De Gendt a fait le show

Quelle semaine pour Vacansoleil. L'équipe néerlandaise n'en finit plus de briller sur ce Paris-Nice. Des Yvelines à la Cote d'Azur, il n'y en aura eu que pour eux. Le triomphe en solitaire de Thomas De Gendt, samedi, sur la Promenade des Anglais, c'est la cerise sur le gâteau pour une formation absolument euphorique. De Gendt a été la star d'une étape ultra-rapide dans sa première heure (50 kilomètres couverts !) puis franchement insipide lorsque l'échappée, composée de De Gendt et Rein Taaramae, s'est formée. Bradley Wiggins, lui, a passé une journée très tranquille, conservant son maillot jaune à la veille de l'arrivée.

Dans la course à la victoire finale, ce 7e acte a constitué un non-évènement, comme on pouvait le craindre. Le col de Vence, principale difficulté du jour (1re catégorie), était situé bien trop loin de l'arrivée à Nice pour peser d'une quelconque manière sur les débats. Il ne s'est donc rien passé. Pourtant, Levi Leipheimer, lui, a tout perdu. Victime de trois chutes, l'Américain, qui occupait la troisième place au classement au départ de Sisteron, a terminé à plus de sept minutes du peloton maillot jaune. Sale samedi vraiment pour Leipheimer, désormais 39e du général. Après sa deuxième chute, il tentait de revenir, accompagné de quatre équipiers, alors que, en tête du peloton, les Movistar roulaient sans scrupules pour favoriser l'accession d'Alejandro Valverde sur le podium. Mais la troisième a été de trop pour le leader d'Omega Pharma.

Lorsque Leipheimer a coupé la ligne d'arrivée, Thomas De Gendt était arrivé depuis près de 17 minutes. Le Belge a eu le temps de savourer son triomphe. Rapidement, il est devenu évident que Taaramae et lui iraient au bout. Le peloton leur a laissé jusqu'à douze minutes d'avance et, dans la mesure où ils ne constituaient pas de menace directe, les Sky de Wiggins ont laissé faire. Le gain de l'étape allait donc se jouer entre ces deux-là. Et dans le col de Vence, De Gendt s'est montré le plus fort, lâchant son compagnon de route à l'approche du sommet. En haut du col, De Gendt n'avait qu'une dizaine de secondes de marge, mais il a ensuite creusé l'écart de façon irrémédiable dans la descente. Troisième victoire en sept jours pour De Gendt, et troisième victoire belge également, après celles de Tom Boonen à Orléans et Gianni Meersman à Rodez.

Ce Paris-Nice 2012 se jouera donc, comme prévu, sur les pentes du col d'Eze, lors d'un contre-la-montre décisif. Si Bradley Wiggins a vu la Promenade des Anglais en jaune, il n'est pas sorti d'affaire pour autant. Certes, Levi Leipheimer a disparu de la circulation, mais Lieuwe Westra, son dauphin, n'a que six petites secondes de retard sur lui. Et vu l'état de grâce des Vacansoleil cette semaine, Wiggins ferait bien de se méfier. Le chrono sera court (9,6 kilomètres) mais le col d'Eze, s'il n'a rien d'insurmontable sur le papier (4.7% de moyenne), aura néanmoins valeur de juge de paix. Six secondes, c'est rien. Le duel Wiggins-Westra est lancé. Faites vos jeux. Alejandro Valverde, troisième à 18 secondes, aura probablement du mal à renverser la hiérarchie.