Les Français sur leur 31

L'occasion est belle de faire taire les critiques. Avec seulement cinq victoires sur l'UCI Pro Tour cette saison, le peloton français a en effet été montré du doigt tout au long de l'année pour son manque de résultats. Accusés de ne pas être suffisamment compétitifs et travailleurs pour faire face à la concurrence accrue sur l'UCI Pro Tour, les coureurs tricolores ont à coeur de prouver leur valeur aux yeux du grand public. Sur la dernière grande course française de la saison, une réaction d'orgueil marquerait les esprits au bon moment, dans la foulée de la très belle médaille de bronze d'Anthony Geslin sur la course en ligne des Mondiaux de Madrid.

Le Normand sera d'ailleurs l'une des principales chances de victoire française au départ de ce 99ème Paris-Tours. Grand amateur de classique, le protégé de Jean-René Bernaudeau possède les qualités requises pour être bien placé au terme des 253,5 kilomètres de course : un état d'esprit offensif et une bonne pointe de vitesse.

Reste à savoir si l'Alençonnais a pu digérer les nombreuses sollicitations médiatiques dont il a fait l'objet à l'issue de son exploit madrilène. Ce n'était pas le cas dans les conditions dantesques du dernier Championnat de Zurich, dont il n'a pu rallier l'arrivée, ni sur Paris-Bourges, où sa 17ème place ne sera pas forcément un gage de confiance au moment d'aborder le final sur l'avenue de Grammont. Mais la motivation de Geslin reste intacte, tout comme sa volonté de conclure la saison la plus pleine de sa jeune carrière par une victoire de prestige.

Des 42 Tricolores au départ de ce Paris-Tours, le coureur de Bouygues Telecom ne sera pas le seul à revendiquer un succès sur cette course légendaire. Très convaincant dans le calvaire suisse des Championnats de Zurich, Sylvain Chavanel (Cofidis) semble également en mesure de pouvoir jouer la gagne sur l'Avenue de Grammont. Mais le leader de la formation d'Eric Boyer n'a pas les mêmes qualités de vitesse que Geslin, et son salut passera par sa faculté à saisir le bon coup parmi les nombreuses attaques qui animeront le final.

A l'inverse de Chavanel, Jean-Patrick Nazon (Ag2r) aura tout intérêt à faire rouler son équipe à la poursuite d'éventuels fuyards. Meilleur sprinter français à l'heure actuelle, le protégé de Vincent Lavenu compte bien profiter des absences de Tom Boonen et d'Alessandro Petacchi pour concrétiser sa très belle deuxième partie de saison.

Son équipier Samuel Dumoulin se sentira pour sa part bien seul sur la ligne de départ à Saint-Arnoult en Yvelines. Vainqueur d'étape sur le Critérium du Dauphiné Libéré, il sera l'unique coureur français à avoir signé un succès sur une épreuve du Pro Tour cette saison à l'occasion de ce Paris-Tours. Les trois autres Tricolores à avoir réussi une telle performance, David Moncoutié (Cofidis), Christophe Le Mével (Crédit Agricole) et Anthony Charteau (Bouygues Telecom), seront en effet absents pour diverses raisons, et la quête d'un successeur à Richard Virenque se fera sans eux.