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Christopher Froome, le frémissement, enfin

Simon Farvacque

Mis à jour 01/06/2022 à 08:28 GMT+2

SAISON 2022 - Christopher Froome a terminé 11e d'une course. Un événement. Il n'avait jamais ainsi tutoyé un classement à un chiffre, depuis 2019 et sa chute effroyable lors du Dauphiné. Après ce timide pas en avant, lors de la Mercan'Tour Classic au Col de Valberg, il a assuré qu'il espérait encore redevenir lui-même. Celui qui a gagné quatre fois le Tour de France. Prochaine étape ? Le Dauphiné.

Froome, 11e, se sent en "grande progression"

Imaginez deux Christopher Froome face-à-face. L’un, 2022 inscrit sur le front, en train d’expliquer à l’autre à quel point terminer 11e de la Mercan’Tour Classic est une performance significative. L’autre, quadruple vainqueur du Tour de France, en train de se demander ce dont son double lui parle, peut-être, mais surtout comment a-t-il pu en arriver là. Mardi, "Froomey" a signé le meilleur résultat de sa nouvelle carrière, au sommet du Col de Valberg, quasiment dans l’anonymat.
En 2019, Froome aurait pu perdre la vie, lors de la reconnaissance du chrono du Dauphiné. Il a chuté, lourdement. Il s’est relevé, péniblement. Il doit depuis se satisfaire de faire partie du commun des mortels, au sein du peloton professionnel. Mais en 2020, avec INEOS Grenadiers, comme en 2021, avec Israel Start-Up Nation, il a même dû se contenter d’observer de loin l’épilogue de toutes les courses. Quand le moindre équipier peut espérer faire un "Top 20" de temps en temps.
Mardi n’était donc pas un jour comme les autres pour Christopher Froome (37 ans). D’autant plus que le niveau était relevé lors de cette deuxième édition de la Mercan’Tour Classic. Et il n’a pas été traîné aux portes du "Top 10" par le fruit d’un travail acharné - qui aurait pu sembler risible - de l’équipe Israel - Premier Tech. Au contraire, il n’était que le troisième homme de sa formation. Celle-ci a signé un doublé, via Jakob Fuglsang et Michael Woods, qui ont devancé David Gaudu.
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Une attaque en deux temps : comment Fuglsang a piégé Gaudu à 7 km de l'arrivée

"J’essaie de redevenir celui que j’ai été"

Froome a ainsi pointé du doigt le collectif, à notre micro. "C’est unesuper journée pour l’équipe, a-t-il souri, entre deux quintes de toux, dans l’aire d’arrivée. On ne pouvait pas espérer mieux. On avait un plan, on voulait durcir la course (…) C’est vraiment cool de voir l’équipe comme ça, après un début de saison difficile. Je pense que les gars sont en bonne forme maintenant." Les gars, dont lui, qui n’a pas tiré un trait sur le coureur dominateur qu’il a été, de 2012 à 2018.
"Personnellement, je note une grande progression. Je reviens d’un stage d’entraînement. Les jambes étaient bonnes, s’est satisfait le lauréat des trois Grands Tours. Prochaine étape pour moi : le Dauphiné. Je prends les choses semaine par semaine, pour me construire une condition. J’essaie de redevenir celui que j’ai été. Je n’y suis pas encore, mais j’ai assurément fait un pas dans cette direction." La suite, c’est donc le Critérium du Dauphiné (5-12 juin). Le fameux, qui a tout changé.
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Froome a tenu jusqu'à 12 bornes du but

Le Dauphiné, le Tour puis la Vuelta

Avant de marquer un tournant dans la carrière - a minima - de Froome, l’épreuve dauphinoise lui a réussi. Le coureur britannique a accroché le Dauphiné trois fois à son palmarès (2013, 2015, 2016). Faire de lui ne serait-ce qu’un outsider, cette année, serait bien audacieux. "Froomey" risque encore d’évoluer sous les radars. Mais l’hypothèse de le voir revenir à un niveau correct d’ici au Tour de France (1-24 juillet), ou à la Vuelta (19 août-11 septembre), n’est plus si saugrenue.
L’an passé, le coureur le mieux payé du peloton - 5,5 millions d’euros par saison, selon le Het Nieuwsblad - avait vu son temps d’apparition à l’écran diminuer. Le voir largué était de moins en moins un événement. Le voir rouler pour Andre Greipel à une centaine de bornes de l’arrivée d’une étape du Tour de France ne l’était plus. C’était en un sens pathétique, en un sens héroïque, tant consentir au travail de l’ombre quand on a connu la lumière doit demander une grande force mentale.
L’ancien monstre d’efficacité sur les courses par étapes, crédité de 46 victoires en tant que professionnel, a concédé quatre minutes à Jakob Fuglsang, dans les Alpes-Maritimes. Le frémissement de sa résurrection est donc très "raisonnable". Mais ce mardi comptera forcément, pour ce Froome différent. L’avenir dira s’il était le premier jour de sa nouvelle vie. Ou simplement le meilleur. Un ultime et modeste sursaut.
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Froome se met à la planche pour Greipel... en vain

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