Paris - Nice 2023 : Tadej Pogacar remporte la 4e étape devant David Gaudu et prend le maillot jaune

Le patron vous salue bien. Pour la première arrivée au sommet de cette 81e édition, en haut de l’inédite Loge des Gardes, Tadej Pogacar tenait à montrer qui était le boss dans son duel avec Jonas Vingegaard. Et le Slovène n’a pas fait les choses à moitié en remportant cette 4e étape et en creusant de gros écarts. Parti en contre derrière David Gaudu à 2,4km de l’arrivée, "Pogi" est rentré seul sur le Français, au terme d’une accélération impressionnante que Vingegaard n’a pu suivre, avant de battre Gaudu au sprint. Pogacar en profite pour s’emparer du maillot jaune de leader. Défaillant dans la montée finale, Vingegaard est désormais repoussé à 44’’ du Slovène. Une grosse claque.

La vengeance est un plat qui se mange froid. Huit mois après sa défaillance sur les pentes du Granon, Tadej Pogacar n’attendait qu’une chose : se confronter de nouveau avec Jonas Vingegaard et pouvoir effacer l’affront infligé par le Danois sur le Tour de France. Ce n’était "que" Paris-Nice, nous ne sommes "que" en mars mais le Slovène vient de remettre les points sur les "i" : le patron, c’est lui. On savait que cette 4e étape allait nous offrir une explication royale sur les pentes de l’inédite Loge des Gardes mais personne n’aurait parié de tels écarts sur la montée auvergnate et ses 6,7km à 7,1%. Même si le vent qui a soufflé toute la journée a sans doute bien plus marqué les organismes que l’on aurait pu l’imaginer, avec les différents coups de bordures tentés par Groupama-FDJ et UAE Team Emirates.

Après que ses équipiers aient réduit à néant tout espoir de succès de l’échappée du jour, formée de sept coureurs dont Calmejane (Intermarché-Circus-Wanty) et le maillot à pois, Jonas Gregaard (Uno-X), Pogacar a bondi au sprint intermédiaire, à 15km de l’arrivée, pour aller chercher 2’’ de bonifications et poursuivre – timidement – son aventure avec Matthews (Team Jayco AlUla). Pourtant entouré, Vingegaard a alors montré d’étonnants signes de nervosité et a lui fait l’effort pour combler l’écart. Mais personne ne s’inquiétait alors pour le Danois de la Jumbo-Visma, qui a même été le premier favori à bouger dans la montée finale, à 4,2km de l’arrivée.

Seul Pogacar était en mesure de le suivre et on s’attendait de nouveau à voir deux hommes seuls au monde mais le Slovène, qui apprend de ses (rares) erreurs, n’est pas passé et tout s’est regroupé, permettant à David Gaudu de contrer de manière très intelligente. Le Français de la Groupama-FDJ aurait sans doute filer vers la victoire si Pogacar n’était pas passé à son tour à l’attaque. Et, cette fois, il ne s’est pas relevé. Surpris par l’offensive du Slovène, Vingegaard a mis un temps de retard à réagir et il l’a payé cher. Très cher. Assez peu lucide, le Danois a alors sprinté sur près de 500 mètres pour tenter de revenir sur Pogacar et on a d’ailleurs pensé qu’il allait y parvenir mais il a fini par exploser, purement et simplement. Et dans des proportions gigantesques : en 1,9km, le vainqueur du Tour 2022 allait concéder 43’’ à Pogacar, un gouffre selon les standards de Paris-Nice.

Il n’a peut-être pas perdu la Course au Soleil mais, aujourd’hui, le rival de "Pogi" semble plutôt être David Gaudu. Même si le Français n’a rien pu faire au sprint face au Slovène, trop fort pour le Tricolore, le leader de la Groupama-FDJ est désormais 2e du général, à 10’’. Loin devant Vingegaard (+ 44’’), Yates (Team Jayco AlUla, + 56’’) ou Mäder (Bahrain-Victorious, + 1’19’’). Mais cette 4e étape a souri aux Français avec les belles 4e et 5e places de Paret Peintre (AG2R Citroën) et de Vauquelin (Arkéa-Samsic), désormais 16e et 15e du général. 7e de l’étape, Romain Bardet pointe lui à la 6e place du général, à une minute de Vingegaard et donc du podium. Loin, loin derrière le duo Pogacar-Gaudu.