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George Bennett : "Nous avons copié Ineos, maintenant les gens vont regarder ce que nous faisons"

Simon Farvacque

Mis à jour 10/11/2020 à 20:54 GMT+1

TOUR D'ESPAGNE - George Bennett a raconté dimanche, à l'issue de la victoire finale de Primoz Roglic, à quel point le leadership de ce dernier avait compté dans l'obtention de ce succès aux airs de revanche du Tour de France. Mais ce couronnement, c'est aussi celui de la méthode Jumbo-Visma, ouvertement inspirée de celle d'Ineos Grenadiers.

George Bennett (Jumbo-Visma), avec dans sa roue son leader, le maillot rouge Primoz Roglic, suivi de Richard Carapz (Ineos Grenadiers), Enric Mas et Alejandro Valverde (Movistar)

Crédit: Getty Images

Il n’était pourtant pas censé être le plus touché. George Bennett nous a confié dimanche à l’arrivée de la Vuelta, qu’il aurait volontiers passé son tour, au sortir d’une Grande Boucle si frustrante pour la formation Jumbo-Visma. Mais Primoz Roglic, le battu de la dernière joute sur les routes hexagonales, a trouvé les mots pour convaincre l’un de ses lieutenants de remettre le bleu de chauffe. "Je n’avais pas envie de me lever et de rouler sur le Tour d’Espagne, raconte le Néo-Zélandais. Mais quand Primoz a dit qu’il était prêt, cela m’a donné la motivation pour me ressaisir et y aller."
La cohésion est plus facile à afficher dans la victoire. Et c’est en lauréat que Roglic a rallié Madrid. Mais au-delà de la communication de circonstance, le leadership du Slovène a transpiré durant l’épreuve. Tom Dumoulin était bien là en potentiel trouble-fête, avant de se retirer, en méforme. Mais pour le reste, tout le collectif Jumbo-Visma a semblé pédaler comme un seul homme. "C’est un plaisir de rouler pour un gars comme ça. Cela fait une très grande différence" ajoute George Bennett, qui a déjà goûté au statut de patron (8e du Giro 2018, notamment). Tout comme Robert Gesink, alors que Sepp Kuss y aspirera sans doute un jour.

"Ne vous méprenez pas, c’est un tueur sur le vélo"

D’une aide précieuse, particulièrement lors de la 6e étape lorsque Roglic a failli sombrer sur les pentes de la Covatilla, Bennett décrit son chef de file comme "un gentleman" qui sait changer de posture dès que la course débute : "C’est vraiment un gars bien, mais ne vous méprenez pas, c’est un tueur sur le vélo." Un tueur tombé sur plus fort que lui la veille de l’arrivée du Tour de France à Paris. "Ce que [Tadej] Pogacar a fait sur le Tour… vous pouvez avoir les huit meilleurs (autres) coureurs sur la course, mais si vous ne l’avez pas lui, c’est difficile de gagner", estime, songeur, le grimpeur de la Jumbo-Visma.
Voilà pour l’un des seuls accrocs d’une saison immense pour la formation néerlandaise. Roglic, outre son deuxième Tour d’Espagne, a décroché son premier Monument (Liège-Bastogne-Liège). Lors des trois autres disputés en 2020, il y a toujours eu un Jumbo-Visma sur la boîte. Que ce soit Wout van Aert, vainqueur de Milan-Sanremo et 2e du Tour des Flandres, ou, justement, George Bennett, 2e du Tour de Lombardie et très satisfait du cru collectif : "L’année dernière avait été une grande année, où nous sommes arrivés (sur le devant de la scène, ndlr), mais cette année, je pense que nous avons franchi un palier."
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"Je regarde les signatures d’Ineos…"

Sur les Grands Tours, Jumbo-Visma a revisité la méthode Ineos Grenadiers (ex-Sky). Le train d’enfer dans les cols n’a pas eu pour but de mettre sur orbite une fusée à mi-pente, lors de l’ascension finale, mais bien aux abords du dernier kilomètre. Roglic ne peut pas être résumé à un sprinteur des montagnes. Mais cet aspect de sa palette est notable. Sa capacité à sortir à la flamme rouge dans les cols – surtout lorsqu’ils sont roulants –, dans le but de récolter des bonifications ou grapiller quelques secondes, ses qualités en chrono et la puissance de son équipe donnent un cocktail redoutable.
Bennett assume l’inspiration puisée chez l’adversaire… et l’inversion des rôles : "Nous avons copié Ineos, maintenant les gens vont regarder ce que nous faisons." Une inversion qui n’est pas forcément pérenne. Tao Geoghegan Hart (sans contrat pour l’an prochain) sacré sur le Giro avec le concours d’un Rohan Dennis énorme, Richard Carapaz, 2e du Tour d’Espagne à seulement 24 secondes de Roglic, Egan Bernal et Geraint Thomas toujours là : l’armada britannique a encore de quoi faire peur, même sans Chris Froome, qui va rejoindre Israel Start-Up Nation. Surtout si elle se renforce.
"Je regarde les signatures d'Ineos : ils ont [Adam] Yates qui arrive, [Daniel] Martinez, Richie Porte, énumère George Bennett. Plus des rumeurs au tour de [Aleksandr] Vlasov…" Incontestablement, il y aura du beau monde dans l'écurie de Dave Brailsford en 2021. Mais peut-être pas le coureur lui permettant de singer avec réussite la méthode Jumbo-Visma.
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