Jaksche de bout en bout

Jorg Jaksche peut être fier de sa semaine. Tranchant dimanche et lundi, gestionnaire jusqu'à vendredi, l'Allemand a évité le pire samedi, suite à une attaque de Vandenbroucke, pour reprendre et garder le contrôle de la course jusqu'à la ligne d'arrivée dimanche.

Tout au long d'une boucle Nice-Nice axée sur deux cols, celui d'Eze, trois fois, et de Châteauneuf, deux fois, le leader des CSC n'a jamais cédé à la panique malgré les nombreuses attaques. Il est vrai que seules deux offensives ont représenté un réel danger : celle de Vandenbroucke (Fassa-Bortolo) en début de course, et celle de Rebellin (Gerolsteiner) en fin de parcours.

Le Belge, 6e à 57 secondes, a pris les devants très tôt lors du premier passage sur les pentes du Col d'Eze. Mais Bobby Julich (CSC), troisième, avait bien suivi. Moins bien classé que l'Américain, Frank Vandenbroucke a vite compris que sa tentative était vaine. De même, tandis que la bataille faisait rage en tête de la course, l'Italien Davide Rebellin (Gerolsteiner), deuxième à 15 secondes, a voulu passer par un trou de souris lors de la dernière ascension de l'Eze. Rien à faire, le quota de bordures avait été dépassé depuis longtemps sur ce Paris-Nice.

La victoire, la plus belle de la jeune carrière de Jorg Jaksche, est donc logiquement revenue à une remarquable équipe CSC.

La belle histoire de cette huitième et dernière étape, c'est encore celle d'Alexandre Vinokourov. Déjà double vainqueur d'étape, jeudi et samedi, le Kazakh n'avait plus que Milan-San Remo à la bouche hier samedi. Certes la forme était "en train de revenir" mais rien sur cette dernière étape. Et pourtant, à 46 km de l'arrivée, quelques minutes après un démarrage de Sandy Casar (FDJ) sans suite, "Vino", accompagné par ses deux coéquipiers Torsten Hiekmann et Matthias Kessler, ont fait l'effort, emmenant dans leur sillage une petite dizaine de coureurs dont Moncoutié (Cofidis) lui aussi actif la veille et Menchov (IBB) revenu sur ce groupe d'échappés en solitaire.

Finalement, après une vingtaine de kilomètres, devant une peloton muselé par les CSC à une bonne minute, les deux coureurs qui ont fait la plus forte impression de la semaine se sont offert un ultime duel. Menchov le premier puis Vinokourov encore, obligeant son rival à faire l'effort, sont partis seuls. Dans le dernier kilomètre, le Russe est battu. Leader des Îles Baléares-Banesto, usé par ses deux retours sur les hommes de tête, n'a pu que constater les effets de la puissance du Kazakh. Alexandre Vinokourov, vainqueur en 2002 et 2003 ne sera même pas sur le podium cette année, mais il peut se consoler avec un autre triplé, celui des victoires d'étape.

Interrogé sur la supériorité de son équipe, le directeur sportif de CSC, Bjarne Riis, a répondu sèchement lors d'une conférence de presse: "Sur les trois derniers jours, je ne pense pas que l'on ait été plus fort que les autres équipes. Je crois surtout qu'on a bien couru les premiers jours, qu'on a utilisé la bonne tactique. Je ne vois pas beaucoup d'équipes travailler comme la nôtre. Il y a des journalistes qui disent n'importe quoi sans regarder ce qu'on fait."

Sur l'avenir de Jorg Jaksche, le Danois s'est montré plus flou : "Leader ? pourquoi pas s'il peut progresser encore. Paris-Nice est une course d'une semaine, le Tour de trois semaines."

ETAPE 8 : LE CLASSEMENT

LE CLASSEMENT GENERAL

JORG JASCHKE EN 2004