Primoz Roglic remporte la 4e étape de Tirreno-Adriatico devant Julian Alaphilippe

L'un et l'autre ont des choses à prouver sur ce Tirreno-Adriatico. Primoz Roglic (Jumbo-Visma) a fait un retour plus précoce que prévu, et donc surprise, pendant que Julian Alaphilippe (Soudal-Quick Step) doit montrer qu'il est de retour à son meilleur niveau. Dans un monde où il n'aurait pas été opéré de l'épaule, le succès du Slovène aurait relevé de la plus pure logique. Le voir lever les bras devant le double champion du monde français est donc un vrai message quant à sa forme du moment. Alors que Filippo Ganna (INEOS Grenadiers) a craqué, c'est Lennard Kämna (Bora-Hansgrohe) qui s'empare de la tête du général, six secondes devant Roglic.

Cette quatrième journée était promise aux puncheurs, parmi lesquels évidemment Julian Alaphilippe mais aussi Wout van Aert ou Mathieu van der Poel (Alpecin-Deceuninck). Si le premier a bien joué son rôle, le second a chuté à l'approche de la dernière ascension du jour en compagnie de Tom Pidcock (INEOS Grenadiers) qui aurait pu lui aussi viser la victoire après son numéro sur les Strade Bianche. Quand au dernier, il n'a jamais semblé en mesure de se frotter aux meilleurs.

On l'a compris à 35 kilomètres de l'arrivée quand Alaphilippe a profité d'un passage dans l'ascension de Tortoreto pour allumer une première mèche. Une belle attaque qui a, un temps, créé un joli bazar dans le peloton. Si le Français n'a pas pris la poudre d'escampette pour très longtemps, il a permis de voir que "MVDP" n'était pas dans un grand jour. La preuve, le Néerlandais était lâché par cette offensive. Et s'il est revenu quand les choses sont rentrées dans l'ordre, on se doutait qu'il ne se montrerait pas à l'avant dans les ultimes kilomètres.

Les meilleurs ont attendu les tous derniers hectomètres pour s'expliquer, laissant des seconds couteaux, Gianni Vermeersch (Alpecin-Deceuninck), Lorenzo Fortunato (EOLO-Kometa), Damian Howson (Q36.5 Pro Cycling Team) et même Guillaume Martin (Cofidis) tenter leur chance. Mais l'immense travail d'Attila Valter a permis au groupe de revenir.

A ce moment-là, il est apparu clair que le vainqueur serait parmi Roglic, Alaphilippe et Yates. Ce dernier, coéquipier de Tadej Pogacar chez UAE, menait mais il a cédé quand Primoz Roglic a fait son effort. Et si Julian Alaphilippe s'est accroché à la roue du triple vainqueur de la Vuelta, jamais il n'a pu réellement croire qu'il le remonterait.

Pour Roglic, ce succès veut dire beaucoup. Le poissard, qui avait encore dû abandonner sur la dernière Vuelta après une chute bête, avait choisi cet hiver de se faire opérer d'une épaule qui le gênait depuis trop longtemps maintenant. Alors que son retour était prévu au Tour de Catalogne (20 mars), il a prouvé qu'il était en avance. On se demandait s'il venait à Tirreno pour faire des kilomètres, il a donné la plus belle des réponses.