Tour d’Emilie – Tadej Pogacar s’impose pour sa première en arc-en-ciel : "Montrer que j’étais toujours le meilleur"

Ne lui parlez pas de malédiction. Souvent accolée au maillot arc-en-ciel, cette dernière n’a pas l’air d’avoir de prise sur Tadej Pogacar, vainqueur pour sa première avec la tunique irisée, sur le Tour d’Emilie samedi. Un succès estampillé "Pogi", construit de loin, et achevé au bout d’un raid solitaire de 38 kilomètres. Une véritable répétition avant le Tour de Lombardie dans une semaine.

Nouveau raid, nouvelle victoire : l'arrivée triomphale de Pogacar en vidéo

Video credit: Eurosport

Tadej Pogacar n’a pas de limites. Elles s’affaissent une à une sous les coups de pédale du prodige, de l’élu même, pour certains. Une semaine après son raid irréel à Zurich, "Pogi" a porté ses étrennes avec brio sur le Tour d’Emilie, qu’il a remporté, chassant dès le premier pas les volutes sombres de la "malédiction" du maillot arc-en-ciel. Le garçon n’est pas connu comme épris de superstitions. Sans se soucier des exégètes, des adversaires, "Pogi" a répété son schéma de course, qui s’achève (presque) à chaque fois de la même manière. Lui tout seul devant, les autres loin derrière.
Plus que la malédiction supposée de la tunique irisée qu’il affichait fièrement au départ de Vignola samedi, le Cannibale slovène courait toujours après le succès en Emilie-Romagne (trois participations, un abandon et deux deuxièmes places). Paradoxalement, le prodige de Komenda s’est toujours senti plus à l’aise en Lombardie (3 victoires). La courte mais écrasante montée de San Luca (2,1 km à 9,6% selon Pro Cycling Stats), bordée par les 666 arches de l’arcade accompagnant les coureurs vers le sanctuaire de la Madonna di San Luca, a semblé jusqu’ici un écueil rédhibitoire pour inscrire son nom au palmarès.

Compteur débloqué d'entrée au cours d'une même saison : une première depuis près de 30 ans

Mais cette année, tout est différent. Pogacar a atteint une autre stratosphère, au cours d’une saison déjà appelée à rester gravée au firmament de son sport (Liège, Giro, Tour et course en ligne des Mondiaux). Alors "Pogi" a récité ses gammes. Sa formation UAE Emirates, pourtant amarrée à Bologne avec un équipage intimidant (Majka, Yates, Vine, Covi, entre autres), n’a même pas besoin de sortir les rames. La Lidl-Trek s’est chargée de durcir le rythme sur le macadam franchement détrempé en direction de San Luca et son circuit. Impuissant à Zurich, Remco Evenepoel (Soudal Quick-Step) a allumé la première mèche.
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Attaque fulgurante à 38 km de l'arrivée : Pogacar nous a refait sa spéciale

Video credit: Eurosport

Dans sa roue, la combinaison blanche de son bourreau dimanche dernier. Quelques hectomètres plus loin, sous une pluie diluvienne et à l’abri des rayons cathodiques, le show Pogacar a repris. Viendront 38 kilomètres d’exhibition jusqu’à l’arrivée, 1’54’’ devant son dauphin (Tom Pidcock), un écart jamais réalisé entre le vainqueur et son dauphin depuis 1976 dans l’épreuve. Habitué à cueillir les records, Pogacar est également devenu le premier coursier à débloquer le compteur dès sa première lors d'une même saison avec le paletot irisé, après un certain Abraham Olano il y a près de trente ans (1995, Tom Boonen en avait fait de même en 2005... avant de gagner sa première course suivante en 2006).
Avec le Slovène, les compteurs s’affolent : 24 victoires en 2024. Et le nombre risque de grimper dès la semaine prochaine, au Tour de Lombardie (samedi 12 octobre). Pour "Pogi", chaque course est une possibilité de lever les bras, alors si en plus il a le luxe de le faire avec le maillot arc-en-ciel, sa motivation s’en verra décuplée.
"Oui, je dois dire que c’est mission accomplie, répondait le vainqueur aux traits tirés par la pluie et le froid au micro de l’organisateur. Je suis très heureux de gagner avec ce maillot. Je dois admettre que je me suis senti très bien les quatre jours après ma victoire aux Mondiaux, mais, une fois que j’ai reçu tous les kits arc-en-ciel, en arrivant ici, j’ai senti la pression. Je me devais pour ma première en arc-en-ciel de prouver que j’étais toujours le meilleur. J’étais sous pression pour performer aujourd’hui." A ce rythme-là, la concurrence, déjà chancelante face aux exploits du triple vainqueur du Tour de France, peut s’inquiéter. Loin d’une malédiction, il semblerait que pour "Pogi", l’arc-en-ciel soit une bénédiction.
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