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Milan-Sanremo - Alaphilippe, Van Aert, van der Poel : Même avec ce trio, rien n'est jamais écrit

Christophe Gaudot

Mis à jour 02/04/2021 à 00:04 GMT+2

MILAN-SANREMO - Julian Alaphilippe, Mathieu van der Poel et Wout Van Aert étaient imbattables. C'est ce que l'on pensait avant la 112e Primavera. Personne ne pourrait rivaliser dans le Poggio si le peloton s'y présentait groupé. Ce fut le cas et Julian Alaphilippe a attaqué mais aucun des trois n'a gagné. La preuve que rien n'est jamais écrit, encore moins sur Milan-Sanremo.

Alaphilippe fataliste mais sans regrets : "Ça ne marche pas à tous les coups"

Milan-Sanremo a été fidèle à sa réputation. Il ne s'est absolument rien passé pendant 290 kilomètres entre les deux villes italiennes. Un arrêt pipi a bien repoussé Julian Alaphilippe et Wout Van Aert dans une cassure, mais ce n'était qu'une minime péripétie. Le scénario était connu : les seconds couteaux devaient attaquer dans la Cipressa pour laisser la grande scène, le Poggio, au trio de fantastiques : Alaphilippe, Van Aert, van der Poel. Le scénario a connu quelques modifications sur le tas mais seule la scène finale a bénéficié d'une improvisation bienvenue. Au grand dam du trio de favoris.
Que s'est-il passé pour que Julian Alaphilippe, Wout van Aert et Mathieu van der Poel, si aériens et dominateurs sur les Strade Bianche puis Tirreno-Adriatico échouent à ce point ? Faut-il parler d'échec déjà ? A l'aune des attentes, oui. Jamais, une classique ne leur avait échappé quand ils étaient tous les trois sur la ligne de départ. C'était vrai sur l'Amstel Gold Race 2019, sur les Strade Bianche, Milan-Sanremo et le Tour des Flandres en 2020 et sur les Strade Bianche en 2021. Ce Milan-Sanremo ne devait pas déroger à la règle. Impossible, impensable.
Et pourtant, le plan n'a pas fonctionné. La faute à qui ? Julian Alaphilippe ? Le Français a fait ce qu'il avait à faire, à savoir attaquer. Mathieu van der Poel a regretté que cette offensive soit trop tardive. Elle n'était surtout pas assez tranchante. Un petit trou s'est formé entre Alaphilippe, Van Aert et le reste de la meute mais il n'était pas suffisant, loin de là. La faute de Wout Van Aert alors ? Le Belge a relayé le Français après son attaque. Lui aussi semblait fort, lui aussi ne l'était pas assez. De plus, le leader de Jumbo-Visma, et sans doute "MVDP" au vu de son comportement en course, avaient le sprint en tête. Pas idéal à l'heure de devoir tout donner pour faire des différences.
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Une attaque au bon moment et Stuyven a piégé les favoris : le final haletant en vidéo

Van der Poel juge l'attaque d'Alaphilippe trop tardive

"Je ne voulais pas gaspiller mes chances, a assuré Van Aert après l'arrivée. C'était une bonne opportunité pour moi de finir dans un petit groupe au sprint sur une course aussi longue." Le succès du Belge sur la première étape de Tirreno-Adriatico, sur une arrivée massive justement, a brouillé son esprit. En 2020, il avait travaillé très fort avec Alaphilippe pour aller au bout à deux. Cette fois, il avait deux idées en tête. "C'est toujours difficile de prendre la bonne décision à la fin", a-t-il d'ailleurs avoué. Mathieu van der Poel est-il le fautif ? Il a lui aussi eu l'air de se satisfaire d'une arrivée en petit comité. On ne saura jamais s'il avait les jambes ou non mais "MVDP", celui qui allume des mèches dès qu'il peut, est resté bien discret cette fois.
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Encore une fois, Alaphilippe a attaqué dans le Poggio

"C'est une course très difficile à gagner. Ce n'est pas facile de faire un écart dans le Poggio car la vitesse est très élevée, a-t-il compris pour sa deuxième participation. C'est très difficile de s'isoler et ça devient tactique dans le final". Lui non plus ne voulait pas faire le boulot pour les autres : "Si j'avais essayé de boucher le trou, j'aurais perdu aussi." C'est un constat qui revient souvent dans la bouche de Van Aert et van der Poel. Ils s'étaient déjà écharpés autour de cette question sur Gand-Wevelgem 2020. Ils vont devoir apprendre à jouer avec la pancarte. C'est une chose de l'avoir sur un Tour des Flandres ou sur les Strade Bianche, là où le plus fort s'impose la majorité du temps. C'en est une autre de l'avoir sur un Milan-Sanremo ou sur des Mondiaux. De leur capacité à progresser tactiquement dépendra l'évolution de leur palmarès.

Alaphilippe n'avait pas les jambes

Julian Alaphilippe ne découvre pas ce statut. Il en a souffert mais il en a désormais l'habitude et comme il est, bien souvent, le premier à bouger, ce n'est finalement pas un problème. Sur les Mondiaux en Italie, il a eu les jambes pour s'isoler, cette fois ce n'était pas le cas. "Le final était éprouvant, j'ai essayé de faire la différence mais ce n'était pas assez pour aller gagner. Après, vu le nombre de mecs rapides et comment tout le monde s'attaquait, je ne pouvais pas faire grand-chose de plus", analyse le champion du monde.
A l'arrivée, un seul a assuré sans détours n'avoir aucun regret : Alaphilippe. "Vraiment pas. Je suis content, il faisait beau, c'était une belle journée. Ça roulait fort, j'ai essayé de gagner mais ça ne marche pas à tous les coups", a-t-il même philosophé. Oui Julian, ça ne marche pas à tous les coups et personne ne peut écrire le scénario d'une course à l'avance. Jasper Stuyven l'a prouvé avec beaucoup de brio.
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Alaphilippe a un compte à régler avec le Ronde

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