L'étape pour Matteo Trentin, Steven Kruijswijk garde le rose

Etixx-Quick Step s'offre la passe de quatre. Après les deux succès de Kittel et celui de Brambilla, c'est Matteo Trentin qui s'est imposé à Pinerolo, au terme de la 18e étape, la plus longue de ce Tour d'Italie 2016. L'Italien a profité de la supériorité dans le final de la formation belge pour surprendre Moreno Moser (Cannondale) et s'offrir sa première victoire sur les routes du Giro. Chez les favoris, Alejandro Valverde (Movistar) est le seul à avoir tenté – certes timidement – à mettre le maillot rose de Steven Kruijswijk (Lotto NL-Jumbo) en danger. En vain? Il faudra attendre vendredi pour voir les grandes manœuvres.

On attendait les favoris, on a eu l'échappée. A la veille des deux grandes étapes des Alpes, les candidats au maillot rose n'avaient visiblement pas envie de se dépenser. Et ça a profité à l'échappée, parti très tôt et surtout très nombreuse avec pas moins de 24 coureurs en son sein. Les hommes de tête, qui ont vite compris qu'ils allaient se jouer l'étape, ont compté plus de 14 minutes d'avance à trente kilomètres de Pinerolo. C'était presque l'écart (13'24'') à l'arrivée. Il faut que c'est l'avant que l'action s'est passé.

Dans un final compliqué, avec notamment l'ascension de 2e catégori de Pramartino et ses 4km à 10% et deux passages sur le mur pavé (500m à 12,7%) de San Maurizio, les échappés ont tour à tour tenté de faire la décision. Si les Tinkoff, en surnombre dans le groupe de tête avec 3 coureurs (McCarthy, Brutt et Rovny) se sont complètement manqués, ça n'a pas été le cas des Etixx-Quick Step et des Cannondale. La formation américaine a d'abord demandé à Ramunas Navardauskas de rouler derrière les tentatives de Brutt, Le Gac (FDJ) ou Timmer (Giant-Alpecin) avant que Moreno Moser ne porte son accélération dans Pramartino. Seul Brambilla (Etixx-Quick Step) a pu le suivre.

Les deux hommes ont alors parfaitement collaboré pour creuser l'écart avec le groupe chasse, du moins jusqu'à la flamme rouge. Moment choisi par Matteo Trentin, auteur d'une montée de San Maurizio absolument exceptionnelle, pour faire son retour à l'avant de la course. L'Italien a profité du magnifique état d'esprit de son équipier à l'avant, qui a refusé de rouler pour favoriser son retour. Un retour pas du tout anticipé par Moser, dépassé à 200m de la ligne par le bolide italien, bien plus puissant. Avec ce quatrième succès d'étape, auquel se rajoutent plusieurs jours en rose et un maillot blanc quasi déjà gagné, le Giro des Etixx-Quick Step est une franche réussite.

L'autre gagnant du jour ne cesse d'impressionner. Imperturbable encore ce jeudi, Steven Kruijswijk (Lotto NL-Jumbo) a eu la chance de voir aucun de ses adversaires chercher à le mettre en danger sur les routes de Pinerolo, à l'exception d'une attaque de Valverde sur le sommet du mur de San Maurizio. Mais l'Espagnol a vite été repris. Le Néerlandais peut surtout se rassurer de la présence de Battaglin dans le final, l'Italien ayant roulé tout Pramartino pour dissuader toute attaque. Avec réussite. A trois jours de l'arrivée, Kruijswijk a toujours 3 minutes d'avance sur la concurrence et on voit mal ce qui pourrait le contrarier.