Bos ne partage pas

Theo Bos, grand homme de ces Mondiaux, a survolé la compétition. Déjà titré sur le keirin, il a imposé sa loi à McLean, deux ans après avoir remporté pour la première fois le titre majeur sur piste. Il était le plus rapide dès les qualifications samedi matin et personne n'a pu le mettre un tant soi peu en danger par la suite. A 22 ans, Bos présente déjà un palmarès d'exception. Il lui manque seulement l'or olympique que lui avait dérobé en finale à Athènes l'Australien Ryan Bayley. Mais, à Bordeaux, Bayley n'a pas pesé lourd contre Bos en huitième de finale.

En finale, McLean n'a pas davantage été en mesure de rivaliser avec Bos, lequel ne lui a laissé aucune chance, s'imposant en deux manches sèches. La première fois, le Néerlandais a surpris son adversaire en démarrant à un tour et demi de l'arrivée. Dans la seconde, il a conduit le sprint en tête sans être inquiété par son adversaire, présent pour la première fois de sa carrière à ce niveau. "Je suis très content. C'est un grand résultat que je visais en venant ici", avoue Bos. Il a été servi, c'est le moins que l'on puisse dire.

Aujourd'hui, Bos domine le sprint comme le fit voilà une dizaine d'années un certain Florian Roussea. Amorcée en 2004, son ascension n'en finit plus. "Il y a deux ans, les Jeux Olympiques étaient un grand but pour moi mais c'était il y a déjà deux ans et beaucoup de choses se sont passées depuis. Tout ce que j'ai pu faire depuis était d'essayer de travailler toutes mes disciplines et de surveiller la concurrence. Gagner aux Championnats du monde n'est jamais facile, spécialement quand tout le monde est en bonne condition. Ca peut paraître facile mais je peux vous dire que non ", assure-t-il.

Bos ne laisse en tout cas pas grand chose à ses adversaires. Tout au long de la compétition, on eut le sentiment que ses rivaux se battaient pour la médaille d'argent, celle que Mickael Bourgain avait décroché l'an dernier. Cette fois, pas de métal pour le sprinter de Revel, qui échoue malheureusement au pied du podium, comme sur le keirin. Heureusement, il lui reste la médaille d'or collective de la vitesse par équipes, conquise avec Arnaud Tournant et Grégory Baugé. Mais il espérait évidemment beaucoup mieux de son bilan individuel.

En demi-finale, Bourgain a buté sur l'Ecossais Craig McLean. Dans des matches très disputés, Bourgain a gagné la première manche et a perdu la deuxième. La belle s'est jouée à (presque) rien, un écart seulement visible sur la photo-finish mais fatal pour le Français. Fatigué, le médaillé d'argent 2005 a perdu plus nettement dans le match pour la troisième place contre l'Allemand Stefan Nimke, qui avait été balayé par Bos dans l'autre demi-finale. "J'étais parti ce matin vraiment motivé pour aller chercher le podium, je termine encore 4e, c'est la plus mauvaise place", constate-t-il amèrement.

Alors, que lui a-t-il manqué pour monter sur la boite? Un peu plus de jus... et des adversairs moins costauds. "Tactiquement, je n'aurais pas pu faire beaucoup mieux, je suis tombé sur des adversaires qui étaient plus frais, plus forts que moi, admet Bourgain. Je suis un petit peu déçu, j'ai couru les quatre jours de la compétition, il m'a peut-être manqué un petit peu de fraîcheur en fin de tournoi, un petit peu de moins bien, ça ne pardonne pas du tout. On va continuer à travailler, se remettre en question".