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Après Pogi le prodige, Pogačar le vorace

Benoît Vittek

Mis à jour 10/03/2021 à 13:22 GMT+1

TIRRENO-ADRIATICO - Le vainqueur du dernier Tour de France Tadej Pogačar (UAE Team Emirates) ne réserve pas ses exploits au seul mois de juillet. Avec déjà 19 victoires chez les pros, le Slovène est un des meilleurs scoreurs du peloton et il vise de nouvelles conquêtes ce printemps, en Italie, au Pays basque ou encore sur les ardennaises.

Tadej Pogacar.

Crédit: Getty Images

"Je suis satisfait de ma 7e place." Il n'est pas dans les habitudes de Tadej Pogačar de viser autre chose que les sommets mais sa performance sur les récentes Strade Bianche constitue une bien belle référence, une de plus à l'actif du jeune champion qui s'alignait pour la troisième fois sur les routes blanches de Toscane et en a profité pour signer le meilleur résultat à Sienne d'un vainqueur sortant du Tour de France, et de loin.
Son ascension record jusqu'au maillot jaune lui a surtout permis de s'illustrer sur les épreuves par étapes, virevoltant dans les montagnes et fulgurant contre le chronomètre. Mais Pogačar était parfaitement à sa place sur les terres de Mathieu van der Poel, Julian Alaphilippe et autres Wout Van Aert. L'occasion pour lui de rappeler qu'il affectionne autant les classiques que les épreuves par étapes.
"J’étais dans le bon coup mais quand Van der Poel a attaqué dans le dernier secteur gravel, j'étais à la limite", observait le leader d’UAE Team Emirates. "Je n'ai pas abandonné et j'ai beaucoup donné dans la bataille pour la 4e place." En somme, "une bonne journée", à ajouter à ses succès sur l’UAE Tour (la 3e étape à Jebel Hafeet et le général), et qui appelle de nombreuses autres performances de premier rang dans les semaines, mois et années à venir, sur des terrains très variés.
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Il gagne déjà plus souvent qu'Alaphilippe

Après la machine Roglič, métronome dont l'effondrement spectaculaire en toute fin de dernier Tour de France ne doit pas faire oublier l'invraisemblable régularité au sommet, voici le prodige ultra-pressé Pogačar, peut-être encore plus vorace que son aîné slovène. De la fin de l'hiver jusqu'à l'automne, il enchaîne les numéros. Ne parlez plus de pic de forme, Pogačar se promène sur un plateau de surperformances.
Depuis ses débuts professionnels, en 2019, ce fils d’une professeure de français né au pied des Alpes s'est offert 19 bouquets. Sur la même période, Roglič fait un peu mieux (25), Arnaud Démare fait aussi bien (19), Mathieu van der Poel (17) et Julian Alaphilippe (15) sont derrière. Parmi ses contemporains passés pro la même année, Remco Evenepoel était sur un rythme tout aussi impressionnant (14) avant sa chute en Lombardie tandis que Marc Hirschi (2) se concentre sur la qualité à défaut de la quantité.
On n'a plus vu le Suisse en course depuis Liège-Bastogne-Liège à l'automne dernier et sa reprise est désormais attendue sur le Tour de Catalogne, à la fin du mois. Il devrait retrouver Pogačar au Pays basque début avril. D’ici là, le Slovène peut encore engranger de jolis succès, direction Tirreno-Adriatico à partir de mercredi. "Je vais tenter ma chance au général", se projette le Slovène. "J'espère qu'on pourra continuer le bon travail qu'on a fait sur l'UAE Tour."
Souvent esseulé sur le dernier Tour, Pogačar sera cette fois entouré par les solides grimpeurs Majka, Formolo et Polanc. Son patron Matxin Fernandez sera également présent en Italie. Il accompagne toujours son jeune poulain qui a permis aux investisseurs émiratis d’afficher sur les gratte-ciels d’Abou Dabi leur triomphe sur la plus grande course du monde. Le récent UAE Tour ne revêt pas le même prestige mais Pogačar se devait également d'y gagner pour satisfaire ses ses employeurs. Il n'a évidemment pas failli à sa mission.
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À Liège, il peut être le plus fort

L’encadrement d'UAE Team Emirates couve son prodige de toutes les attentions et lui a récemment offert un contrat inédit dans les pelotons professionnels : une prolongation jusqu'en 2026 annoncée début mars, alors que son précédent bail signé l’an dernier prévoyait déjà qu’il porte les ambitions émiraties jusqu’en 2024. Son rival Bernal est lui engagé avec Ineos Grenadiers jusqu’en 2023 depuis la signature d’un contrat de 5 ans fin 2018.
À la fin de ce contrat, Pogačar aura 28 ans et une armoire à trophées qu'on imagine colossale. Le mois prochain, il espère notamment briller sur le Tour du Pays basque, où il impressionnait déjà en 2019, à 20 ans et seulement quelques semaines après ses débuts professionnels. "Ma première année, je courais avec des cyclistes plus âgés et je n’arrivais presque pas à toucher les pédales", racontait alors au Diario Vasco le tout jeune prodige.
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Tadej Pogacar lors du UAE Tour, sur les terres de son employeur.

Crédit: Getty Images

Depuis, Pogačar a grandi en poursuivant ses gammes sur les classiques qui feront le reste de son printemps. 53e de la Flèche Wallonne après une crevaison en 2019, il s'est hissé à la 9e place sur le Mur de Huy l'automne dernier. À Liège, il s'était fait une place dans le top 20 dès son premier printemps cycliste et, dans le clan du Slovène, on est persuadé que la victoire lui tendait les bras en 2020 si Julian Alaphilippe n'avait pas traversé la moitié de la route au moment de sprinter vers son déclassement.
La suite du programme est encore plus fournie avec le Dauphiné, le Tour de France et la Vuelta, où son talent avait explosé aux yeux du monde il y a un an et demi. En 2021 encore, l'express Pogačar file encore vers la gloire.
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