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Alaphilippe, meilleure carte mais pas meilleure chance

Jean-Baptiste Duluc

Mis à jour 28/09/2018 à 19:54 GMT+2

MONDIAUX D'INNSBRUCK - Grand favori de l'épreuve en ligne ce dimanche, Julian Alaphilippe sera bien évidemment le fer de lance de l'équipe de France sur le parcours autrichien. Pourtant, le puncheur de la Quick-Step Floors n'est pas forcément le Français le plus à même de décrocher l'or mondial.

Julian Alaphilippe (France), lors des Mondiaux 2017 de Bergen

Crédit: Getty Images

Lorsque le parcours de ces championnats du monde d'Innsbruck est tombé en septembre dernier, toute le monde a été marqué par la difficulté du tracé, par son dénivelé et par la multiplication des ascensions. Et le nom d'Alejandro Valverde est revenu sur toutes les lèvres, l'Espagnol apparaissant comme le favori au titre mondial. Mais, depuis le printemps, c'est bien un Français qui a le vent en poupe : Julian Alaphilippe. Tel est le lot des grands, celui des coureurs qui s'imposent sur la Flèche Wallonne ou la Clasica sans oublier deux étapes du Tour de France. Irrésistible ? Clairement. Invincible ? Surtout pas.

La jurisprudence Valverde

Car sortir d'une si belle année est à double tranchant. Favori annoncé du Mondial, le Français devra composer avec les attentes qui pèseront inévitablement sur ses épaules. Vu sa forme, le voir passer à côté du titre serait une déception. Mais le passé de Valverde doit l'inciter à la prudence. Toujours candidat au titre, l'Espagnol n'a jamais (pour le moment) décroché le maillot-arc-en-ciel, malgré six podiums. La faute à des adversaires qui ne veulent jamais rouler avec lui ou à des stratégies d'équipes discutables. Deux situations que le Français pourrait bien connaitre en Autriche, avec une équipe de France impressionnante sur le papier et qui devra prendre ses responsabilités.
Et se méfier de pratiquement toutes les nations. Sur un parcours aussi difficile que celui d'Innsbruck, il n'y aura pas de champion au rabais. Il y en a rarement sur les Mondiaux mais c'est impossible sur un tel tracé. Pour autant, les grands favoris passent souvent à côté du succès lors des championnats du monde disputés sur des parcours difficiles. Encore une fois, Valverde en est un bon exemple. Favori en 2008, 2009, 2013 ou 2014, l'Espagnol a toujours été piégé par plus malin. Sans compter 2003 où il était le plus fort mais où il a dû jouer la carte de l'équipe, laissant Astarloa filer vers le titre. Jouer un titre mondial ne se joue pas que dans la tête et les jambes.
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Julian Alaphilippe (France) à l'attaque lors des Mondiaux 2017 de Bergen

Crédit: Getty Images

Des grimpeurs avantagés, autant en profiter

Mais avoir les deux sera indispensable pour se parer d'un maillot très convoité. Et c'est aussi là que la question de la meilleure chance tricolore se pose. Dans la quête d'un podium, Julian Alaphilippe offre des garanties à nul autre pareil. Mais la difficulté du tracé autrichien est telle qu'il n'est pas absolument certain qu'un puncheur-grimpeur, même du calibre du natif de Saint-Amand-Montrond, soit capable de jouer la gagne à Innsbruck. Même si les références du Français existent, y compris sur des tracés montagneux (deux étapes de montagne sur le Tour, 2e du Tour de Lombardie en 2017). Lorsque des purs grimpeurs comme Quintana, Nibali ou autre Simon Yates durciront le tempo dans la montée vers Igls, pas sûr qu'Alaphilippe arrive à suivre. Pas après sept ascensions de plus de sept kilomètres.
Dans cette optique, difficile de ne pas voir dans le duo Pinot-Bardet les meilleures chances tricolores de glaner l'or dimanche. Bien sûr, pas question pour aucun des deux hommes de viser une arrivée en petit comité, même si le Franc-Comtois possède une petite pointe de vitesse. Non, les deux hommes représentent l'indispensable et logique carte de l'offensive de l'équipe de France. Si un des deux hommes sort à un ou deux tours de l'arrivée, qui les suivra ? Les grands favoris seront tentés d'attendre et de marquer le duo Valverde-Alaphilippe. Vu la forme des deux hommes, notamment un Pinot impressionnant sur la Vuelta, il ne leur faudra pas beaucoup plus pour succéder, vingt-et-un ans plus tard, à Laurent Brochard. Surtout avec un Julian Alaphilippe attentif derrière et qui "sautera" dans la roue de ceux qui bougeront.
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Romain Bardet à l'entraînements avant les Mondiaux de Florence en 2013

Crédit: Getty Images

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