Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Milan-Sanremo - Mathieu Van der Poel : Appelez-le "Monsieur Monuments"

Jean-Baptiste Duluc

Mis à jour 19/03/2023 à 11:15 GMT+1

MILAN-SANREMO – Il y a ceux qui performent toute la saison, multiplient les victoires, et il y a ceux qui savent gagner lorsque cela compte le plus. Mathieu Van der Poel fait définitivement partie du second groupe. Son succès sur Milan-Sanremo, après un début de saison discret, l’a encore prouvé. Et promet un printemps qui pourrait être historique.

La Palette : Quand Trentin fait la cassure pour Pogacar, le premier moment décisif du Poggio

Mathieu Van der Poel et Wout Van Aert ont beau être opposés depuis leur adolescence, les deux hommes n’ont jamais semblé aussi différents. Vainqueur de la 114e édition de Milan-Sanremo ce samedi, le Néerlandais possède désormais trois Monuments au compteur (Tour des Flandres 2020 et 2022), contre un seul pour Van Aert (Milan-Sanremo 2020). L’homme des Monuments, c’est bien le petit-fils de Raymond Poulidor, à qui il a d’ailleurs succédé 62 ans après. "C'est spécial, pas seulement parce que mon grand-père l'a gagné, mais aussi parce que c’est un Monument et que tous les coureurs rêvent de le gagner un jour", a d’ailleurs déclaré MVDP après la course. Et dire que le Belge avait ouvert son compteur deux mois avant le Néerlandais … Mais le contraste entre les deux hommes ne s’arrête pas là.

Van Aert, "Monsieur course de préparation"

Au-delà d’une simple opposition de palmarès, c’est une véritable opposition de manière de courir, de préparer leur saison, leur calendrier, de choisir leur temps de passage et comment aborder leurs objectifs qui, eux, sont les mêmes, à savoir les trois Monuments de la saison, quand ils ne décident pas de pousser jusqu’à Liège-Bastogne-Liège. Là où Wout Van Aert, au même titre qu’un Tadej Pogacar, agit en glouton du peloton, cherchant à gagner chaque course où il est inscrit, Mathieu Van der Poel est plus un homme de grands rendez-vous.
picture

Mathieu Van der Poel célèbre sa victoire sur Milan-Sanremo, au grand dam de Wout Van Aert

Crédit: Eurosport

Le coureur d’Alpecin-Deceuncink cible ses objectifs, les courses qu’il veut gagner, et parvient toujours à se présenter au départ de celles-ci dans une condition optimale. Un constat également validé cet hiver en cyclo-cross, où Van Aert a plus gagné (6 contre 4) mais où c’est bien Van der Poel qui a été champion du monde, chez lui, à Hoogerheide. A l’arrivée, leur nombre de victoires est comparable (35 pour MVDP, 34 pour WVA), leur nombre de classiques World Tour identique (7) mais Van der Poel compte trois Monuments au compteur, là où Van Aert devient à son corps défendant "Monsieur course de préparation".

11 tops 10 en 12 Monuments

Le Belge écume les classiques WT pavées (E3 Saxo Bank, Het Nieuwsblad, Gent-Wevelgem) mais, le jour J, il ne met jamais au fond. Tout le contraire de Mathieu Van der Poel. A l’exception d’A Travers les Flandres en 2019, le Néerlandais n’a jamais gagné la moindre course de préparation avant un Monument. Mais, sur les grandes courses, le plus fort, c’est souvent lui. Parce qu’il sait exactement comment se préparer pour cela. "J'étais vraiment concentré sur cette course depuis ma reprise de l'entraînement sur la route, explique Van der Poel. Tirreno n'était peut-être pas aussi bon que je l'espérais mais je savais, et je l'ai dit, j'avais besoin de jours de course pour atteindre mon meilleur niveau. Je crois qu'aujourd'hui c'était mon meilleur niveau". Et c’est une habitude sur les grands rendez-vous.
picture

Mathieu van der Poel (Alpecin-Fenix) et Wout Van Aert (Jumbo-Visma), sur le Tour des Flandres 2020

Crédit: Getty Images

Depuis le début de sa carrière, le Néerlandais a participé à 12 Monuments, pour 11 tops 10, et à l’exception du Tour de Lombardie 2020 (10e), il a toujours été dans le coup pour le podium. Notamment sur le Tour des Flandres, SA course. Vainqueur en 2020 et 2022, battu au sprint par Kasper Asgreen en 2021, il avait fini 4e en 2019 pour sa première participation, malgré deux crevaisons. Comme un symbole que rien ne peut empêcher le Néerlandais de briller sur les Monuments, lui qui est désormais le coureur à avoir le plus de Monuments au palmarès, à égalité avec Tadej Pogacar (3). Et on se demande désormais ce qui pourrait l’empêcher de continuer ainsi sur sa lancée sur la suite de son printemps.

Vers un printemps historique ?

Le Néerlandais est évidemment prévu sur le Tour des Flandres et sur Paris-Roubaix, qu’il rêve de gagner pour la première fois et dont il a fait un objectif majeur de sa saison. Il peut également remporter le Ronde pour la troisième fois de sa carrière, ce qui serait un record (co-détenu). Mais le coureur d’Alpecin-Deceunick s’avance tout simplement en position de marquer encore un peu plus l’histoire. Seul Eddy Merckx (1969-1975) a déjà réussi le doublé Sanremo-Flandres, seuls Cyrille Van Hauwaert (1908), Sean Kelly (1986) et John Degenkolb (2015) ont réussi celui Sanremo-Roubaix et évidemment personne n’a jamais gagné les trois. Mais le Néerlandais n’est pas comme les autres. Et il adore le démontrer. Surtout lors des plus grands rendez-vous. Et ils ne font que débuter dans cette saison 2023…
picture

Mathieu van der Poel of Alpecin-Fenix crosses the finish line of the 119th edition of the men elite race of the 'Paris-Roubaix

Crédit: AFP

Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Publicité
Publicité