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Tosatto, l'indispensable
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Publié 03/03/2006 à 14:30 GMT+1
Pendant six ans, Matteo Tosatto fut le poisson-pilote préféré d'Alessandro Petacchi, lui servant sur le grand plateau des victoires à la pelle. Cet hiver, l'Italien a changé de crémerie, et œuvre désormais dans l'ombre pour Tom Boonen. Il est donc bien pl
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Crédit: Eurosport
On dit de lui qu'il est la meilleure locomotive possible dans un sprint. De 2000 à 2005, Matteo Tosatto a travaillé sans relâche pour Alessandro Petacchi. Il fut son poisson-pilote, soit l'un des derniers maillons de la chaîne chargée d'amener le sprinter dans les meilleures conditions possibles au moment de l'emballage final. Un boulot ingrat, pas forcément très médiatique, mais complètement indispensable. "Je mettais le train en marche puis Ungaratto et Marco Velo devait placer Alessandro en position idéale aux 200 mètres", se rappelle l'Italien.
Si Tosatto évoque cette période au passé, c'est qu'il a changé de train à l'intersaison. La dissolution de la formation Fassa Bortolo, où il côtoyait Petacchi, a marqué la fin d'une époque pour lui. Plutôt que de suivre son ancien leader chez Milram, la nouvelle formation du maître du sprint, Tosatto a décidé de rejoindre Quick Step. "Alessandro restera à jamais mon ami. Mais je ne pouvais pas refuser l'offre de Quick Step, avoue-t-il. C'est la loi du marché. Maintenant, mon rôle est de faire gagner Tom ".
Extraordinaire de puissance
Tom? Tom Boonen, bien sûr. Dans un registre différent de celui de Petacchi, le Belge est sans doute l'autre grand ténor du sprint, sans oublier Robbie McEwen. Mais Boonen possède un registre plus étoffé. Ses victoires dans le Tour des Flandres et Paris-Roubaix, l'an dernier, ont attesté de cette variété. Les deux hommes se côtoient depuis quelques semaines à l'entraînement. En compétition, ils ont effectué leurs débuts en commun au Qatar, lors du Grand Prix de Doha puis du Tour du Qatar.
Au vu de la razzia du champion du monde (six victoires déjà), le train est déjà en marche. "Désormais, j'ai repris le même rôle en cédant cette fois le relais à Guido Trenti puis à Steven De Jongh. Au Tour du Qatar, nous avons pu effectuer une bonne mise au point. Je pense que nous sommes efficaces", sourit l'équipier modèle. Boonen semble en tout cas ravi de bénéficier d'un tel point d'appui désormais. "Aucun coureur n'est capable d'emmener le peloton dans les deux derniers kilomètres comme Matteo le fait. Ce type est extraordinaire de puissance et de résistance", s'emballe le Flamand.
Objectif Primavera
Dans le duel Petacchi-Boonen, difficile de résister au petit jeu des comparaisons. Tosatto s'y prête de bonne grâce, tout en ménageant la chèvre et le chou. "Alessandro a pour lui l'expérience. Mais Tom a déjà gagné tellement de courses en si peu de temps qu'il n'a finalement rien à lui envier. Tom est beaucoup plus explosif. Alessandro est plus costaud sur un long sprint", analyse l'Italien, qui accepte finalement de se mouiller un peu. "Tom est très fort en ce moment. Il dispose d'une équipe très au point. A Milan-San Remo, s'il me suit dans les dernières difficultés, dont le Poggio, je suis sûr qu'il gagnera", se risque-t-il à pronostiquer.
Tosatto n'évoque évidemment pas la Primavera par hasard. Boonen en a fait son principal objectif en ce début de saison. Or c'est précisément la seule classique que Petacchi possède à son palmarès. Le Spezian a réalisé un rêve au printemps 2005 en la remportant pour la première fois et il n'est pas disposé à céder son titre. Mais Tosatto n'a pas d'états d'âme. "Voir Tom gagner un monument du cyclisme, cela me ferait autant plaisir qu'en remporter un moi-même. C'est la vérité. C'est pour cela que je suis à ses côtés ", conclut-il.
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