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Tour d'Espagne - Le retour du Romain Bardet que l’on aime tant

Jean-Baptiste Duluc

Mis à jour 28/08/2021 à 21:16 GMT+2

VUELTA 2021 – Vainqueur au sommet du Pico Villuercas, Romain Bardet a mis fin à près de quatre ans de Grands Tours sans victoire d’étape. Offensif à souhait depuis le départ, le Français a renoué avec le succès avec la manière, retrouvant ce style offensif qu’il avait été contraint de délaisser lorsqu’il jouait le général. Mais son arrivée à la DSM l’a libéré.

Romain Bardet, vainqueur d'étape sur la Vuelta

Crédit: Getty Images

Il y a des transferts qui vous plombent une carrière et d’autres qui vous la relancent, comme aux premières heures. On n’ira pas encore jusqu’à dire que Romain Bardet est de retour au niveau où il pouvait être auparavant mais le Français a clairement trouvé un second souffle depuis son arrivée chez DSM cet hiver. Lui qui avait lui-même assuré avoir besoin de changements, de découvrir quelque chose de différent, a trouvé une équipe qui lui correspondait parfaitement et ça se ressent. A commencer au niveau des résultats.
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Il a autant gagné en un mois qu’en cinq ans !

Alors qu’il sortait de deux saisons très compliquées, l’Auvergnat a retrouvé sur le Giro le plaisir de jouer les premiers rôles sur un Grand Tour avec une 7e place, son premier top 10 sur trois semaines depuis le Tour 2018 (6e). Une éternité, ou presque. Mais il a surtout gagné de nouveau cet été, en s’imposant sur la 3e étape du Tour de Burgos avant de remettre ça sur la Vuelta, sa première victoire sur un Grand Tour depuis celle de Peyragudes en 2017. Deux victoires en moins d’un mois, cela n’était jamais arrivé au Français, qui a autant gagné en trois semaines qu’entre août 2016 et août 2021 ! Des succès acquis grâce à son caractère offensif. Car la différence majeure entre le Bardet d’AG2R et le Bardet de DSM se trouve là.
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S’il avait signé ses premiers succès professionnels de manière offensive, à l’image de celui acquis sur le Tour de France au Bettex en 2016, Romain Bardet est vite devenu trop dangereux pour conserver la moindre marge de manœuvre. Concentré sur le classement général, ce qui est normal pour un coureur monté sur la 3e place du Tour, le Français est alors rentré dans un cercle vicieux : trop fort pour avoir la moindre liberté, pas assez - souvent - pour s’imposer à la pédale. Et le natif de Brioude a fini par en perdre ce qui en faisait un danger majeur pour les Sky et les autres favoris pour le classement général du Tour : son côté offensif et imprévisible. Cela ne s’est pas ressenti en 2017, lorsque Bardet était au sommet de son art. Mais, c’est quand les jambes n’ont plus suivi que le bât a blessé.
Je me sens bien dans cette équipe, elle me correspond
Trop limité en 2018 pour vraiment peser, malgré une belle offensive vers Laruns, Romain Bardet est complètement passé au travers en 2019 et 2020, sans doute ses pires années chez les professionnels. Le Français avait besoin d’autre chose. Et son départ chez DSM, s’il a pu surprendre au départ tant la formation néerlandaise perd un à un ses meilleurs éléments, lui a permis de se retrouver. Libéré des attentes franco-françaises d’AG2R où il était cantonné au Tour de France, l’Auvergnat s’est offert une découverte du Giro mais aussi des pavés avec l’Omloop Het Nieuwsblad (20e) tout en renouant avec les Strade Bianche (2e participation) ou Milan-SanRemo (3e).
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Romain Bardet vom Team DSM (r.) bei der Vuelta a España 2021

Crédit: Getty Images

Et, avec le plaisir est aussi revenu son style offensif, sa manière naturelle d’aborder le cyclisme. Surtout dans une équipe qui aime autant ça que la DSM. "C'est une super expérience, je suis très heureux d'être dans cette équipe, assurait-il en conférence de presse avant le départ du Giro. Mon intégration a été bonne et facile. Je me sens bien dans cette équipe, elle me correspond. J'aime la manière de courir, de fixer des objectifs et de préparer les coureurs à simplement être la meilleure version d'eux-mêmes". Et ça s’est aussi vu sur les Grands Tours.

La quatrième échappée aura été la bonne

Déjà sur le Tour d’Italie, Romain Bardet avait régulièrement tenté sa chance, même s’il n’était clairement pas au meilleur de sa forme. Et, sans un Damiano Caruso irrésistible à l’Alpe Motta (20e étape du Giro), il n’aurait pas eu besoin de 1507 jours pour regagner en Grand Tour. Un succès qui aurait pu arriver bien avant aussi sur cette Vuelta, où le Tricolore venait pour jouer le général avant sa chute à Albacete. Un mal pour un bien puisqu’il a pu courir comme il le préfère. A l’attaque tous les jours ou presque.
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Trop juste en première semaine, il a dû se résoudre à voir son équipier Storer claquer deux étapes. Mais le Français n’en pouvait plus d’attendre. Il la voulait trop. Alors il est retourné à l’attaque et la quatrième échappée aura été la bonne. Même s’il a fallu être très fort dans la tête. "C’était plus dur mentalement que physiquement dans le final, avouait-il. Ça ne roulait pas, il y avait toujours des mecs à huit mètres devant… Herrada, il venait me chercher mais il ne roulait pas dès qu’il revenait. C’était vraiment dur à gérer". Parce que c’est finalement ça le vrai Romain Bardet. Une volonté de fer combinée à un caractère offensif. Et on l’aime beaucoup plus comme ça.
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