Tadej Pogacar remporte la dernière étape et Paris - Nice, David Gaudu 2e du général devant Jonas Vingegaard

C’est ce qu’on appelle mettre les points sur les "i". Attaqué samedi sur les pentes de la Couillole, Tadej Pogacar a éparpillé cette fois la concurrence ce dimanche à l’occasion de la 8e et dernière étape de Paris-Nice. Maillot jaune sur les épaules, le Slovène est passé à l’offensive dans le col d’Eze et n’a plus été revu par ses adversaires pour s’imposer en solitaire à Nice, une première pour un vainqueur final. Car Pogacar remporte évidemment cette 81e édition, dès sa première participation. Au général, il devance David Gaudu (Groupama-FDJ, + 53’’), premier Français sur le podium final depuis Vichot en 2014, et Jonas Vingegaard (Jumbo-Visma, + 1’39’’).

La France rêvait d’un successeur à Laurent Jalabert, dernier Tricolore vainqueur de Paris-Nice, en 1997, mais Tadej Pogacar a rapidement tué dans l’œuf les espoirs de victoire finale de David Gaudu. Alors qu’il avait semblé le plus fort samedi sur l’arrivée au sommet de la Couillole, le grimpeur français n’a cette fois jamais en mesure de lutter avec le Cannibale slovène, qui avait affiché ses ambitions en faisant rouler ses hommes toute la journée derrière une échappée qui n’a jamais pris beaucoup de champ. Et malgré la tentative de Wout Poels (Bahrain-Victorious) dans la côte de Peille (1re cat), tout s’est regroupé au pied de la dernière ascension de cette 81e édition, le Col d‘Eze (1ère cat).

C’est dans cette ultime montée, abordée par son versant le plus difficile, via le chemin du Vinaigrier et ses pentes à plus de 15%, que Tadej Pogacar est passé à l’offensive, en contrant une première attaque de Simon Yates (Team Jayco AlUla, à 18,8km de l’arrivée. Sans même se lever de sa selle, le Slovène a lâché tous les cadors, qui n’ont même pas cherché à le suivre. Y compris David Gaudu, pourtant le seul à rivaliser samedi. Mais le Français n’avait pas les mêmes jambes que la veille et il s’est contenté d’assurer sa 2e place au général, sans être inquiété d’ailleurs. Seul au monde, Pogacar n'a plus été revu et s’est imposé en solitaire à Nice, avec la plus grosse avance (33’’) sur son dauphin d’un vainqueur de la dernière étape à Nice depuis 1953. L’étape faisait alors 305km. Un autre temps.

Derrière le Slovène, Vingegaard, Gaudu, Yates et Matteo Jorgenson se sont pourtant bien entendus dès la fin de l’ascension du Col d’Eze. Les quatre hommes avaient intérêt à creuser sur les autres favoris distancés, surtout l’Américain de la Movistar, qui a été le plus actif pour rouler, notamment dans le final, pour tenter de chiper la 5e place à Gino Mäder. Mais, comme souvent, les écarts se sont resserrés sur la Promenade des Anglais et Jorgenson termine finalement à la 8e place du général, pour quelques centièmes de secondes derrière Bardet (DSM). Loin d’un Tadej Pogacar qui remporte donc Paris-Nice dès sa première participation et succède à sa compatriote Primoz Roglic, qui devrait lui succéder sur Tirreno-Adriatico, avec le maillot vert et le maillot blanc en plus. Une hégémonie slovène.

Brillant tout au long de la semaine, David Gaudu termine lui à la 2e place du général (+53’’) au terme d’une semaine où il a lutté à armes égales avec Jonas Vingegaard et Tadej Pogacar, favoris du Tour de France. Son premier podium sur une course par étapes World Tour depuis sa 3e place sur l’UAE Tour 2019 et le premier podium d’un Français sur la Course au Soleil depuis Arthur Vichot en 2014. Déjà un FDJ. C’est même la première fois qu’un Tricolore fait 2e sur Paris-Nice depuis Sandy Casar en 2002. Encore un Française des Jeux. Deux autres Tricolores finissent dans le top 10, avec la 7e place de Bardet (+ 3’’19) et la 9e place de Pavel Sivakov (+ 4’05’’).