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Un retour sous tension

Eurosport
ParEurosport

Mis à jour 16/08/2011 à 11:40 GMT+2

Pour la première fois depuis 33 ans et les incidents de Durango, le peloton de la Vuelta passe par le Pays-Basque. Deux étapes, juste avant l'arrivée à Madrid, qui donnent l'occasion aux organisateurs de rendre hommage à la formation Euskaltel. Même si l'accueil ne s'annonce pas des plus chaleureux.

La Vuelta de 1978 n'est pas un mauvais souvenir pour tout le monde. Bernard Hinault  y a remporté son premier grand Tour, avec notamment cinq victoires d'étapes. Pour les organisateurs de l'époque en revanche, ce fût une année difficile. L'Espagne est alors en pleine transition vers la démocratie après la chute du régime de Franco et lors de la dernière étape au Pays-Basque, des indépendantistes perturbent la course. Ce 14 mai, la 19e étape se divise en deux parties. Le matin, alors que le peloton arrive à Durango, des eucalyptus sont couchés sur la route. Une vraie barricade qui oblige les coureurs à monter en voiture pour reprendre le parcours plus loin et finir cette semi-étape.
L'après-midi, Hinault signe d'ailleurs le meilleur temps du contre-la-montre avant que les organisateurs annulent purement et simplement les résultats. La raison? L'intervention de militants qui ont coupé la route à certains coureurs, allant parfois jusqu'à les attraper pour les faire tomber de leur vélo ! Déjà refroidis par des incidents à Bilbao trois jours plus tôt, les organisateurs (El Correo Español-El Pueblo Vasco) décident donc de jeter l'éponge. Ils refilent la gestion de l'évènement dès l'année suivante à Unipublic. Hormis une incursion rapide, presque clandestine, dans la région en 2005, le peloton de la Vuelta ne repassera jamais au Pays-Basque.
"Pas les bienvenus"
Trente-trois ans après ce douloureux épisode, les organisateurs ont donc décidé de retenter leur "chance". Deux étapes (9 et 10 septembre), les deux dernières avant l'arrivée, avec un profil accidenté et qui s'annoncent animées même si elles n'auront aucune influence sur le classement général. Ce retour, Abraham Olano, Basque pure souche (il est né à Anoeta, ndlr), vainqueur de l'épreuve en 1998 et qui a tracé cette édition 2011, ne le craint pas. "La situation est normalisée", dit-il. Et les supporters de la formation Euskaltel-Euskadi, les plus fervents, méritaient que l'on revienne." Chez les coureurs comme Igor Anton, on en salive d'avance. "Courir au milieu de mon peuple. Pfff... Vous imaginez?"
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2010 Vuelta Igor Anton

Crédit: Reuters

Néanmoins, il n'est pas impossible que la fête soit gâchée. La coalition indépendantiste basque de gauche Bildu qui regroupe plusieurs partis, a déjà expliqué que les organisateurs n'étaient "pas les bienvenus" dans la région. Selon le site d'information Minuto Digital, des affiches détournées fleurissent déjà dans les rues de Bilbao et Vitoria. Des affiches, dans un jeu de mot qui n'échappera à personne, où il est demandé au peloton de faire demi-tour ("Que se den La Vuelta"). Le gouvernement basque se dit certain du "succès sportif et public" de la course. A défaut, il n'est pas impossible que le peloton n'y remette plus jamais les roues. Pour de bon cette fois.
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