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La Vuelta - Remco Evenepoel, l'acte de naissance : "Un rêve qui devient réalité"

Christophe Gaudot

Mis à jour 25/08/2022 à 23:25 GMT+2

VUELTA 2022 - Remco Evenepoel est le nouveau leader du Tour d'Espagne. Sa démonstration dans le Pico Jano a fait taire les doutes sur ses qualités de grimpeur, et si ce n'était pas de la haute montagne, l'ascension cantabre s'en approchait sérieusement. Habitué aux victoires spectaculaires, le Belge de seulement 22 ans a soufflé la concurrence une première fois en attendant la suite.

Evenepoel : "C’est l’une des plus belles choses que j’aie réalisées sur un vélo"

Remco Evenepoel n'a pas dompté le Pico Jano, au sens où on l'entend dans le cyclisme. Le premier à inscrire son nom au palmarès de cette ascension que la Vuelta découvrait s'appelle Jay Vine. Mais soyez-en sûr : cette montée sera longtemps associée à la pépite belge. Evenepoel n'avait pas attendu cette Vuelta pour enchaîner les numéros, les doigts commencent d'ailleurs à manquer pour les compter, mais en grands tours, la prochaine étape pour lui, on attendait encore le premier grand moment. Le voici, indiscutablement.
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Quand le rouleau compresseur Evenepoel fait céder Roglic

Est-on en droit de douter d'Evenepoel quand il promet que l'attaque du jour n'était pas prévue ? "Je ne savais pas quelles seraient les conditions météorologiques et les sensations, s'est-il défendu. Rien n'était prévu. Mettre en place des actions comme celle-ci dans la vie réelle est toujours délicat". Le petit Remco peut nous convaincre que rien n'était anticipé ce jeudi matin, et encore, mais personne ne croira qu'il n'avait pas des fourmis dans les jambes avant l'ultime ascension du jour.
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Remco Evenepoel en rouge après la 6e étape de la Vuelta 2022

Crédit: Getty Images

Un excellent travail pour Alaphilippe

Sinon, pourquoi aurait-il fait rouler un Julian Alaphilippe excellent dans son rôle d'équipier, ce dont personne ne doutait, dans le Collada de Brenes ? Remco Evenepoel avait prévu de secouer le cocotier, tout le monde l'avait compris et personne, ou presque, n'a rien pu y faire. Trop puissant comme sur la dernière Clasica San Sebastian ou sur Liège-Bastogne-Liège fin avril, quand il avait soufflé la concurrence à 30 bornes du but pour s'offrir son premier Monument. Et de quelle manière !
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Une puissance rare : L'attaque décisive du vainqueur Evenepoel

"Je pense que ce que j'ai réalisé aujourd'hui est aussi beau que ma victoire à Liège, juge-t-il d'ailleurs. Mon premier maillot de leader dans un Grand Tour est une sensation incroyable. Même si je n'ai pas gagné l'étape, c'est le même sentiment pour moi". Il s'en est fallu de peu pour ça, peut-être un meilleur relais de Fausto Masnada quand Alaphilippe s'est écarté dans l'ultime ascension. Une équipe plus solide autour de lui donc, un sujet qui reviendra sur le tapis dans les jours à venir maintenant qu'il est passé dans la position du chassé.
"Je suis fier de l'équipe, sourit pourtant l'homme du jour. C'est un rêve qui devient réalité. On a travaillé tellement dur pour en arriver là. C'est une des plus belles choses que j'ai faites depuis que je fais du vélo". Le temps dira ce que vaut cette démonstration du Pico Jano. Les écarts créés sont impressionnants précisément parce qu'Evenepoel n'avait jamais fait ça sur un grand tour et que des questions entouraient encore ses possibilités dans le domaine. Sans préjuger de la suite de sa Vuelta, la pépite belge a déjà prouvé qu'elle avait au moins une partie de ce qu'il fallait pour être un candidat à la victoire sur ces courses.
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Déjà une minute d'avance sur Roglic

Les Roglic, Yates, les INEOS, Hindley, Almeida, Lopez ou Carapaz, autant de coureurs qui n'ont pu que subir l'accélération progressive d'un Evenepoel dans son plus pur style de rouleau-compresseur. Le Pico Jano et sa pente ni terriblement pentue, ni extrêmement longue, convenait parfaitement à ses qualités. Evenepoel avait une occasion, il l'a saisie, comme prévu. Qu'importe finalement qu'Enric Mas, qui s'est accroché à sa roue comme un morpion affamé, ne l'ait pas aidé. "Je lui ai demandé, assure-t-il. Il ne l'a jamais fait mais ce n'est pas important, le plus important était d'augmenter l'écart autant que possible avec les autres leaders".
Au général, son avance s'étend à 28 secondes sur l'Espagnol mais surtout à une minute, au moins, sur les autres qui peuvent déjà trembler à l'idée du chrono de mardi à Alicante. Sur les 30 kilomètres et avec ces jambes, le Belge devrait à coup sûr passer une sacrée deuxième couche. Primoz Roglic peut espérer faire jeu égal mais l'impression du jour et la minute déjà concédée sont des mauvais indicateurs pour le triple tenant du titre "La Vuelta est loin d'être terminée, nuance logiquement la pépite. Mais c'est une très belle journée. Ne doutez pas d'une chose : je ferai tout pour garder le maillot rouge le plus longtemps possible".
A l'entendre, Remco Evenepoel ne participera donc pas à la valse qui consiste à lâcher les rênes du général dès le lendemain de votre prise de pouvoir sur cette Vuelta. Si vendredi, l'affaire semble entendue, les étapes de samedi vers le Collau Fancuaya (10,2 km à 7,9%) et surtout dimanche à Les Praeres (3,8 km à 13%, des passages à 23 et 24%) seront de sacrés tests pour ses jambes, sa tête et son équipe. C'est d'ailleurs le propre des gamins, ils passent constamment de nouveaux examens. Si c'est l'aventurier Evenepoel qui doit apprendre sur Vuelta, c'est bien lui qui a distribué la première leçon.
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