Vuelta - Rudy Molard s'empare du maillot rouge, Simon Clarke prend la 5e étape

Un Français est aux commandes de la Vuelta : Rudy Molard. Présent dans l'échappée de cette 5e étape, mercredi, le coureur de la Groupama-FDJ est devenu un homme heureux en s'emparant des commandes du Tour d'Espagne. Seulement 6e de l'étape, à 8'' du vainqueur du jour, l'ancien de la Cofidis a réalisé un coup de maître en récupérant plusieurs minutes à Michal Kwiatkowski (Sky), leader de l'épreuve depuis dimanche, et donc le maillot de leader.

Avec 41" à son avantage sur le désormais ex-maillot rouge, le Français dispose d'une marge intéressante pour la suite de cette première semaine de course. D'abord de +1'01", son avance a été réduite de vingt secondes suite à une pénalité reçue de la part des commissaires de course pour un ravitaillement effectué dans les vingt derniers kilomètres.

L'échappée a encore eu le dernier mot. Au lendemain de la victoire de Benjamin King au sommet du Puerto de Alfacar, Simon Clarke (Education-First) s'est montré le plus fort des baroudeurs pour remporter la 5e étape de la Vuelta à Roquetas de Mar. Il a devancé sur la ligne Bauke Mollema (Trek-Segafredo) et Alessandro De Marchi (BMC).

Sur la route andalouse, l'équipe Sky avait pourtant les moyens de conserver son bien. Mais elle a décidé de ne pas le faire, désireuse sans doute de se reposer un peu pour les trois étapes à venir. Celles-ci sont peu difficiles, et on peut facilement imaginer Molard étendre son règne jusqu'à dimanche après-midi, où se présentera la prochaine arrivée au sommet (Alto de la Corvatilla). Cela lui ferait quatre jours en rouge. Comme un certain Sylvain Chavanel, dernier Français à avoir porté la tunique en 2011.

Sans avoir eu à essuyer la moindre attaque dans le final, le peloton a tranquillement franchi la ligne avec 4'55'' de retard sur Clarke, et 4'47'' sur Molard. Il n'a jamais compté guère plus de six minutes de retard sur la tête de course. On a longtemps pensé qu'il pourrait réduire suffisamment l'écart pour priver Molard, le mieux placé de l'échappée (28e ce mercredi matin à 3'46'' de Kwiatkowski), du maillot rouge. Mais cela n'a pas été le cas. Le Français de 29 ans vit décidément une saison d'exception après sa victoire d'étape sur Paris-Nice en mars dernier. La formation de Marc Madiot n'avait elle plus connu de leader sur la Vuelta depuis Bradley McGee en 2005.

Comme Molard, ils étaient nombreux à avoir coché cette 5e étape, taillée pour les audacieux. L'échappée a mis un mal fou à se dessiner. Il a fallu attendre vers le 70e kilomètre pour voir un groupe de 25 prendre les devants. Stéphane Rossetto (Cofidis) est passé en tête de la première des deux ascensions du jour et a remporté le sprint intermédiaire de Laujar de Andarax. Le Francilien est un habitué des échappés au long cours. Mais il a fini par coincer à 65 kilomètres de l'arrivée, laissant seul Alessandro De Marchi (BMC) qui l'accompagnait alors seul en tête de course. L'Italien a ensuite été rejoint par Bauke Mollema (Trek-Segafredo) et Clarke, qui ont vite creusé un écart suffisant pour s'assurer la victoire.

Au pied de l'Alto El Marchal, à 40 kilomètres de l'arrivée, le trio a compté 1'45'' d'avance sur ce qu'il restait du groupe de contre, fort de neuf unités. L'écart s'est réduit dans la montée, Davide Villella (Astana), Floris De Tier (LottoNL-Jumbo) et Molard s'étant extirpés pour former un autre trio. Au sommet, il n'y avait plus que 45'' d'écart entre ces deux groupes. La jonction était proche dans le dernier kilomètre. Mais Clarke s'est finalement imposé devant De Marchi et Clarke pour signer sa deuxième victoire dans la Vuelta, six après un succès à Valdezcaray en 2012, année de sa victoire au classement de la montagne.