Paris-Nice | Avec Pogacar, Vingegaard mais aussi Démare, David Gaudu a déjà la tête au Tour de France

Ce n'est pas un mais deux mauvais souvenirs que David Gaudu (Groupama-FDJ) tentera d'effacer de la région parisienne à la Côte d'Azur à partir de dimanche. Sur la Course au soleil, le Breton fait grise mine et il n'a d'ailleurs jamais vu Nice en deux participations. Après un weekend entre Drôme et Ardèche plutôt intéressant (2e puis 4e), il considère Paris-Nice comme une petite répétition du Tour de France qui occupe déjà une partie de son esprit. Et les présences d'Arnaud Démare, Tadej Pogacar et Jonas Vingegaard ajoutent, pour des raisons différentes, une touche de juillet supplémentaire.

"On entre dans le vif du sujet avec Paris-Nice, expliquait le Breton à Eurosport à la veille de sa deuxième place sur la Faun Ardèche Classic. C'est le premier gros objectif de la saison. Il va falloir être prêt, le parcours sera parsemé d'embûches comme d'habitude." Le quatrième du dernier Tour de France a payé pour le savoir puisqu'en deux éditions, il a goûté trois fois au bitume. "Quand ça ne veut pas, ça ne veut pas. On va garder la tête haute et essayer de conjurer le sort", sourit-il à l'évocation de ces souvenirs.

Lui promet en tout cas que ses mésaventures de 2022 (une chute dès la deuxième étape), ont forgé son caractère. Et lui ont même permis de ne pas flancher complètement quand les choses devenaient difficiles physiquement sur la Grande Boucle. Et Dieu qu'elles l'ont été pour s'accrocher à cette quatrième place qui n'était pas tout à fait l'objectif annoncé (le podium) mais qui suffisait à son bonheur tant il avait fallu s'arracher et tant le trio de devant (Vingegaard, Pogacar, Thomas) semblait intouchable pour lui sur ce parcours.

Vingegaard-Pogacar, le duo de terribles grimpeurs sera d'ailleurs de la partie pour ce premier rendez-vous par étapes important de la saison. Une surprise, oui mais pas une mauvaise chose pour Gaudu, content de se frotter à ce qui se fait de mieux, intrinsèquement mais aussi en ce début de saison avec des reprises réussies en Andalousie pour l'un, au Gran Camino pour l'autre. "Plus il y aura de niveau, plus on progressera, nous assure le Breton de la Groupama-FDJ. Les deux sont les plus forts au monde en montagne. Il faut se juger par rapport à eux"

Et qu'importe que la présence du Slovène et du Danois semble devoir réduire le nombre de places disponibles sur le podium. Un, il n'est pas exclu que l'un, l'autre ou les deux tombent dans l'un des pièges de Paris-Nice. Deux, puisque David Gaudu vise le podium du Tour, autant s'habituer à le faire avec une adversité semblable. "Paris-Nice, c'est une des courses d'une semaine où je n'ai pas encore brillé, rappelle le petit breton. J'aimerais bien cocher cette petite case. Une étape et un bon classement général, ce serait beau. Ce serait même très beau. C'est sans doute le mieux qu'on puisse espérer."

Avec Tadej Pogacar et Jonas Vingegaard, un autre coureur devrait pousser Gaudu à avoir une pensée pour la grande messe de juillet. Pas un adversaire, mais un coéquipier : Arnaud Démare. C'est David Gaudu qui a mis au jour leur inimitié et c'est lui qui doit désormais répondre aux interrogations. A l'occasion de ce Paris-Nice, les deux vont cohabiter pour la première fois depuis la sortie involontaire du grimpeur.

"Il sera là pour faire les sprints, je serai là pour le classement général, pose le Breton pour Eurosport. Il faudra prendre son expérience sur les bordures, il y en aura, il sait faire. Sur le chrono par équipes, il a de la force aussi. Il faudra cohabiter." David Gaudu aura sans doute besoin d'Arnaud Démare. Mais la réciproque n'est pas vraie. Si Gaudu a dit dans le privé, devenu public, son désir de ne pas voir le sprinter sur le Tour de France, il n'aura peut-être pas le choix. Apprendre à courir avec lui ne semble pas être la pire des idées.