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Le grand Mathieu van der Poel est-il déjà de retour ?

Christophe Gaudot

Mis à jour 21/03/2022 à 21:03 GMT+1

MILAN-SANREMO - On ne l'attendait pas au départ, Mathieu van der Poel (Alpecin-Fénix) a pris la troisième place à l'arrivée du premier Monument de la saison, pour sa course de rentrée. Le Néerlandais a surpris son monde avec une forme déjà excellente et qui promet énormément pour le Tour des Flandres et Paris-Roubaix, ses deux objectifs de la première partie de saison.

Un Slovène qui en cache un autre : les temps forts de la victoire de Mohoric sur Milan-Sanremo

Si nous étions un poil de mauvaise foi, nous nous permettrions de dire que la victoire de Matej Mohoric samedi relève moins d'une surprise que le podium de Mathieu van der Poel au bout des 293 kilomètres. Il y a une petite semaine, le succès du Slovène ne faisait pas tout à fait partie de nos plans, pas plus cependant que de voir le Néerlandais sur les routes de la Primavera. Certains d'entre nous ont pensé, naïvement peut-être, qu'il était venu pour "borner" sur la course la plus longue de l'année, qu'après tout il ne pouvait espérer mieux sans compétition au préalable. "MVDP" nous a fait mentir et avec ce résultat une question se pose : suffit-il à considérer que le grand van der Poel est de retour ?

Plus de 4 000 km en deux mois

Qu'en dit l'intéressé ? "Globalement, je suis très content, mais avec un peu plus de chance, on aurait pu sprinter pour la victoire", disait-il samedi après sa troisième place derrière Mohoric donc mais aussi Anthony Turgis. Treizième en 2020, cinquième en 2021, le petit-fils de Raymond Poulidor grimpe encore dans la hiérarchie d'une course qu'il n'est vraiment pas facile de gagner quand, comme lui, vous êtes cités parmi les favoris. Van der Poel a d'ailleurs pointé le manque de coordination dans le groupe lancé à la chasse au Slovène. Ce fut la même chose derrière Jasper Stuyven voilà un an d'ailleurs.
Le fait que le Néerlandais soit là, qu'il soit assez fort pour remporter le sprint d'un petit groupe - bien que classé dans le même temps, Turgis était sorti du groupe dans le dernier kilomètre -, prouve que même sans aucune compétition de préparation, van der Poel avait parfaitement préparé son affaire.
Son Strava, l'application qui enregistre les entraînements et les diffuse, si vous le voulez, au public ne mentait pas. Selon ces chiffres, le porteur du maillot jaune sur le dernier Tour de France, a accumulé 2 400 kilomètres en février pour 80 heures de selle et encore 2 000 en mars avant Milan-Sanremo. Le tout pour un dénivelé positif total de 65 000 mètres qui disait beaucoup de la quantité de travail qu'il avait infligée à son corps.

Quid du dos de van der Poel ?

Mais l'inquiétude n'était finalement pas là. Que van der Poel puisse accumuler des centaines et des centaines de kilomètres à l'entraînement était en soi une bonne nouvelle mais une interrogation restait : comment allait son dos ? Si nous l'avions laissé, pour ce qui est de la route, sur un 3e place décevante sur Paris-Roubaix, il avait dû écourter son hiver (deux courses en cyclo-cross seulement, pas de victoire) à cause de douleurs nées de sa chute sur l'épreuve de VTT aux JO de Tokyo.
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Un soleil et une énorme chute : catastrophe pour Van der Poel

Sur ce point-là, le leader d'Alpecin-Fénix s'est rassuré. "En tout cas, mes sensations sont très bonnes, et le point positif de la journée, c'est mon dos, je n'ai pas eu mal", lâchait-il samedi.
Voilà pour les bonnes nouvelles. Mais van der Poel lui-même n'a pas tardé à doucher l'enthousiasme général. "Ce n'est vraiment pas la classique la plus difficile du calendrier. Le final est très dur, mais les 250 premiers kilomètres sont très tranquilles", a-t-il calmé. Milan-Sanremo consiste basiquement à ne pas trop dépenser d'énergie pendant six heures, être capable de faire un effort soutenu pendant dix minutes (sur la Cipressa) puis d'enchaîner les accélérations (sur le Poggio). Pour tout ça, van der Poel a répondu présent. Certes il n'a pas été acteur de la course mais aucune des attaques de Tadej Pogacar ne l'a mis en difficulté.

Cap sur les Flandres et Roubaix

Est-ce suffisant pour faire de lui un favori des courses flandriennes dont la séquence débute ce mercredi autour de La Panne pour s'achever avec Paris-Roubaix le 17 avril en passant par le Tour des Flandres le 3 ? Ces courses sont à des années-lumières de la Primavera. En termes de difficulté évidemment mais aussi en termes de scénario. La forme actuelle de "MVDP" lui a permis d'être très bon sur une demi-heure, pourra-t-elle le porter sur une, deux ou trois heures ? Et quid de son dos ? Les pavés de Belgique ou de France ne pardonneront aucune faiblesse.
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C'était pire que l'Enfer et c'était grand : le résumé d'un Paris-Roubaix épique

Ce n'est sans doute pas un hasard si Mathieu van der Poel va retarder son arrivée sur ces pavés. Pas de Grand Prix E3 pour lui, une course pourtant très prestigieuse, pas de Gand-Wevelgem non plus. Le besoin d'enchaîner les courses pavées ne s'est pas fait ressentir. On le retrouvera sur A Travers la Flandre (30 mars), dernière répétition avant le "Ronde", le deuxième Monument de l'année. Cette semaine, van der Poel affinera encore sa condition en Italie à l'occasion de la Semaine Internationale Coppi et Bartali. Avec cinq étapes difficiles au programme, il va encore accumuler les kilomètres. A priori, la chose lui convient plutôt bien.
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