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Apocalypse Giro

Eurosport
ParEurosport

Publié 15/05/2010 à 12:04 GMT+2

Par son tracé, la 7e étape du Giro s'annonçait difficile et piégeuse. Mais les conditions météorologiques, dantesques, ont rendu ce samedi infernal. L'Australien Cadel Evans (BMC) a remporté cette étape mémorable devant Damiano Cunego et Alexandre Vinokourov, qui reprend le maillot rose.

2010 Giro Cadel Evans Montalcino

Crédit: AFP

Le plaisir de tous ceux qui ont eu le bonheur d'assister à cette passionnante étape du Giro n'a d'égal que la souffrance qu'ont endurée les coureurs sur des routes rendues boueuses et glissantes par une pluie glaciale et persistante. Cette septième journée de course s'annonçait délicate à négocier pour les postulants au maillot rose. Les forts pourcentages du final et les 14 kilomètres de strade bianche, ces routes blanches et poussiéreuses, promettaient une étape âprement disputée sur laquelle devait briller les chasseurs de classiques. Pour les favoris de ce Giro, la mission était simple: être le plus précautionneux et le plus vigilant possible pour éviter toute mésaventure.
Plus que délicate, cette journée marathon reliant Carrara à Montalcino par delà les splendides paysages des vignes toscanes aura finalement été apocalyptique. Disputée sous des trombes d'eau qui ont transformé le final en un gigantesque cyclo-cross, cette étape a sonné le glas de Carlos Sastre, sacrifié Ivan Basso et Vicenzo Nibali sur l'autel de l'éternelle dramaturgie du Giro et consacré la force de Cadel Evans et l'opportunisme d'Alexandre Vinokourov.
Liquigas perd gros
Après une approche très rapide de ce final tourmenté, anecdotiquement marquée par la fugue des courageux Rick Flens (Rabobank) et Nicki Sörensen (Saxo Bank), cette 7e étape du Giro a basculé dans la descente du Passo del Rospatolo, à 35 kilomètres de l'arrivée, quand Vicenzo Nibali, trop généreux dans sa manière de négocier ses courbes, a vu sa roue avant se dérober sous lui en sortie de virage. Bien que sonné, le maillot rose, qui avait entrainé dans sa chute son coéquipier et leader Ivan Basso ainsi que ses rivaux Carlos Sastre et Michele Scarponi, s'est presque immédiatement remis en selle. Malgré une chasse menée tambour battant pendant la dernière heure de course, l'infortuné Sicilien n'est jamais parvenu à rentrer sur la tête de la course. Pire, à l'arrivée il accusait un débours de 2'01" qui, s'il ne l'élimine pas de la lutte pour la victoire finale, l'éloigne tout de même des premières positions et lui laisse sans doute un gout amer au travers de la gorge.
A l'avant, alors que la course battait son plein, on n'a en effet pas attendu l'homme fort de ce début de Giro. Stefano Garzelli et Alexandre Vinokourov, littéralement déchainés sur la première route blanche, tournaient les jambes avec l'envie d'opérer une première véritable sélection. Quelques kilomètres plus loin, alors qu'ils n'étaient plus qu'une trentaine de costauds à pouvoir rêver d'une victoire de prestige sur les routes de l'Eroica, ces deux même vétérans se retrouvaient aux avant-postes aux côtés de l'impressionnant Cadel Evans, du ressuscité Damiano Cunego et des plus surprenants David Arroyo (Caisse d'Epargne), Marco Pinotti (Team HTC-Columbia) et John Gadret (AG2R-La Mondiale).
Evans, plus que jamais favori ?
L'ultime ascension, la montée du Poggio Civitella, a finalement consacré la domination de ce groupe de 7 coureurs au sein duquel Cadel Evans semblait surnager. A l'aise sur les revêtements meubles de cette fin d'étape, l'ancien lauréat de la Coupe du Monde de VTT semblait également à son affaire sur les pentes quand ses adversaires, la bouche grande ouverte et les yeux exorbités, ne parvenaient plus à essayer de duper leur monde. Dans les rues de Montalcino, le champion du monde, qui n'a plus rien de commun avec le coureur sans grand panache qu'il fut jusque l'an dernier, continuait à donner le maximum dans l'espoir d'accentuer l'écart sur les grands battus du jour. Damiano Cunego, idéalement placé dans le sillage de l'Australien à l'entrée de la dernière ligne droite, se voyait alors lever les bras au bout de la chaussée mais la générosité d'Evans ce samedi se doublait d'une incroyable force qui lui a permis d'écraser la pédalée dans les derniers hectomètres en renvoyant ses ultimes rivaux à une décourageante impuissance.
Sur le podium, Alexandre Vinokourov, qui récupère le maillot rose au terme de cette journée dantesque, ne parvenait pas à sourire. Transi de froid, le visage livide, le Kazakh était peut-être également inquiet devant l'éclatante condition affichée par Cadel Evans qu'il précède désormais de 1'12" au classement général. Carlos Sastre, pour sa part, a concédé ce samedi la bagatelle de 5'20" sur le vainqueur du jour et peut d'ors et déjà considéré qu'il a perdu ce Giro. Harassante et passionnante, cette étape héroïque a donc livré les premiers verdicts du Tour d'Italie. Au soir de ce marathon, beaucoup doivent se souvenir que la troisième étape du Tour de France empruntera 13,2 kilomètres de pavés. Ce jour là, il ne faudrait pas qu'il pleuve...
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