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Paris-Roubaix | "Un jour, je pourrai raconter à mes enfants que j'ai couru avec le fameux Mathieu Van der Poel"

Christophe Gaudot

Mis à jour 07/04/2024 à 19:47 GMT+2

Au bout d'un solo de près de 60 kilomètres, Mathieu Van der Poel (Alpecin-Deceuninck) a dégoûté des adversaires pourtant beaux joueurs à l'arrivée. Le Néerlandais s'est offert un autre Monument, le sixième de sa carrière, un nouveau Paris-Roubaix, le second, et a, en prime, reçu les éloges d'un peloton sans réponse quand il évolue à un tel niveau.

La chicane en vedette, avant le show Van der Poel : le résumé de Paris-Roubaix

Une fois sa petite amie embrassée, la célébration passée et les esprits retrouvés, Mathieu Van der Poel a pu s'asseoir sur le cadre de son vélo pour assister au sprint pour la deuxième place. On l'a vu encourager ses coéquipiers d'Alpecin-Deceuninck, Jasper Philipsen (2e) et Gianni Vermeersch (7e). Cette scène disait tout de l'écrasante domination qui fut la sienne ce dimanche sur les pavés de Paris-Roubaix. Une démonstration qui lui a valu l'allégeance du peloton.
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Van der Poel : "J'avais des jambes incroyables"

Mads Pedersen a donc réussi un exploit cette année en battant Mathieu Van der Poel sur Gand-Wevelgem, la seule classique pavée sur laquelle le Néerlanais n'a pas réussi à gagner en 2024. Le Danois de Lidl-Trek avait rangé la stratégie ratée du Tour des Flandres au placard ce dimanche mais il n'a pu que s'incliner, relégué comme les autres à trois minutes au moins. "Mathieu était dans une autre division aujourd'hui, lançait-il sur le Vélodrome de Roubaix. Finir sur le podium, c'est quasiment comme une victoire !". L'ancien champion du monde peut d'autant plus le dire qui fut battu au sprint pour la 2e place par Jasper Philipsen… coéquipier de "VDP".

Küng lui tire son "chapeau"

"Il nous avait dit qu'il avait des bonnes jambes, et quand il dit ça, ça veut dire qu'il a vraiment des bonnes jambes", rapporte le sprinter d'Alpecin-Deceuninck qui n'a rien pu faire face à la domination d'un coéquipier dont il aurait bien aimé profiter pour aller s'imposer lui-même.
Mais comment faire pour contrecarrer les plans du "meilleur coureur du monde", dixit Stefan Küng (5e à Roubaix) ? "Il est un niveau au-dessus du reste, enchaîne le Suisse. Il n'y avait rien à faire. Quand il accélère, c'est vraiment autre chose. Je n'étais pas loin quand il a accéléré, Mads aussi, j'étais dans sa roue, mais on n'a pas pu suivre. Même après, il creuse encore quand on roule à fond. Chapeau !", a-t-il ajouté.
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"Coup de fusil", "gros risque" : l'attaque folle de Van der Poel à 60km de l'arrivée

"Je me suis dit que c'était un bon moment à ce moment-là, a simplement commenté le vainqueur du jour. Nous étions dans un petit groupe et la coopération n'était pas super bonne. J'ai voulu durcir le final à partir de là. Je ne m'attendais pas à être tout seul après ce secteur pavé. [...] Aujourd'hui, c'était mon meilleur jour depuis le début de la saison des classiques." Sa première accélération dans la Trouée d'Arenberg avait déjà fait le tri, il n'en a suffi que d'une seconde pour plier l'affaire.
Il faudra que je regarde le 'replay'...
Leader de la Visma | Lease a Bike, mais trahi par une crevaison dès le premier secteur pavé, Christophe Laporte a vu la course de l'arrière et il a très envie de savoir ce qu'il s'était passé devant : "J'ai assisté de loin à la démonstration de Mathieu. Il faudra que je regarde le 'replay' car il allait vraiment trop vite pour tout le monde. Quand j'ai entendu qu'il avait rapidement pris deux minutes d'avance alors que nous étions tous à fond, je me suis dit 'c'est impensable'".
Au fil des courses, Mathieu Van der Poel rendrait ses exploits presque… banals. "Non, ce n'est clairement pas quelque chose de normal, corrige-t-il. J'aurais pu en rêver quand j'étais petit, en plus avec le maillot de champion du monde, mais je n'imaginais jamais gagner toutes ces courses, j'étais concentré sur le cyclo-cross. [...] Je sais que c'est un moment spécial, qui ne va pas durer pour toujours. C'était vraiment une très bonne journée."
Cette journée sera dès demain une autre pierre de la légende que Mathieu Van der Poel construit course après course et saison après saison. Avec d'autres, Tadej Pogacar en tête, il marque l'histoire du cyclisme qui doit vivre avec cette génération dorée, ce qui n'a pas que des avantages, surtout pour les adversaires. "Un jour, je pourrai raconter à mes enfants que j'ai couru avec le fameux Mathieu van der Poel", conclut quand même Stefan Küng. Quand la concurrence fait un tel aveu, cela dit beaucoup de la grandeur du vainqueur.
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Van der Poel et Alpecin-Deceuninck : aux origines de la machine à gagner

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