Signé Valverde

Ces deux-là sont souvent dans les bons coups et dans les mêmes coups. Au moins de janvier, Alejandro Valverde avait signé sa première victoire depuis son retour de suspension au Tour Down Under, à Willunga. Il s'était imposé juste devant Simon Gerrans, lequel l'avait devancé quelques jours plus tard au classement général final. Mardi, rebelote sur Paris-Nice. Au Lac de Vassivière, l'Espagnol l'a à nouveau emporté devant l'Australien. D'un souffle. C'est déjà la quatrième victoire du leader de Movistar cette saison, sans aucun doute la plus significative. Et ce n'est peut-être pas fini.

Sur ce Paris-Nice, Valverde, excellent grimpeur-puncheur à la pointe de vitesse redoutable, va trouver d'autres occasions de s'exprimer. A Mende, peut-être, par exemple, jeudi. Entre autres. Quant à la victoire finale, elle est également dans ses cordes. En s'imposant dans le Limousin, le Murcien a glané dix secondes de bonification, réduisant d'un tiers son retard sur le maillot jaune, toujours sur les épaules de Bradley Wiggins. Mais le Britannique ne compte plus que 20 secondes de marge sur Valverde. Il devra garder un oeil sur lui, au moins autant que sur Levi Leipheimer, son dauphin, qui n'est qu'à six secondes de lui.

Jusqu'à l'explication finale de Vassivière, sur une pente modérée (3.9% de moyenne pendant cinq kilomètres) mais suffisante pour écarter quelques sprinters (comme Tom Boonen et John Degenkolb) et ceux dont la forme est suspecte (comme Tony Martin ou Ivan Basso), le maillot jaune avait passé une journée plutôt tranquille. L'échappée de trois coureurs (Engoulvent, Morkov, Curvers), partie dès les premiers kilomètres, a passé plus de quatre heures à l'avant de la course. Mais l'écart n'est jamais monté au-delà des cinq minutes.

Wiggins, vigilant, a donc fait travailler son équipe, juste ce qu'il fallait, pour s'assurer la garde du maillot au moins 24 heures de plus. Malgré le baroud d'honneur d'Engoulvent, qui a insisté jusqu'à six kilomètres du but, l'aventure était vouée à l'échec. Au final, la journée a donc été beaucoup plus calme que la veille. Elle n'en reste pas moins excellente pour Alejandro Valverde. Le double vainqueur de Liège-Bastogne-Liège prouve qu'il n'a rien perdu de ses qualités, malgré une absence d'un an et demi. On le retrouve tel qu'on l'avait quitté. Dès mercredi, à Rodez, avec une nouvelle cote dans le final, il faudra encore se méfier de lui.