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Tom Dumoulin, le tenant du titre avance masqué mais confiant

Simon Farvacque

Mis à jour 03/05/2018 à 17:31 GMT+2

TOUR D'ITALIE - Tom Dumoulin n’a pas brillé depuis le début de l'année. A l’heure de remettre sa couronne en jeu, du 4 au 27 mai, le lauréat du Giro 2017 ne peut s’appuyer sur aucune performance de référence. Il ne s’en inquiète pas, à quelques heures du départ de Jérusalem, ce vendredi. Et plusieurs arguments justifient la confiance affichée par le tenant du titre.

Tom Dumoulin, lors de la présentation du Tour d'Italie 2018, le 9 novembre 2017 à Milan

Crédit: Getty Images

Il n'y a pas qu'autour de Christopher Froome que gravitent des questions, à l'approche du départ du 101e Giro (4-27 mai 2018), vendredi à Jérusalem. Le vainqueur sortant, Tom Dumoulin, candidate à sa succession sans le moindre résultat probant depuis le début de la saison. La faute, avant tout, à un criant manque de réussite.

Malchance chronique

Lors du Tour d'Abou Dabi, il a enchaîné les problèmes mécaniques. D'abord sur le chrono, qu'il a achevé à la 12e position malgré ce contre-temps, puis sur la dernière étape, où il a laissé éclater sa frustration. "Je n'étais pas assez relax, je voulais montrer à quel point j'avais travaillé dur pendant l'hiver, a confié le leader de la Sunweb, dans des propos relayés par la RTBF. Je suis maintenant présenté comme le vainqueur du Giro (2017), j'estime que je dois confirmer ce statut."
La confirmation a eu lieu, fin 2017, avec une victoire finale sur le BinckBank Tour et un premier titre de champion du monde du chrono. Mais son début d'année 2018 est donc poussif, en termes de résultats en tout cas. Le Néerlandais n'a pas signé le moindre Top 10, excepté sur le contre-la-montre par équipes de Tirreno-Adriatico (5e). L'an passé, son entame de saison, à défaut d'être spectaculaire, avait dessiné les contours d'un Giro ambitieux. Son programme, identique, permet de mettre en perspective sa timide mise en route (voir tableau ci-dessous).
20172018
Abu Dhabi Tour3e38e
Strade Bianche 5e21e
Tirreno-Adriatico 6eAb.
Milan-Sanremo69e31e
Liège-Bastogne-Liège 22e15e
Paradoxalement à la lecture brute de ses classements, Tom Dumoulin a donné quelques gages de forme. Avant son abandon sur Tirreno-Adriatico, à cause d'une chute sans gravité, il était dans le coup au départ de l'étape décisive (9e). Difficile de le juger sur Milan-Sanremo, où il s'est plutôt mis au service de Michael Matthews et sur les Strade Bianche, disputées dans des conditions si particulières (froid, boue) qu'elles pouvaient accoucher de défaillances peu significatives. Liège-Bastogne-Liège représentait donc un test très intéressant. Et sa dernière course avant le Tour d'Italie a confirmé l'hypothèse d'une entame de saison en trompe l'œil. Sa 15e place, à 1'24" de Bob Jungels, le vainqueur, et moins d'une minute de Julian Alaphilippe, Alejandro Valverde et consorts, a été plutôt rassurante dans ce contexte.
Je n'ai pas besoin d'un repère pour connaître ma forme (...) Ces dix dernières années, je me suis suffisamment testé sur le vélo
Il n'y a donc pas de raison de paniquer. Pas à ses yeux, en tout cas. "Je n'ai pas besoin d'un repère pour connaître ma forme, déclare-t-il, concernant l'absence de performance référence en 2018. Je sais ce que je dois faire, quels que soient les défis qui m'attendent les trois prochaines semaines." Dumoulin (27 ans) joue la carte de la confiance et de l'expérience. Il faut dire que l'évolution de celui qui était considéré à ses débuts comme un rouleur, certes prometteur, mais exclusif, plaide pour lui. "Ces dix dernières années, je me suis suffisamment testé sur le vélo..." ajoute-t-il, malicieux.
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Tom Dumoulin n'est plus seulement un grand rouleur.

Crédit: Getty Images

Favori à part entière

L'an dernier, c'était avec une casquette d'outsider qu'il s'attaquait au Tour d'Italie, face à Nairo Quintana, Thibaut Pinot ou encore Vincenzo Nibali. Ses capacités en montagne, notamment expérimentés sur le Tour de Suisse (5e en 2014, 3e en 2015) et mises en lumière lors d'une Vuelta 2015 qui ne lui avait échappé que la veille de l'arrivée (6e), restaient sujettes à conditions. Surtout qu'il n'en avait que partiellement fait étalage lors du Giro 2016 (abandon sur blessure, après avoir porté le maillot rose). Pouvait-il les mettre à profit sur trois semaines, sans le moindre trou d'air ? Il a répondu positivement, en damant le pion aux grimpeurs avec brio.
Cette année, la donne a changé. La 101e édition du Tour d’Italie propose six arrivées au sommet (voire sept, en fonction de leur définition) − contre quatre pour la précédente − et 43,9 bornes d’effort solitaire − contre 69,1 en 2017 − mais Tom Dumoulin n'est plus le spécialiste du chrono sur lequel les vainqueurs potentiels d'un Grand Tour doivent garder un œil, faute de le payer s'ils oublient de se débarrasser de lui en haute altitude. Il fait maintenant partie de leur caste. Il a le pedigree d'un favori, que l'on ne juge pas uniquement sur la dynamique du moment.
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Tom Dumoulin

Crédit: AFP

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