Fabio Aru reprend le maillot rouge avec 1'17" d'avance sur Joaquim Rodriguez

Tom Dumoulin (Giant-Alpecin) a fini par craquer. Et il n'a pas fait semblant. Impérial depuis sa prise de pouvoir mercredi à Burgos, le Néerlandais a tout perdu ce samedi à Cercedilla, à la veille du terme de ce Tour d'Espagne. Responsable de sa défaillance grâce à une dernière attaque à 40 kilomètres de la ligne, Fabio Aru (Astana) lui a ravi son maillot rouge et va, sauf catastrophe, remporter son premier Grand Tour à 25 ans. Plus que la victoire finale, c'est le podium et le top 5 qui file sous le nez de Dumoulin, désormais sixième du général à l'issue de cette 20e étape gagnée en solitaire par Ruben Plaza (Lampre – Merida).

Pour le rouleur de Maastricht, révélation de cette 70e Vuelta, le rêve a pris fin dans l'avant-dernière des quatre ascensions du jour de cet ultime rendez-vous en montagne. Dans le Puerto de la Morcuera, à 50 kilomètres de la ligne, il a d'abord eu toutes les peines du monde à boucher le trou derrière la première accélération d'Aru, bien calé derrière Mikel Landa. Puis tout a basculé moins de 10 kilomètres plus loin. Définitivement. Scotché au bitume, il n'a pu répondre à la deuxième attaque de l'Italien, qui filait avec tous les favoris. Avant d'enfoncer le clou grâce à une formation Astana impressionnante. Une nouvelle fois.

Le plan de la formation kazakhe a fonctionné à merveille. Plus que le talent d'Aru, c'est sans doute la force collective des hommes d'Alexandre Vinoukourov qui a fait basculer cette Vuelta. Présents dans la très grosse échappée du jour (38 coureurs !), Luis Leon Sanchez et Andrey Zeits se sont ensuite relevés pour attendre le retour de leur leader et lui permettre de creuser l'écart sur Dumoulin, qui, stagnant à 20'' avec Mikel Nieve (Sky), espérait alors revenir. Un coup fatal.

Sans équipier et à bout de force, Dumoulin a rallié l'arrivée avec 3'52'' de retard sur le groupe Aru-Rodriguez. Et 2'42'' sur le tandem Rafal Majka (Tinkoff-Saxo) – Nairo Quintana (Movistar). Suivant l'attaque du Colombien dans la dernière montée du jour, le Polonais a longtemps menacé la deuxième place de Joaquim Rodriguez. Mais le vétéran catalan a conservé cette place de dauphin pour 12'' et décrochera dimanche un 5e podium en Grand Tour, accusant 1'17'' de retard sur Aru. Ce sera le premier pour Majka, 25 ans et troisième au général.

Comme lors trois derniers jours, la victoire d'étape est revenue à un membre de l'échappée. Audacieux, Ruben Plaza (Lampre-Merida) l'a été en lâchant ses dix compagnons fuyards, qui se faisaient alors rejoindre par un groupe de contre. Il restait alors 117 kilomètres à parcourir, trois cols à franchir et 37 coureurs à tenir en respect. Même pas peur. L'Espagnol n'a jamais faibli, réalisant un numéro "Tony Martien" pour s'imposer avec 1'07'' d'avance sur le Portugais José Gonçalves (Caja Rural) et l'Italien Alessandro De Marchi (BMC). Dix ans après s'être offert le chrono de Alcala de Henares, celui qui a remporté l'étape de Gap sur le Tour en juillet signe ainsi son deuxième succés sur un Tour d'Espagne.