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Le pari de Sastre

Eurosport
ParEurosport

Publié 07/05/2010 à 23:44 GMT+2

A 35 ans, Carlos Sastre part à la conquête du Giro. Plutôt que de miser sur le Tour de France, qu'il a déjà remporté et sur lequel il devient difficile pour lui de rivaliser avec les tous meilleurs, le grimpeur castillan reporte ses ambitions sur le Tour d'Italie. Un pari payant?

2010 Carlos Sastre Cervelo

Crédit: AFP

Carlos Sastre n'est pas du genre à faire des vagues. Les grandes déclarations tapageuses dans la presse, ce n'est franchement pas son truc. Mais quand quelque chose ne lui plait pas, il le dit. Et il n'est pas homme à oublier pour autant. Le Giro 2009 lui a ainsi laissé un sentiment mitigé. L'Espagnol a le sentiment qu'on lui a volé quelque chose qu'il avait mérité. Un podium, par exemple.
Quatrième à l'arrivée à Rome, le Castillan avait échoué au pied de la boite. Avant de regagner une place virtuelle dans les palmarès, après la disqualification pour dopage de l'Italien Danilo Di Luca. "Je ne suis pas monté physiquement sur le podium, souligne Sastre. L'année dernière m'a laissé un goût amer…" Il n'avait pourtant pas perdu son temps pendant trois semaines. Si Lance Armstrong avait été l'attraction médiatique, et si Denis Menchov avait logiquement remporté l'épreuve, Carlos Sastre avait néanmoins trouvé le moyen de se distinguer en signant deux victoires de prestige en haute altitude, au Monte Petrano et sur les pentes de Vésuve. Celles-là, personne n'a pu lui voler.
"Une course qui est plus à ma portée"
Quelques jours après son 35e anniversaire, le leader de l'équipe Cervelo a donc décidé de revenir sur le Giro, auquel il a pris goût ces dernières années. Il sait que sa carrière n'est plus devant lui. Il sent bien également que sur le Tour de France, il devient difficile pour lui de rivaliser avec un Contador ou un Schleck. Alors, non sans pragmatisme, le Castillan a décidé de cibler le Tour d'Italie comme le principal objectif de son année 2010. La concurrence y est un peu moins rude que sur les routes hexagonales en juillet, et le parcours, sur le papier en tout cas, lui convient à merveille. "C'est une course qui est plus à ma portée. Se fixer des objectifs réalistes, c'est une question d'intelligence", juge l'intéressé.
Alors, l'ordre de ses priorités épouse la chronologie du calendrier. "Le Giro est mon premier objectif de l'année, explique-t-il. J'ai construit ma saison pour être en forme à ce moment-là". La suite? Il verra le moment venu. "C'est seulement à la fin du Giro que je verrai si je suis en mesure de me présenter au départ du Tour." C'est au mois de novembre dernier qu'il a pris la décision de ne pas utiliser le Giro comme un tremplin vers le Tour, mais bien comme une fin en soi. "Mes deux victoires d'étape m'ont laissé un grand souvenir et comme le Tour de France a été très dur pour moi, j'ai décidé de miser sur le Tour d'Italie." Vu le profil hyper montagneux de cette 93e édition et la relativement faible proportion des épreuves chronométrées, Sastre sera dans son élément. Son choix apparait donc tout sauf absurde.
Surtout, la troisième semaine, absolument démentielle, n'est pas pour lui déplaire. Le vieux diesel madrilène a la réputation de donner sa pleine mesure dans le dernier tiers des grands tours. C'est là qu'il avait chapardé le maillot jaune à Cadel Evans il y a deux ans sur le Tour de France. Evans qui sera à nouveau un de ses adversaires, peut-être même le principal. Difficile néanmoins de se fier à ses résultats de la saison en cours pour le situer dans la hiérarchie des prétendants. Il n'a que huit petits jours de course à son actif en 2010. Il a disputé le Tour de Catalogne et Liège-Bastogne-Liège, où il a été pris dans une chute. Et c'est tout. Trop peu pour briller en Italie? Pas forcément. Au contraire, même. Sastre compte sur les deux premières semaines pour se mettre dans le rythme avant de carburer à plein régime lors des huit dernières étapes, lorsqu'il faudra se farcir le Grappa, le Zoncolan, le Plan de Corones, le Mortirolo et le Gavia. "Je me sens fort et je me sens frais, prévient Sastre. Même s'il y a beaucoup de concurrence, j'ai très envie de bien faire et je sens que j'ai une grande opportunité de gagner le Giro." Attention, quand Sastre parle, ce n'est jamais pour ne rien dire...
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2010 Carlos Sastre Cervelo

Crédit: AFP

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