’on attendait de lui depuis quatre ans"

On retrouve le meilleur Remco
Il aurait pourtant pu tout perdre une après-midi d’août 2020, dans la descente du Sormano. On a craint pour sa vie, d’abord, mais surtout pour sa carrière, ensuite. A cet instant, personne n’aurait pensé le revoir sur un vélo un jour. Encore moins gagner un Monument. Mais Remco Evenepoel n’est pas fait du même bois que les autres. Même si son retour n’aura pas été de tout repos. "J’ai tellement souffert… avoue t-il, la voix pleine d’émotion. Physiquement et mentalement, cette dernière année et demie a été très compliquée, je commence seulement à retrouver de bonnes sensations. Mais tout se remet bien en place et on retrouve le meilleur Remco. Je pense qu’aujourd’hui j’ai montré mon meilleur visage depuis mon passage chez les professionnels".
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Coup d'éclat et grosse émotion pour sa première : L'arrivée d'Evenepoel en vidéo

Mais ce succès, c’est aussi celui de toute une équipe. Dans une saison si difficile pour la Quick-Step Alpha Vinyl, qui a perdu Julian Alaphilippe, sérieusement touché après sa chute, c’est lui qui vient décrocher la première classique World Tour de sa formation, la première depuis plus d’un an (Flèche Wallonne 2021) et 17 classiques sans victoires. Comme un symbole pour celui que sa formation n’a jamais lâché, malgré les galères. "Je tiens vraiment à remercier tous ceux qui m’accompagnent, ma famille, mes amis, mes équipiers, le staff de l’équipe ainsi que Patrick (Lefevere)… rappelle-t-il. Ils ont toujours cru en moi, même lorsque je vivais des jours compliqués". Il n’y avait pas forcément besoin d’attendre ce dimanche pour le dire mais c’est désormais certain : ils avaient bien raison.
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