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MONDIAUX 2018 - Valverde, une carrière immense en dix dates

Jean-Baptiste Duluc

Mis à jour 01/10/2018 à 16:52 GMT+2

MONDIAUX D'INNSBRUCK – Enfin sacré sur le parcours autrichien, Alejandro Valverde a décroché ce dimanche un titre dont il rêvait depuis quinze ans. La 122e victoire d'une carrière immense, marquée par beaucoup de hauts, et quelques bas.

Alejandro Valverde, medalla de oro en Innsbruck 2018

Crédit: Getty Images

Avril 2003 : Premier grand succès

Au printemps 2003, Alejandro Valverde n'est alors qu'un prometteur coureur espagnol, à l'aube de sa deuxième saison professionnelle. Déjà vainqueur du général du Challenge de Majorque, son premier succès pro, le Murcien lève enfin les bras deux mois plus tard, sur le Tour du Pays basque. Lors de la 3e étape entre Plencia et Vitoria, le coureur de la Kelme s'impose au sprint devant Davide Rebellin, Danilo Di Luca ou encore Samuel Sanchez. Une performance qui lui permettra notamment de conclure cette épreuve à la 5e place. Son premier grand résultat en World Tour.
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Alejandro Valverde (Kelme), en 2003

Crédit: Getty Images

Octobre 2003 : Déception mondiale, première édition

Auteur d'une énorme saison sur la scène espagnole (3e du Tour d'Andalousie, 5e du Pays Basque, 3e de la Vuelta), Valverde est logiquement sélectionné en fin d'année pour les Mondiaux d'Hamilton. Au Canada, sur un circuit vallonné, le Murcien étonne par sa capacité à tenir sur une longue distance. Profitant dans le final de la supériorité espagnole, il s'offre à la surprise générale sa première médaille mondiale, avec la 2e place gagnée au sprint devant Van Petegem et Bettini. La première d'une longue série sur les Mondiaux.
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Alejandro Valverde, aux côtés d'Igor Astarloa et Peter Van Petegm sur le podium du Mondial 2003

Crédit: Getty Images

Juillet 2005 : L'exploit devant Armstrong

Sous son nouveau maillot des Iles Baléares-Caisse d'Epargne, Valverde brille sur tous les fronts et surtout hors d'Espagne. Déjà 2e de Paris-Nice en mars, l'Espagnol aborde son premier Tour de France sans pression. Et le Murcien ne se manque pas. Dès la première étape de montagne, par-delà le Cormet de Roselend, il démontre ses qualités de grimpeur, étant l'un des trois seuls à pouvoir accompagner Lance Armstrong jusqu'au bout. Mieux, il sera même le seul à pouvoir le battre à Courchevel, au sprint. Un scénario que l'on reverra de (très) nombreuses fois.

Avril 2006 : Premier doublé ardennais

Un peu décevant l'année précédente (39e et 33e), Alejandro Valverde revient sur les classiques ardennaises, persuadé de pouvoir y briller. A raison. En trois jours, le Murcien s'impose sur la Flèche Wallonne avant de "bisser" sur Liège-Bastogne-Liège, gagné devant Bettini au sprint. Un doublé qui lui permet de rentrer dans l'histoire, devenant le premier Espagnol à s'imposer sur la Doyenne. Deux classiques qui deviendront dans le futur chasse gardée de l'Imbatido.

Septembre 2009 : Un grand tour, enfin

Sur le podium de la Vuelta dès 2003 (3e), vainqueur d'étape dès son premier Tour de France, Valverde était alors promis à un grand avenir sur les courses de trois semaines. Malheureusement, il ne parvient pas à aller au bout, obsédé par un Tour de France toujours trop haut pour lui. Ironiquement, c'est justement la seule année depuis 2005 où il ne participe pas à la Grande Boucle (interdit de courir en Italie par le CONI) qu'il gagne son premier grand tour, à l'occasion de la Vuelta. Détaché de la course aux étapes, le Murcien défend son maillot de oro acquis dès la 8e étape, à l'image d'une splendide bagarre sur les pentes de la Pandera, et triomphe enfin à Madrid. A ce jour son unique victoire en grand tour.
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Alejandro Valverde (Caisse d'Epargne), vainqueur de la Vuelta 2009 devant Samuel Sanchez (Euskaltel-Euskadi) et Cadel Evans (Silence-Lotto)

