Voigt en veut encore

Sur les 196 km entre Seefeld et St Christoph, les coureurs allemands ont pris un malin plaisir à secouer les réputations mes mieux établis: Voigt, le rouleur-puncheur de Berlin, a joué un bien mauvais tour à Leipheimer le grimpeur du Montana. Plus tôt, Erik Zabel (Milram) avait fait un inhabituel numéro en montagne: le sprinteur avait faussé compagnie au peloton dès le km 10 avec son compatriote Sebastian Lang, l'Australien Mathew Hayman et le Belge Sebastien Rosseler.

Le quatuor a compté jusqu'à 11'15 d'avance sur le peloton, avant que Rosselet et Hayman ne décroche dès les premières pentes du Hahntennjoch, un col hors-catégorie culminant à 1 873 m. Lang, champion d'Allemagne du contre-la-montre, et Zabel, sextuple maillot vert du Tour de France, comptaient encore quatre minutes d'avance au sommet du col, mais ils étaient repris à cinq kilomètres de l'arrivée après un raid de 175 km.

L'explication entre Voigt, 34 ans, et Leipheimer, 32 ans, pouvait alors commencer avec comme second rôle le Kazakh Andrej Kashechkin (Astana), emmené par son leader Alexandre Vinokourov, reconverti en équipier de luxe après sa déroute de la veille. Alors que Kashechkin étirait le groupe de tête sur les pentes du difficile Arlberg, le Russe Vladimir Gusev (Discovery Channel), 2e du général lundi matin, craquait.

A 2 km de l'arrivée, Leipheimer, vainqueur la veille à Seefeld, attaquait et décramponnait Voigt qui concédait 50 m, avant de revenir à la faveur d'un replat avant la dernière rampe. L'Américain repartait à l'attaque, mais était contré par le maillot jaune qui s'imposait avec panache. "Il était le plus fort aujourd'hui. Il mérite sa victoire dans le Tour d'Allemagne", a concédé Leipheimer qui a déjà accepté la défaite arguant du fait que Voigt "est plutôt bon en contre-la-montre". Il reste 38 km et 24 secondes à l'Allemand pour le confirmer.