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Gianni Moscon a crevé puis chuté alors qu'il était seul en tête : "Qu’on aime ou pas Moscon, c’est le vainqueur moral"

Simon Farvacque

Mis à jour 04/10/2021 à 08:32 GMT+2

PARIS-ROUBAIX - Il semblait se diriger vers la victoire. Gianni Moscon avait encore 30 des 257,7 km au menu ce dimanche à parcourir, mais plus d’une minute de marge, lorsqu’il a été victime d'une crevaison. Puis il a chuté, quelques minutes après. L’Italien a terminé 4e sur le vélodrome roubaisien, mais selon notre consultant Jacky Durand, le plus fort du 118e opus de l’Enfer du Nord, c’était lui.

Gianni Moscon, seul en tête dans le final de Paris-Roubaix - 03/10/2021

Crédit: Getty Images

Cela n’aurait pas été décrit comme une belle histoire. Pourtant, il y a de quoi s’attacher au coureur Gianni Moscon. Mais l’individu est beaucoup plus critiquable. Coupable ces dernières années de propos racistes et de gestes violents, l’Italien de 27 ans a bien failli décrocher la plus grande victoire de sa carrière ce dimanche. Il comptait 1'15" d’avance sur ses plus sérieux poursuivants à une trentaine de bornes du vélodrome de Roubaix, avant un double incident.
Moscon a d’abord subi une crevaison. Il a perdu 30 secondes dans l’affaire. Puis, visiblement mal à l’aise sur son vélo de substitution - surtout sur les pavés -, il a chuté quelques kilomètres plus loin, dans le secteur n°7. Il a eu beau résister quelques instants, l’issue de son périple a alors semblé inexorable. Le coureur d’INEOS Grenadiers a été repris à 16 bornes du terme, puis déposé par Mathieu van der Poel, Florian Vermeersch et Sonny Colbrelli, lauréat de ce 118e Paris-Roubaix. De quoi enrager...
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La chute qui a tout changé : Moscon est tombé alors qu’il était seul en tête

Jamais on ne revoit Gianni Moscon s’il n’y a pas cette crevaison et cette chute
Mais c’est un Moscon tout juste fataliste et modéré qui s’est exprimé à l’arrivée : "J’ai tout donné et j’ai eu de la malchance avec la crevaison. J’étais à la limite et lorsque vous êtes à la limite, vous faites des erreurs… et je suis tombé." Puis, il lui a donc été impossible de suivre le trio de tête, après avoir passé la journée à l’avant : "Je n’avais plus les jambes." Le futur coureur d’Astana (pour 2022 et 2023), a promis de "retenter l’an prochain" de s’adjuger une épreuve qu’il considère comme "la plus belle".
D’après Jacky Durand, sans la déveine de cet habitué du pavé (5e de l’Enfer du Nord en 2017), la course était pliée : "C’était le coureur le plus fort de ce Paris-Roubaix. Jamais on ne revoit Gianni Moscon s’il n’y a pas cette crevaison et cette chute." Notre consultant, "impressionné", estime même que "s'il n'y a que la crevaison, on ne le revoit pas." Il salue également "ce calme", dont a fait preuve Moscon, à chaud, au moment de débriefer sa course.
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Pour Jacky Durand : "Qu’on aime ou pas Moscon, c’est le vainqueur moral"

Kwiatkowski : "(Il) avait les meilleures jambes et le moins de chance"

"J’ai apprécié (sa réaction). Avec tout ce qu’il lui est arrivé, il aurait pu complètement péter un câble lors des interviews, juge le vainqueur du Tour des Flandres 1992. Vous imaginez ? Il vient de perdre Paris-Roubaix. Sur une crevaison, une chute et peut-être une petite faute de trajectoire…" Bilan pour Durand : "Qu’on aime ou pas Gianni Moscon, c’est le vainqueur moral" de cette lutte homérique de 257,7 km.
David Moncoutié, également interrogé à ce sujet sur le plateau des Rois de la Pédale, est moins affirmatif : "Il dit qu’à la fin, il n’avait pas les jambes. Il aurait peut-être faibli dans les derniers kilomètres." Avec pour conséquence une perspective de triomphe en solitaire annihilée… mais des chances de l’emporter préservées : "Il aurait peut-être été repris par les trois coureurs (sur le podium de ce Paris-Roubaix, NDLR), mais au pire il terminait avec eux, au sprint. C’est certain."
Pour Michal Kwiatkowski, pas de doute : Gianni Moscon "avait les meilleures jambes et le moins de chance", comme il l’a exprimé sur Twitter. Le coureur polonais d’INEOS Grenadier considère que Moscon "aurait dû gagner cette course." Mais elle s’est refusée à lui, comme pour rappeler qu’avoir les meilleures jambes du monde ne suffit pas forcément à la conquérir.
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C'était pire que l'Enfer et c'était grand : le résumé d'un Paris-Roubaix épique

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