Tour d'Espagne : Lauréat de la 16e étape, Alberto Contador fait un grand pas vers la victoire finale

Avec un mois et demi de retard, le grand duel de l'été a finalement eu lieu. Têtes d'affiches contraintes à l'abandon sur le Tour de France, Alberto Contador (Tinkoff-Saxo) et Chris Froome (Sky) se sont livrés un beau mano-à-mano lors de la 16e étape de la Vuelta. Vêtu de son maillot rouge, l'Espagnol s'est imposé en solitaire au sommet de la Farrapona après avoir profité du travail et de l'attaque foudroyante de son rival Britannique à quatre kilomètres du sommet. Les deux hommes ont réalisé une grande opération au général. Contador a fait un grand pas vers la victoire finale en repoussant désormais Alejandro Valverde (Movistar) à 1'36''. Le Murcien est toujours deuxième, mais voit derrière lui revenir Froome, nouveau favori pour la place de dauphin à 1'39''. 

Il s'était dit fatigué ce matin, mais l'expérience de ces derniers jours nous a appris à se méfier des apparences avec Chris Froome. On ne savait pas trop sur quel pied danser avec lui. Adepte du yo-yo lors des dernières étapes de montagne, il se faisait lâcher pour ensuite revenir dans le final et limiter la casse. Mais ce lundi, le vainqueur du Tour 2013 a de nouveau couru en patron. Tout comme son équipe Sky qui, comme à ses plus beaux jours, a assuré le rôle du rouleau-compresseur.

Après un long travail de la Katusha - seule équipe de leader non-représentée dans l'échappée initiale de 13 coureurs - les Britanniques ont pris les rênes dans l'avant-dernière des cinq ascensions du jour, à 42 kilomètres du but. Le tempo des Knees, Kiryienka, Cataldo, Kennaugh et Nieve,  a eu raison de Valverde et Joaquim Rodriguez (Katusha). Habitués des attaques violentes, les deux puncheurs ont été incapables de suivre le démarrage redoutable mais prévisible de Froome. Ils concèdent à l'arrivée 55'' et 59'' sur Contador, qui a couru dans un fauteuil.

Le Madrilène a laissé faire le Britannique en restant dans sa roue trois kilomètres durant. On se demandait si c'était par faiblesse ou opportunisme. La deuxième option était la bonne. Attaquant après la flamme rouge, l'Espagnol a montré qu'il était bien le plus fort en creusant un écart de quinze secondes sur son nouveau rival à l'arrivée. Et s'il a quasiment gagné la Vuelta à la veille de la deuxième journée de repos mardi, Contador aura  perdu un équipier ce lundi. Présent dans l'échappée du jour, le Russe Ivan Rovny (Tinkoff-Saxo) s'est battu avec Gianluca Brambilla (OPQS).

La scène est cocasse et vaudra une mise hors-course pour les deux hommes. Presque cruel pour Brambilla qui pouvait prétendre à la victoire d'étape avec Alessandro De Marchi (Cannondale), dernier à avoir été repris par le duo Froome-Contador à 2,5 kilomètres de l'arrivée. La Vuelta est fini aussi pour Rigoberto Uran (OPQS). Souffrant des bronches, le Colombien, est toujours en course mais a vécu une journée galère. Sixième ce matin, celui qui pouvait encore croire au podium est descendu au 16e rang. Une aubaine pour Warren Barguil (Giant-Shimano), premier Français au général et bien ancré dans le top 10 (9e à 8'37'').