Mathieu Van der Poel remporte Milan-Sanremo en solitaire, Tadej Pogacar 4e derrière Wout van Aert

On doutait de son niveau ? Il a donné la plus belle des réponses. Au terme d’une course d’attente où tout s'est joué dans le Poggio, Mathieu van der Poel (Alpecin-Deceuninck) a remporté en solitaire la 114e édition de Milan-Sanremo. Le Néerlandais a contré Tadej Pogacar (UAE Team Emirates, 4e) sur le sommet du Poggio pour s’isoler et il n’a plus jamais été revu, pour s’offrir sa première "Primavera", son troisième Monument après les Tour des Flandres 2020 et 2022. Impressionnant, Filippo Ganna (INEOS Grenadiers) doit se contenter de la 2e place, devançant au sprint Wout van Aert (Jumbo-Visma), trop juste. Premier Français, Anthony Turgis (TotalEnergies) prend la 9e place.

Ça semblait presque logique. Inéluctable. Après sa 13e place en 2020, sa 5e en 2021 et sa 3e l’an dernier, on n’attendait plus que la victoire pour Mathieu van der Poel sur Milan-Sanremo. Mais encore fallait-il avoir les jambes. Sa reprise sur les Strade et Tirreno-Adriatico avaient semé quelques doutes mais le Néerlandais est un homme de grands rendez-vous. Milan-Sanremo était le premier de la saison et il n’est pas passé à côté.

Comme toujours, il a fallu se montrer très patient avant que la course ne se lance. Le temps pour les coureurs d’effectuer les 285 kilomètres entre Milan et le pied du Poggio, pour Julian Alaphilippe (Soudal Quick Step) de chuter dans le Turchino et pour l’échappée matinale de passer un gros moment en tête de course.

Mais la formation UAE Team Emirates se devait de durcir pour Tadej Pogacar et on les a vu fortement accélérer l’allure. Dans la Cipressa d’abord, même si les dégâts furent moins importants que l’an passé. Mais dans le Poggio, l’accélération de Wellens, suivi de la grosse attaque de Pogacar, a tout fait exploser, comme attendu. Aucun sprinter n’a pu suivre, même le vainqueur sortant Mohoric (Bahrain-Victorious) a coincé. Tout le monde a craqué.

Ou presque. Trois hommes ont réussi à rester dans la roue du Slovène : Filippo Ganna (INEOS Grenadiers), Wout van Aert (Jumbo-Visma) et Mathieu van der Poel (Alpecin-Deceunick). Un casting XXL pour une explication royale, au sprint pensait-on. Mais le Néerlandais a surpris son monde.

Alors que Pogacar continuait son forcing, Van der Poel a placé une accélération foudroyante dont il a le secret juste avant le sommet du Poggio, suffisant pour passer au niveau de la cabine téléphonique avec quelques secondes d’avance sur le trio en chasse. Trois hommes qui ont alors tenté de s’organiser pour revenir sur le Néerlandais mais le double vainqueur du Ronde a profité de ses qualités de descendeur pour garder son avance avant les deux derniers kilomètres.

Comme d’habitude, Pogacar, Van Aert et Ganna ont fini par se regarder, estomaqués et impuissants face au numéro de Van der Poel. Et c’est donc en solitaire que le Néerlandais a rallié la Via Roma, pour s’offrir son premier Milan-Sanremo, à 28 ans, pour sa 4e participation. Son troisième Monument, le deuxième différent après le Ronde. Exceptionnel.

Comme souvent ces dernières années, le grand favori annoncé n’a pas gagné, malheureusement pour Tadej Poagar. Le Slovène a tout essayé, a tenté cette fois de faire la différence sur une attaque et il l’a fait. Mais il est tombé sur un os nommé Mathieu van der Poel. Il ne se réconfortera même pas avec le podium, devancé au sprint par un impressionnant Filippo Ganna, stratosphérique en ce début de saison, et par un Van Aert en forme dans le final. Le coureur de la Jumbo - Visma Poggio était dans le dur dans le Poggio, mais il a encore fini une course sur le podium.

Côté Français, comme l’an passé, c’est Anthony Turgis (TotalEnergies) qui a été le mieux placé (9e), même s’il n’a su accrocher le podium cette fois. Présent dans le groupe pour la 5e place, Julian Alaphilippe (11e) n’a toutefois jamais pesé sur la course. Contrairement à un Van der Poel au firmament et qui lance idéalement un printemps qui pourrait bien être historique.