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Paris-Roubaix 2021 : Sonny Colbrelli remporte une 118e édition complètement folle

Jean-Baptiste Duluc

Mis à jour 04/10/2021 à 15:19 GMT+2

PARIS-ROUBAIX - Un temps épouvantable, de la boue, des chutes, des rebondissements jusqu'au bout, cette 118e édition restera dans l'histoire. Alors que Gianni Moscon, seul en tête, a tout perdu sur une crevaison puis une chute, c'est un autre Italien, Sonny Colbrelli (Bahrain), qui s'est imposé sur le vélodrome roubaisien, en réglant au sprint Florian Vermeersch et Mathieu van der Poel.

Sonny Colbrelli, vainqueur de Paris-Roubaix.

Crédit: Getty Images

Décidément, 2021 est bien l'année de l’Italie. Quelques semaines après son titre de champion d’Europe, Sonny Colbrelli (Bahrain-Victorious) a remporté le premier Monument de sa carrière, gagnant Paris-Roubaix au terme d’un sprint à trois.
Sorti à 84,5km de l’arrivée pour anticiper la grande bagarre, l'Italien devance sur la ligne Florian Vermeersch (Lotto-Soudal) et Mathieu Van der Poel (Alpecin-Fenix) pour devenir le premier Italien à triompher de l’Enfer du Nord - qui méritait bien son nom ce dimanche avec la pluie et la boue - depuis 22 ans. Le champion d’Europe transalpin devient le premier coureur à gagner Paris-Roubaix à sa première participation depuis 125 ans !
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Colbrelli en transe, Van der Poel tête basse : l'arrivée en vidéo

Un Paris-Roubaix sous la pluie n’a décidément rien à voir avec un Paris-Roubaix sur le sec. Les pluies dilluviennes du week-end ont détrempées les routes de l’Enfer du Nord, nous réservant des images folles de coureurs roulants dans 30cm d’eau à l’entrée de certains secteurs ou des coureurs revêtues de boue. Mais elles nous auront surtout offert un Paris-Roubaix de légende. On savait que les chutes allaient être encore plus nombreuses et que le bon coup pouvait partir de loin mais personne n’aurait pu prédire que le groupe des favoris se réduirait à 12 coureurs à l’entrée de la Trouée d’Arenberg, alors même que la course ne s’était pas encore lancée. Mais ce n’était que le début.

Van der Poel pensait pourtant avoir fait le plus dur

Gêné par une chute, miraculeusement resté sur son vélo, Wout Van Aert (Jumbo-Visma) y a été légèrement distancé et l’effort fourni par le champion de Belgique pour opérer la jonction. lui a sans doute manqué pour suivre l’attaque de son rival Mathieu Van der Poel dans le secteur de Tilloy à Sars-et-Rosières, à 70km de l’arrivée. Le Néerlandais d’Alpecin-Fenix pensait alors avoir fait le plus dur en se débarrassant de tous les autres favoris que ce soit sur souci mécanique (Asgreen, Sénéchal), chute (Vanmarcke) ou panne de jambes (Stybar). Mais il ne s’était pas débarrassé des Italiens, ce qui est souvent dangereux en 2021.
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Tour de force : Van der Poel a envoyé Van Aert et compagnie dans les cordes à 70 km de l’arrivée

Parti tout seul en contre derrière l’échappée matinale à 84,5km de l’arrivée, Sonny Colbrelli semblait être parti pour une belle galère, d’autant qu’il n’a jamais réussi à reprendre le groupe de tête. Mais l’Italien s’est retrouvé ainsi en parfaite position pour suivre Van der Poel lorsque celui-ci est revenu de l’arrière. Un temps accompagnés par l’étonnant Guillaume Boivin (Israel Start-Up Nation) avant que celui-ci ne chute dans Camphin-en-Pévèle, les deux hommes ont repris un par un tous les coureurs présents dans l’échappée matinale, forte de 31 coureurs. A l’image de Florian Vermeersch (Lotto-Soudal). Mais aussi de l’autre homme fort du fort, Gianni Moscon. Dans un jour exceptionnel, l’Italien semblait parti pour s’imposer, avec 1’20’’ d’avance à 31km de l’arrivée. C’était sans compter sur une double dose de malchance.

Maudit Moscon…

L'Italien d'INEOS Grenadiers a enchaîné une crevaison roue arrière (et donc un changement de vélo) et une chute en seulement trois kilomètres. De quoi rebattre les cartes et voir revenir un trio qu’il ne pourra accompagner. Le moins rapide des trois sur le papier, Vermeersch a bien tenté de surprendre ses compagnons à deux reprises (14km puis 3km de l’arrivée) mais Colbrelli a veillé au grain.
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La chute qui a tout changé : Moscon est tombé alors qu’il était seul en tête

L'Italien ne pouvait pas laisser filer cette opportunité de jouer un Monument au sprint. Pourtant, il n’est pas passé loin de se rater. Décidément surprenant jusqu’au bout, Vermeersch a été le premier à lancer à 200m de l’arrivée et on a très vite senti que les trois coureurs étaient à bout de force.
Il est rare de voir un sprint à trois où tout le monde est assis. Mais ils ne pouvaient pas plus. Toujours aussi généreux dans l’effort, Mathieu Van der Poel a vite compris qu’il allait échapper un Monument pavé, comme en avril sur le Tour des Flandres. Le champion d’Europe, lui, n’a pas coincé, remontant le jeune Belge à 50m de la ligne pour le dépasser au tout dernier moment. A 31 ans, l’Italien s’offre le plus grand succès de sa carrière, lui qui ne comptait que deux succès World Tour avant cette saison (5 en 2021). Lui le sprinteur s’est offert Paris-Roubaix au sprint, mais il sera allé chercher sa victoire bien avant. A la Colbrelli finalement.
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