Crédit: Getty Images

Mai 2010 : l'affaire Puerto le rattrape

Impliqué dans l'affaire Puerto révélée en 2006, Alejandro Valverde a longtemps cru pouvoir échapper à la justice de son sport. Mais, en 2009, le Comité national olympique italien (CONI) décide de le suspendre sur le territoire italien, en raison d'une poche de sang qu'il affirme être celle de Valverde. Réfutant ces accusations, l'Espagnol se saisit alors du Tribunal arbitral du sport (TAS) pour tenter de faire annuler sa condamnation avant le Tour 2009. En vain. En mars 2010, c'est au tour de l'UCI de vouloir suspendre le Murcien, cette fois au niveau international. Et, le 31 mai 2010, Alejandro Valverde est officiellement suspendu pour deux ans par le TAS, avec une suspension rétroactive le privant de ses victoires du début de saison 2010.
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Alejandro Valverde (Caisse d'Epargne), en 2010

Crédit: Getty Images

Juillet 2015 : Les larmes de l'Alpe

Trois ans après son retour de suspension, Alejandro Valverde est redevenu l'un des meilleurs coureurs du peloton. Mais, comme avant son arrêt de deux ans, l'Espagnol est trop juste sur trois semaines. Sur le Tour de France, le Murcien a même laissé passer le podium un an plus tôt, battu par Nibali mais aussi les Français Péraud et Pinot. Et, en 2015, pas question de jouer sa carte. Le leader, c'est Nairo Quintana. Sauf que Valverde est impressionnant. Solide dans les Pyrénées, il confirme dans les Alpes et est 3e au matin de la dernière étape de montagne. Offensif dans la Croix-de-Fer, il tient bon dans la montée finale de l'Alpe d'Huez et s'offre enfin le podium du Tour. Une délivrance pour le Murcien qui craquera émotionnellement dès la ligne franchie.

Avril 2016 : le maître d'Huy

Déjà vainqueur de l'épreuve en 2006, Alejandro Valverde est double tenant du titre au moment de défendre sa couronne au printemps 2016. Et l'Espagnol est une nouvelle fois injouable dans le mur de Huy, malgré l'offensive à 300m de la doublette de l'Etixx-Quick Step Alaphilippe-Martin. Parfait de gestion, le Murcien surclasse ses adversaires dans le final pour remporter une 4e fois la Flèche Wallonne, effaçant ainsi les trois victoires de Marcel Kint, Eddy Merckx, Moreno Argentin et Davide Rebellin. Un record qu'il battra dès l'année suivante, avec un 5e succès.

Juillet 2017 : L'horreur de Dusseldörf

Irrésistible en première partie de saison, vainqueur du Tour d'Andalousie (+ une étape), du Tour de Catalogne (+ trois étapes), du Tour du Pays basque (+ une étape) avant de réussir son 3e doublé Flèche-Liège, Alejandro Valverde aborde le Tour de France avec le statut d'outsider très sérieux. Mais, dès les premiers kilomètres, les espoirs de l'Espagnol s'envolent. Parti à bloc sur les routes détrempées du chrono de Dusseldörf, le Murcien chute dès la 1re étape. Glissant de la roue avant, il vient s'encastrer violemment sur les barrières. La rotule gauche et l'astragale fracturés, sa carrière semble alors en sursis.

Septembre 2018 : Le sacre ultime

Après près de six mois sans compétition, Alejandro Valverde reprend comme si rien n'était arrivé. Impérial en début de saison, il passe (un peu) à côté des Ardennaises, à la surprise générale, avant de vivre un Tour difficile et une amère déception sur la fin de Vuelta. Annoncé fatigué pour le Mondial, sur lequel il ne s'est alors jamais imposé malgré six podiums, l'Espagnol de 38 ans réussit la course parfaite. Bien aidé par une équipe espagnole enfin solidaire, il reste caché toute l'épreuve avant de s'imposer au sprint. Une maitrise tactique qui résume finalement assez bien la carrière du Murcien. Et un sacre mondial qui récompense une carrière immense.
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Tout en maîtrise, Valverde a frustré Bardet après un sprint royal

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