Gilbert est déjà là

Philippe Gilbert ne perd pas ses bonnes habitudes. Dès qu'il s'agit de s'aligner sur une course d'un jour, le Belge devient presque automatiquement un prétendant. Après sa formidable saison 2010, le leader de l'équipe Omega Pharma semble désireux de repartir sur les mêmes bases cette année. Il s'est adjugé la 5e édition des Strade Bianche, samedi, au Campo de Sienne. De quoi administrer à tous un message d'une grande clarté avant la campagne de classiques du printemps: il faudra être très, très fort pour le battre.

Sur les fameuses routes blanches de Toscane, passées à la postérité l'an dernier grâce à une étape dantesque du Giro qui empruntait ce terrain si particulier, Gilbert était bien le plus fort. A l'attaque dans le dernier kilomètre, il n'a été suivi que par Alessandro Ballan (BMC) et Damiano Cunego (Lampre), avant de les régler au sprint. Toujours pas de victoire italienne donc dans cette épreuve créée en 2007. La frustration est grande pour Cunego, qui a été le plus actif dans le final. Bien entouré par son équipe, le Véronais a montré qu'il avait de très bonnes jambes, mais il est tombé sur un Gilbert déjà plein de punch et en pleine confiance.

Avant ce final entre costauds, la principale échappée du jour s'était formée autour du 40e kilomètre. Un groupe de 12 coureurs avec notamment Stuart O’Grady (Leopard-Trek), Peter Velits (HTC – High Road), Greg van Avermaet (BMC) ou encore Patrik Sinkewitz (Farnese Vini). Mais les homems de tête n'ont jamais pu prendre une marge suffisamment conséquente pour y croire vraiment, le peloton ne naviguant pas à plus de trois minutes, au plus haut de l'écart. O'Grady et Van Avermaet, sans doute les deux plus costauds et les deux plus dangereux de l'échappée, ont tenté de partir. Bientôt rejoints par Giairo Ermeti (Androni), ils ont finalement été repris à 12 kilomètres de l'arrivée.

Une fois la jonction opérée, un nouveau groupe d'une vingtaine d'hommes, avec la plupart des favoris en son sien, s'est isolé à l'avant de la course. Parmi ces hommes forts, le plus fort de tous était donc Philippe Gilbert. Difficile de parler de surprise. Sous un beau soleil contrastant avec l'apocalypse du Giro 2010 sur ces mêmes Strade Bianche, le Wallon a obtenu sa deuxième victoire de la saison 2010, après celle acquise lors de la 1re étape du Tour d'Algarve. On peut déjà parier que d'autres suivront, sur des terrains plus prestigieux encore.