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David Gaudu est-il déjà dans la cour des grands avec Tadej Pogacar et Jonas Vingegaard pour le Tour de France ?

Christophe Gaudot

Mis à jour 13/03/2023 à 17:04 GMT+1

PARIS-NICE - David Gaudu (Groupama-FDJ) a achevé la première course de préparation au Tour de France derrière Tadej Pogacar (UAE-Team Emirates) mais devant Jonas Vingegaard (Jumbo-Visma). Comment interpréter ce résultat ? Traduit-il une progression fulgurante du Français en quelques mois et de son arrivée dans le gotha ? Comment la juger à l'aune de son objectif, le podium du Tour ?

David Gaudu sur le podium de Paris-Nice

Crédit: Getty Images

Quelque chose a changé. On ne saurait vraiment dire quoi mais David Gaudu (Groupama-FDJ) n'est pas le même. Est-ce dans sa tête, dans la nôtre ? Un peu des deux, sans doute. Sa quatrième place sur le dernier Tour de France n'avait peut-être pas été appréciée à sa juste valeur, nuancée qu'elle était par l'écart abyssal qui le séparait de la victoire et, dans une moindre mesure, du podium. Paris-Nice a donné l'impression que ce retard s'était réduit. Mais n'était-ce justement qu'une impression que le temps, et surtout le mois de juillet, viendrait balayer ?
Une question, déjà : David Gaudu a-t-il fait jeu égal avec Tadej Pogacar sur la semaine écoulée ? A l'évidence, non. Le Slovène était seul sur sa planète. Aurait-il pu écraser la course dans des proportions plus importantes encore ? Peut-être, d'autant que la sixième étape et son final pour puncheur a été sabotée par la météo. A la pédale et en individuel (sans les bonifications et le chrono par équipes), Pogacar a relégué son dauphin à 36 secondes. La question subsidiaire est la suivante : a-t-il été de loin le deuxième homme derrière le vainqueur ?

Plus sûr de lui, Gaudu est plus offensif

Le leader de la Groupama-FDJ a passé 46 secondes de moins sur le vélo que Jonas Vingegaard (Jumbo-Visma) cette semaine (hors contre-la-montre par équipes). Il fut donc plus près de Pogacar (36'') que le reste de la concurrence ne l'a été de lui. Oui, David Gaudu fut le deuxième homme de ce Paris-Nice. Les chiffres le prouvent, son attitude aussi.
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Finish énorme : Pogacar a fait exploser Vingegaard puis a dominé Gaudu

Par le passé, à l'extrême sur le Tour de France 2022, le Breton avait moins de velléités offensives. Parce qu'il devait trouver sa place, gagner en force et se faire confiance surtout. Sur ce Paris-Nice, il a anticipé à la Loge des Gardes et roulé avec Pogacar pour faire l'écart. C'est le changement le plus notable entre le Gaudu 2022 et son équivalent de 2023.
"Si on nous avait dit ça au départ, on aurait signé", a-t-il glissé à L'Equipe dimanche soir. Preuve qu'il sait qu'il a réussi un petit exploit en battant le vainqueur sortant du Tour de France sur ce Paris-Nice. Preuve aussi qu'il doit s'habituer à évoluer à cette hauteur. "On sait qu'on ne battra pas Pogacar ou Vingegaard facilement, mais à force de s'approcher, on se donne des chances", juge, toujours pour L'Equipe, Marc Madiot.

Mieux que tous les concurrents au podium du Tour

Comparer Paris-Nice et le Tour n'a pas grand sens. Pas plus que n'en aurait le fait de minimiser totalement la performance de Gaudu. Ni lui, ni Vingegaard, ni Pogacar n'étaient à leur potentiel maximum mais aucun des trois n'avait de raison évidente d'être moins prêt que les deux autres. On peut en revanche estimer que le niveau affiché par le Français toute la semaine est proche de son meilleur quand le plafond d'un Vingegaard se trouve bien plus haut.
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Gaudu a laissé Pogacar et Vingegaard "faire leur spectacle devant" avant de dégainer

Sauf préparation ratée, incident de course ou chute, rien ne permet de penser que Gaudu a pu combler, en quelques mois, la dizaine de minutes (13'39") qui le séparaient de Vingegaard et Pogacar sur le Tour 2022. Résister au Slovène et au Danois seuls, ou presque, sur Paris-Nice n'a rien à voir avec subir les actions de leurs équipiers pendant trois semaines en juillet. Flanqué de l'armada Jumbo-Visma, Vingegaard est un autre coureur, plus serein, plus en contrôle. Imaginer Gaudu refaire la même chose sur le Tour de France relève donc encore de l'illusion, même si la Groupama-FDJ a elle aussi pris du poids ces derniers mois.
En revanche, si le duo truste bien le très haut du classement général, derrière la porte et la chasse sont ouvertes pour l'ultime place sur le podium. Sur ce qu'il a prouvé cette semaine, Gaudu doit-il se considérer en dessous de coureurs comme Mikel Landa, Jai Hindley ou Richard Carapaz ? Non. Quant à Romain Bardet, Daniel Felipe Martinez ou Simon Yates, il les a dominés, et plutôt largement de Paris à Nice. Reste Enric Mas qui a prouvé sur la dernière Vuelta qu'il avait vraiment franchi un cap et qu'il est un sérieux candidat au podium. Mais après ce Paris-Nice, Gaudu est indéniablement dans ce match-là. La chimère de début 2022 est devenue en quatorze mois un objectif à sa portée.
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Gaudu : "Je n'avais pas les jambes de la veille, quand Pogacar est parti, je n'ai pas pu y aller"

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