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Paris-Roubais - Une chute, deux crevaisons : la malchance en trois actes des Jumbo-Visma

Jean-Baptiste Duluc

Publié 09/04/2023 à 19:15 GMT+2

PARIS-ROUBAIX – Annoncée comme la formation la mieux armée à l’entame de cette 120e édition, la Jumbo-Visma est encore passée à côté de la victoire ce dimanche. Contrairement à la semaine passée, l’équipe néerlandaise a surtout souffert de malchance cette fois-ci, et aux pires moments.

Beaucoup de crevaisons, un duel éphémère et un Van der Poel au sommet : le résumé de la course

On le sait, Paris-Roubaix est sans aucun doute le Monument le plus aléatoire. En tout cas, celui où la chance est aussi primordiale que la forme physique. Les risques de crevaisons et de chutes sont tellement importants qu’il faut prier pour espérer passer entre les gouttes, et ensuite seulement, peut-être jouer la gagne. Malheureusement pour la Jumbo-Visma, si ses coureurs semblaient en grande condition, la chance n’a pas voulu leur réussir. Elle a même tout fait pour leur mettre des bâtons dans les roues et ce, à plusieurs reprises.

Km 95 : Trouée d’Arenberg, épisode 1

A cet instant de la course, la Jumbo-Visma s’est déjà mise en route. Wout Van Aert et Christophe Laporte sont déjà sortis du peloton, dans un petit groupe qui aborde la Trouée d’Arenberg avec une vingtaine de secondes d’avance sur le reste de la meute. C’est peu mais ça leur permet d’éviter d’avoir à frotter dans ce secteur. Au sein du peloton, Dylan Van Baarle n’a pas cette chance. Pris dans la grosse chute qui poussera à l’abandon Kasper Asgreen, le tenant du titre tombe lourdement et ne repartira pas. L’hydre à trois têtes de la Jumbo-Visma n’en compte déjà plus que deux.
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Catastrophe dans Arenberg : Van Baarle et Asgreen chutent et abandonnent

Km 93 : Trouée d’Arenberg, épisode 2

Malgré la chute de Van Baarle, la Jumbo-Visma reste en bonne position en tête de course, puisqu’elle évolue en supériorité numérique, avec Laporte et Van Aert ensemble face à Van der Poel, Küng ou encore Degenkolb. Une situation idéale. Mais la Trouée d’Arenberg n’aura vraiment pas été tendre avec la formation néerlandaise. En toute fin de secteur, c’est au tour de Christophe Laporte d’être frappé par la malchance, avec une crevaison. Un dépannage à la sortie de la Trouée d’Arenberg qui lui fait perdre le contact avec la tête de course mais, pire encore, qui le fait repartir derrière un groupe où se trouvaient Jasper Philipsen et Gianni Vermeersch, coéquipiers de Van der Poel.
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La poisse pour Laporte : Une crevaison à la sortie d'Arenberg et il a tout perdu

Ce groupe-là reviendra sur la tête, mais pas Laporte, mais une poursuite d’abord en solitaire, puis en compagnie de Van Hooydonck dans un second temps. "On a tout bien fait avec Wout (Van Aert) mais on n'a pas eu de chance, estime Laporte. Dixième, premier Français. Je n'étais pas venu pour cela. J'avais les jambes pour faire beaucoup mieux". Surtout, cet incident a complètement changé la stratégie de la Jumbo-Visma, passé d’un 2 contre 1 avec Alpecin-Elegant, à un 1 contre 3. Et, à l’arrivée, c’est Alpecin-Elegant qui a (doublement) gagné.

Km 16 : L’ascenseur émotionnel de Van Aert

Malgré cette infériorité numérique, Wout Van Aert gère sa course à la perfection et c’est lui qui place une attaque tranchante dans le Carrefour de l’Arbre, le dernier secteur pavé difficile de l’épreuve, à 16km de l’arrivée. Très costaud, le Belge semble parti pour s’isoler malgré la réaction de Van der Poel, qui finit par revenir. Mais quelque chose ne va pas, le Belge dérape de la roue arrière et manque de puissance… Et pour cause : il a crevé. "Au moment où j'ai décidé d'attaquer, je me sentais encore bien, mais quand j'ai pris le virage dans le Carrefour de l'Arbre, j'ai presque chuté car j'ai crevé à ce moment-là, explique Van Aert. Tout le dernier kilomètre du secteur, j'avais une roue crevée. Je suis malchanceux au mauvais moment. Quand j'ai crevé, j'ai bien sûr ruiné mes chances de victoire".
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Le moment où tout a basculé : Quand Van Aert crève après avoir attaqué

Car sa crevaison l’empêche de tenir la roue de Van der Poel et l’oblige à s’arrêter à la sortie du secteur. Et la victoire s’envole. "Autrement, il y avait une grande chance qu'on arrive tous les deux sur le vélodrome avec Mathieu, poursuit-il. C'est dommage, mais c'est la vie." Une phrase qui résume assez bien finalement cette 120e édition de Paris-Roubaix vécue par les Jumbo-Visma. Ils y ont cru, ils avaient la forme mais le sort en a voulu autrement.
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