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Milan-Sanremo - Comment sa selle a aidé Matej Mohoric dans la descente et pour sa victoire

Christophe Gaudot

Mis à jour 20/03/2022 à 16:23 GMT+1

MILAN-SANREMO - Une selle télescopique. Si vous cherchez l'élément clé de la victoire de Matej Mohoric au nez et à la barbe des Turgis, van der Poel et autres Pogacar et Van Aert, il se trouve sans doute ici. C'est le vainqueur lui-même qui le dit et au vu de sa descente incroyable du Poggio qui l'a lancé vers le succès, on a le droit, et peut-être même le devoir, de le croire.

Une descente de funambule : Comment Mohoric a fait la différence

"J'ai un petit secret pour samedi, un atout dans la manche. Mais d'abord je dois arriver en haut avec les meilleurs". Il y avait peu de chance pour que les adversaires de Matej Mohoric tombent sur cette confidence. Le Slovène l'a faite dans la semaine sur Zwift, la plateforme d'entraînement virtuel, à quelques cyclos qui ont eu la chance de croiser son chemin et l'audace de lui poser des questions. Le hasard a fait que nous tombions sur cette conversation, elle résonne très fort quelques jours plus tard après le succès magnifique du Slovène sur Milan-Sanremo ce samedi.
"A la Jasper Stuyven", lui avait répondu un premier compagnon de sortie pensant à une attaque à 3 bornes du but quand tout le monde se regarde. "Est-ce un secret à la Cancellara ?", lui en avait demandé un autre, faisant sans doute référence au moteur prétendument utilisé par le Suisse pour remporter le Tour des Flandres et Paris-Roubaix 2010. Puisque Mohoric a décroché le premier Monument de la saison et qu'il a donc été interrogé sur sa manière de faire, nous savons désormais quel était ce secret. "L'équipe est venue avec une idée : Utiliser une tige de selle télescopique".
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Turgis y a cru mais Mohoric a résisté pour un bonheur absolu : L'arrivée en vidéo

Mohoric, l'as de la descente

Si simple que ça ? Une selle télescopique, plus haute mais règlementaire, permet un avantage en descente. Pour le comprendre, et pour saisir pourquoi Matej Mohoric pouvait mieux que quiconque user de cet atout, il faut revenir neuf ans en arrière, le jour où "la position Mohoric" a vu le jour. En remontant le palmarès du Slovène, vous tombez sur une étape du Tour de France (2021), le BinckBank Tour (2018), une étape au Giro (2018). Allez plus loin et vous trouverez trace d'un sacre mondial chez les espoirs.
Sur le parcours difficile de Florence, Matej Mohoric avait commencé par lâcher un certain Julian Alaphilippe dans l'ultime bosse du parcours. Seul le Sud-Africain, Louis Meintjes, futur 8e du Tour (2016 et 2017) avait réussi à suivre. Dans la montée oui, pas dans la descente. Couché sur sa potence, le Slovène avait impressionné les suiveurs à la fois par ses qualités de descendeur mais aussi par sa prise de risque maximale. Reprise par Chris Froome entre autres, la "position Mohoric" a été interdite par l'Union cycliste internationale il y a un an. Mais quand on sait descendre comme le vainqueur du jour, cette interdiction ne change finalement pas grand-chose.
Impossible d'aller aussi vite sans cette selle télescopique
"J'ai essayé de faire la meilleure descente possible, j'ai pris des risques", a détaillé le vainqueur du jour qui aurait bien pu voir ses rêves s'évaporer juste après son attaque quand une faute de concentration a bien failli l'envoyer dans le décor. Et cette selle télescopique dans tout ça ? "Avec, je savais que j'avais un énorme avantage, dit-il. Je me suis entraîné avec, je savais exactement comment l'utiliser et je savais que ce serait dur de me suivre pour les autres. Ça abaisse votre centre de gravité, ça vous donne plus de contrôle. Je savais qu'il n'était pas possible d'aller aussi vite sans ça." Lancés à sa poursuite, ses adversaires ont effectivement dû se demander comment Mohoric faisait.
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Mohoric : "L'équipe est venue avec une idée"

Difficile donc, si l'on en croit le vainqueur du premier Monument, de ne pas voir dans cette selle l'avantage décisif de la course. Après tout, Anthony Turgis et Mathieu van der Poel n'ont cédé que pour deux petites secondes. "C'était ma seule chance, souffle-t-il. J'étais à la limite mais ça valait le coup. Nous avions ce plan : Être conservateur dans le Poggio pour suivre les attaques des meilleurs puis revenir petit à petit pour être devant au sommet." La suite vous la connaissez désormais et Matej Mohoric aussi. Le Slovène aurait même pu se permettre une boutade façon Agence tous risques : "J'adore quand un plan se déroule sans accroc".
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