Championnats du monde de cyclisme - Lotte Kopecky sacrée championne du monde sur route, Demi Vollering en argent

Elle était sur une autre planète et personne n’a pu lutter avec elle. Multipliant les attaques dans les quarante derniers kilomètres, Lotte Kopecky a fini par s’isoler dans le dernier tour pour s’imposer en solitaire à Glasgow. Ecœurant tous ses adversaires une par une, la Belge s’offre à 27 ans le premier titre de championne du monde de sa carrière et succède à la légende néerlandaise Annemiek van Vleuten, en jambes mais malchanceuse (8e). Loin d’être parfaite tactiquement, Demi Vollering sauve le bilan néerlandais avec la médaille d’argent (+ 7’’), battant au sprint la Danoise Cecilie Uttrup Ludwig, qui se pare de bronze. La France, elle, n’a pas pesé sur la course.

Comme chez les messieurs, il y avait une favorite et les autres. Comme chez les messieurs, elle s’est un peu sentie seule contre le reste du monde. Et, comme chez les messieurs, elle était au-dessus du lot. A l’image de Mathieu van der Poel dimanche dernier, il n’y avait guère qu’un incident mécanique pour priver Lotte Kopecky du titre mondial, bien aidée par une exceptionnelle Justine Ghekiere pour gérer les offensives.

Car avant même les grandes manœuvres, Elise Chabbey avait tenté un coup de folie qui aurait bien pu fonctionner. Sortie à 74km de l’arrivée, la Suissesse a compté plus de 1’30’’ d’avance sur le peloton avant que les Pays-Bas ne finissent par réagir, à 38km de l’arrivée, et ne reviennent finalement sur Chabbey à l’entame du dernier tour. Mais, à cet instant, la supériorité de Lotte Kopecky était déjà manifeste. Physiquement comme tactiquement.

Toujours attentive, la Belge a toujours fait l’effort pour suivre les attaques des autres favorites, quand elle n’attaquait pas simplement elle-même, surprenant à chaque fois une Demi Vollering battante mais défaillante tactiquement. Au lieu de rester dans la roue de Kopecky, elle s’est souvent fait prendre par une attaque de l’arrière, l’obligeant à un effort superflu et plus important.

Mais la Belge était tout simplement trop forte. Il aura fallu 7 attaques à Lotte Kopecky pour réussir à s’isoler. Mais elle y est finalement parvenue en deux temps, à 7km de l’arrivée. Alors que Vollering venait de cramper après une attaque, la Belge a contré la tentative de Cecilie Ludwig et s’est échappée en compagnie de la Danoise.

Elle s'est facilement isolée dès l’ascension suivante, à 5,3km de l’arrivée, pour s’envoler vers son premier titre mondial, le premier pour la Belgique depuis celui de Nicole Vandenbroeck en … 1973 ! Elle a devancé sa coéquipière habituelle à la SD-Worx et vainqueure du Tour de France, la Néerlandaise Demi Vollering, sans doute déçue de cette médaille d’argent, et la Danoise Cecilie Ludwig, bien heureuse elle de sa médaille de bronze.

Tenante du titre, Annemiek van Vleuten n’a pas pu conserver son titre sur un circuit qu’elle n’aimait pas et qui n’était pas taillée pour ses qualités. Mais la Néerlandaise de 40 ans a tout de même réussi l’un des exploits du jour. Distancée sur incident mécanique à 66km de l’arrivée, elle est parvenue à boucher plus d’une minute en solitaire pour revenir sur les favorites et peser sur la course, en multipliant les attaques et en travaillant pour Vollering. Peut-être que le final aurait été différent si elle n’avait pas connu un deuxième incident mécanique, à un tour de l’arrivée.

On ne peut pas vraiment en dire autant de l’équipe de France, passée au travers de son Mondial. Très offensive en début de course, à l’image de Juliette Labous qui a tenté un véritable coup de poker en sortant dans un groupe d’outsiders à 134km de l’arrivée. Mais si le groupe a compté près d’une minute d’avance, il a logiquement été repris. Quand la course s’est emballée, les Bleues ont disparu de la circulation.

La coureuse de la DSM-firmenich et Audrey Cordon-Ragot ont été les seules à réussir à accrocher un temps le sillage des favorites. Mais quand celle-ci ont bougé, les Tricolores n'étaient plus là. Meilleure Française, Juliette Labous a terminé au final à une anonyme 16e place. Loin, très loin de la nouvelle reine.