Richard Carapaz, doublure de luxe de la Movistar sur le Giro

La Movistar est venue sur le Tour d’Italie 2018 sans Nairo Quintana, Mikel Landa, Marc Soler et Alejandro Valverde. Mais pas sans ambition. Outre l'irrégulier Carlos Betancur, on savait qu’elle tenait, en la personne de Richard Carapaz, un solide candidat aux accessits sur ce 101e Giro. Et le début de course du jeune équatorien (24 ans) fait plus que le confirmer.

Samedi, sur les pentes de Montevergine, il a été l’un des plus audacieux. Une audace toute relative, puisqu’il a attaqué à 1,5 km du sommet, mais payante puisqu’il s’est imposé. "Je savais que je devais essayer de loin, avant le sprint", a expliqué le vainqueur du jour, qui a devancé le peloton des favoris de 7 secondes. Avec ce succès, son premier sur une course de trois semaines (dès sa deuxième participation à un Grand Tour), Carapaz conforte non seulement son maillot blanc, mais il intègre également le "top 10" du classement général : 8e, à 1'06" du porteur de la tunique rose, Simon Yates (Mitchelton-Scott).

Forcément, la question de son ambition se pose. Terminer meilleur jeune de ce Giro serait déjà une belle performance, notamment face à la concurrence de Miguel Angel Lopez (20e, +2'12"). "Le maillot blanc reste l'objectif principal, mais je prendrai ce qu'il y a prendre au fil du chemin" a déclaré au micro de la Chaîne L’Equipe, celui qui compte 36 secondes d'avance sur Sam Oomen (Sunweb), un autre gros client dans ce classement. Ben O'Connor (Dimension Data), qui a perdu du temps suite à la chute de Chris Froome (Sky), complète le podium provisoire de cette course au maglia bianca, à moins d'une minute (54").

Carapaz a terminé 36e du Tour d'Espagne l'an passé. L'Equatorien réalise un début de saison convaincant et monte qui plus est en puissance : 73e du Tour de San Juan, 23e de la course Colombia Oro y Paz, 11e de Paris-Nice, 3e de la Semaine internationale Coppi et Bartali... et 1er du Tour des Asturies. Plus encore que sa victoire d'étape, samedi, c'est sa capacité à terminer dans le groupe des favoris, jeudi au sommet de l'Etna, qui a marqué les esprits. Mais "la route jusqu'à Rome est encore longue" et avant les enchaînements de cols en haute altitude, les positions au classement général restent très fragiles. Dès dimanche, avec le premier franchissement du seuil des 2000 mètres de ce 101e Tour d'Italie, la hiérarchie pourrait être bouleversée.