Julian Alaphilippe, Wout van Aert et Mathieu van der Poel, favoris de Milan-Sanremo : Les stars du bal masqué à Tirreno

ParSimon Farvacque

Mis à jour 14/03/2023 à 15:28 GMT+1

MILAN - SANREMO - Wout van Aert, Mathieu van der Poel et Julian Alaphilippe font partie des favoris de la Primavera… et ce n'est pas grâce à une moisson sur Tirreno-Adriatico. Lors de la Course des deux mers, aucun membre du trio n'a remporté la moindre victoire. Tous trois y ont activé le mode "préparation" d'une manière assumée, se montrant utiles en super lieutenants. Fin du grand bluff samedi.

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Souvenez-vous de Tirreno - Adriatico 2021. Mathieu van der Poel, Wout van Aert, Julian Alaphilippe et Tadej Pogacar avaient fait de la Course des deux mers une piste aux étoiles. Deux étapes pour Van der Poel, dont un solo de cinquante bornes. Deux bouquets pour Van Aert, sorti vainqueur de la première et de la dernière joute. Un seul succès pour Alaphilippe, mais juste devant les trois autres phénomènes. Une étape et le général pour Pogacar. Le cyclisme était leur.

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Deux ans plus tard, ils sont toujours les têtes d’affiche de la Petite Reine, même si le Français a légèrement rétrogradé dans la hiérarchie. Et pourtant… Pendant que "Pogi" s’est goinfré sur Paris-Nice, "MVDP", "WVA" et "Alaf" ont à nouveau croisé le fer sur Tirreno - Adriatico, la semaine passée. Et aucun n’a levé les bras. "Gagner ou non une étape sur cette course, ça ne change pas grand-chose à leur carrière", considère notre consultant Nicolas Fritsch, concernant "les trois rockstars".

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"Ce qui compte pour eux, ce sont les Monuments. Ils n'en ont gagné 'que' quatre à eux trois (deux Tours des Flandres pour Van der Poel, un Milan - Sanremo chacun pour van Aert et Alaphilippe, NDLR), poursuit-il. Ils étaient là pour finaliser leur préparation, faire des efforts." Leur propension à faire de cette semaine en Italie un entraînement grandeur nature pour Milan - Sanremo a presque tourné à la caricature. Dès le chrono inaugural, Wout van Aert (Jumbo-Visma) a donné le ton.

Vice-champion du monde du contre-la-montre en 2020 et 2021, le Belge a pris la 45e place de la 1re étape, relégué à plus d'une minute par Filippo Ganna, à l'issue de 11,5 km parcourus prudemment sous la pluie. Sixième à l'occasion d'un sprint, il a manqué une opportunité sur chute le lendemain, puis s'est mué en précieuse machine à broyer le peloton pour Primoz Roglic, qui a remporté l'épreuve. Lors de "l'étape des murs", van Aert a ainsi semblé écœurer Alaphilippe.

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Van der Poel, le poisson-pilote

De son côté, Mathieu van der Poel (Alpecin-Deceuninck) a endossé le rôle de lieutenant de luxe pour son sprinteur, Jasper Philipsen. Deux victoires pour ce dernier à la clef, dont une à l'issue d'un chef-d'œuvre de mise en orbite signé MVDP. "Je commence à aimer ce boulot de poisson-pilote", a-t-il déclaré dimanche, au soir du second succès de son acolyte. L'esprit déjà à la Primavera… depuis longtemps, comme il l'a assumé dans un grand sourire : "J'étais déjà focalisé sur Milan - Sanremo avant Tirreno - Adriatico."

Si Philipsen a pu sprinter pour la gagne, c'est en partie grâce à Alaphilippe, qui s'est employé pour que Fabio Jakobsen (Soudal-Quick Step) ait une chance de s'illustrer. Lui aussi a joué au jeu de qui en fera le plus, pour l'avenir et ses coéquipiers, et qui en montrera le moins, pour conserver une part de mystère. "Ils n'ont pas envie de donner tous les indices, il y a cette petite part de bluff", appuie Nicolas Fritsch.

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Alaphilippe, un poil moins sur la réserve

Résultat ? Wout van Aert avait retardé son retour à la compétition, en zappant les Strade Bianche… Et on soupçonne seulement qu'il est prêt, même si Julian Alaphilippe le décrit "en très, très grande condition" dans L'Equipe. Mathieu van der Poel avait subi le poids de la pancarte de favori, sans parvenir à répondre à toutes les attaques, pour sa reprise il y a dix jours lors de la fameuse course des "routes blanches"… Et on ignore à quel point la forme du champion du monde de cyclo-cross s’est améliorée depuis.

Et Alaphilippe dans tout cela ? Contrairement aux deux inséparables, il a déjà gagné sur route cette année. Et des trois cadors en question, c’est sans doute le puncheur français qui s'est le plus dévoilé à des fins personnelles lors de ce Tirreno, ôtant sa cape de super équipier le temps de dynamiter le peloton, lors d'une étape taillée pour lui, avant de n'être battu que par Roglic. Mais il était en mode montée en puissance, tout aussi ouvertement que ses rivaux présumés. Samedi, les masques vont tomber.