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Tour d'Espagne : Thibaut Pinot, un plan sans accroc

Christophe Gaudot

Mis à jour 10/09/2018 à 11:35 GMT+2

TOUR D'ESPAGNE - Déjà solide samedi, Thibaut Pinot était aérien vers les Lacs de Covadonga dimanche. Une montée qu'il ne connaissait pas mais qui lui convenait à la perfection. Pas menaçant au général, le leader de Groupama-FDJ a su profiter du marquage entre favoris pour placer une attaque, une seule, décisive.

Thibaut Pinot - Tour d'Espagne 2018

Crédit: Getty Images

Cocher une étape n'est pas toujours l'assurance d'y réussir un joli coup. Quand le plan se déroule à la perfection et que la victoire est au bout, le plaisir n'en est en revanche que plus intense. Par le passé, Thibaut Pinot est parfois passé à côté de ses objectifs mais sur cette Vuelta, il a obtenu ce qu'il était venu chercher. Et mieux encore, dans un lieu mythique et sur l'étape qu'il avait ciblée. "Ce matin, il avait annoncé la couleur", a évoqué Thierry Bricaud, directeur sportif de la Groupama-FDJ. "Je suis très fier. C'était un objectif pour moi de gagner sur les trois grands tours", a précisé Pinot. […] C'était une étape que j'avais cochée".

Une forme exceptionnelle, une confiance inébranlable

Si Pinot avait choisi cette étape, c'est parce qu'elle correspondait à ses qualités. Beaucoup plus que les arrivées aux pourcentages terribles au sommet de La Camperona vendredi et à Les Praeres samedi. En revanche, il faut sans doute trouver dans ces deux ascensions la raison de la confiance de Pinot, celle qui lui a permis d'attaquer à plus de six kilomètres de l'arrivée dimanche. "Rester avec des coureurs comme Quintana sur les deux dernières arrivées et leurs pourcentages au-dessus des 15% était très important pour moi qui suis plutôt un poids lourd chez les grimpeurs", a expliqué Pinot.
Ne lui restait plus qu'à utiliser cette confiance à la perfection sur la route. Il l'a fait avec son attaque à plus de six kilomètres du sommet après la première banderille de Miguel Angel Lopez. "Avec les 1'40'' perdus dans la bordure (en première semaine), j'étais assez serein sur le fait que si j'avais les jambes, je pourrais profiter du marquage entre les favoris, a raconté le Franc-Comtois. Une fois que j'avais pris 15 secondes, je savais qu'ils allaient se marcher dessus". Effectivement, tout s'est déroulé comme Pinot avait prévu. Derrière, Quintana ne bougeait pas et refusait même de travailler avec Yates.

Le général toujours un objectif

Le leader de la Vuelta, aurait bien aimé prendre la roue du Français mais son attaque était trop "féroce", trop "puissante" selon lui. Le Britannique a accéléré à quatre reprises en quatre kilomètres mais jamais il n'a pu revenir à moins de dix secondes de Pinot. Preuve que le Français est dans une forme exceptionnelle depuis quelques jours. "Il est arrivé ici détendu avec beaucoup d'envie. Jour après jour on se rend compte qu'il est complètement libéré", juge Bricaud qui parle encore d'ambitions au général. Si Pinot a attaqué de si loin, c'est d'ailleurs qu'il cherchait aussi à créer des écarts.
"Il espérait non seulement gagner l'étape mais aussi se replacer au général, insiste Bricaud. La dernière semaine est redoutable avec le chrono de mardi, l'arrivée au sommet mercredi mais aussi l'enchaînement terrible vendredi-samedi. Il y a encore un très beau terrain de jeu". A la veille de la deuxième journée de repos, Pinot pointe au 7e rang du général à 2'10'' du maillot rouge et à 1'37'' du podium. S'il conserve la forme qui est la sienne depuis trois jours, Pinot aurait tout intérêt à cocher encore quelques étapes d'ici l'arrivée à Madrid. Une belle fin de Vuelta pourrait effacer le terrible souvenir du Giro quand une pneumonie lui avait enlevé ses espoirs de podium à la veille de l'arrivée.
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