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Battu mais pas résigné, Roglic y croit encore : "Le Giro n'est pas terminé"

Julien Chesnais

Publié 28/05/2019 à 21:26 GMT+2

TOUR D'ITALIE - En grande difficulté dans le Mortirolo, Primoz Roglic (Jumbo-Visma) a hypothéqué ses chances de victoire finale ce mardi. Relégué à la 3e place du général, à 2'09'' de Richard Carapaz, le Slovène va devoir changer de stratégie pour espérer inverser la tendance et finir en rose à Vérone dimanche prochain. Il n'a plus le choix. De suiveur, il doit se muer en chasseur.

Primoz Roglic of Slovenia and Team Jumbo - Visma / Passo del Mortirolo (1854m)/ during the 102nd Giro d'Italia 2019, Stage 16 a 194km stage from Lovere to Ponte di Legno 1254m

Crédit: Getty Images

Lâché à mi-pente du Mortirolo dans le final de la 16e étape, Primoz Roglic a subi mardi son plus gros revers depuis le départ du Giro, déboursant au final 1'22'' à Richard Carapaz, Vincenzo Nibali et Mikel Landa, ses trois plus grands rivaux. Au général, le leader de Jumbo-Visma a ainsi reculé au 3e rang du général, à 2'09'' de Carapaz et 22'' de Nibali. Un gros coup de massue qui change le rapport de force entre les ténors.
La terrible montée lombarde (12km à 11%) a-t-elle sonné le glas des ambitions du Slovène ? Difficile à dire. En façade, Roglic assure garder espoir, concédant avoir perdu une bataille, mais pas la guerre. "La journée a été difficile, surtout avec le froid pour finir, s'est exprimé le coureur de 29 ans. J'ai tout donné sur le Mortirolo. C'était une étape importante dans la bataille pour le maillot rose. Mais le Giro n'est pas encore terminé et tout peut arriver."
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Primoz Roglic a montré ses limites dans le Mortirolo lors de la 16e étape du Giro 2019

Crédit: Getty Images

Deux jours après un premier couac

Cette défaite fait suite au couac de Côme, il y a deux jours, où il avait perdu 40'' sur Nibali et Carapaz suite à une chute dans la descente du Civiglio (il avait basculé au sommet avec 12'' de retard). L'impact de son changement de vélo au pied de la montée lombarde était difficile à quantifier. Néanmoins, cela expliquait en partie cette première contre-perf'. Mais pour ce qui est de cette 16e étape, Roglic n'a aucune excuse derrière laquelle se réfugier (si ce n'est les séquelles de sa chute de dimanche).
Après avoir tout raflé en début de saison (UAE Tour, Tirreno-Adriatico, Romandie), puis démarré tambour battant le Giro (deux victoires écrasantes en chrono, cinq jours en rose), il semble enfin marquer le pas, ce qui pose la question de sa préparation (était-il prêt trop tôt ?) ou de ses capacités en très haute-montagne (n'est-il pas plus taillé pour le Tour de France ?). En tout, depuis que la montagne a débuté, jeudi dernier, c'est la dégringolade. En l'espace de cinq étapes, il a déboursé plus de cinq minutes sur Carapaz. Et il n'occuperait que le 5e rang d'un général virtuel démarrant à la première étape de montagne, soit la 12e étape, entre Cuneo et Pinerolo.
Classement général ne prenant en compte que les cinq dernières étapes (12e à 16e) :
1. Carapaz, 24h54'54''
2. Landa, à 1'39''
3. Nibali, à 3'19''
4. Lopez, à 5'04''
5. Roglic, à 5'25''
6. Majka, à 6'03''
7. Yates, à 6'16''
8. Mollema, à 6'21''
9. Sivakov, 6'56''
10. Zakarin, à 9'46''

De suiveur à chasseur ?

À cinq jours de l'arrivée, et puisqu'il reste encore trois étapes de grimpette où il pourrait perdre encore du temps, ses chances de finir en rose semblent plus minces que jamais. Avant la 16e étape, il semblait toujours tenir la pole position parmi les favoris. Il restait à 47'' de Carapaz, un retard que le Slovène semblait en mesure de combler lors du chrono final de Vérone. En tout cas, il y avait match sur le papier.
Mais désormais, Roglic se retrouve dans une position tout à fait nouvelle dans ce Giro. Lui qui s'obstinait à ne pas perdre du temps doit désormais chercher à en reprendre. De suiveur, il doit se muer en chasseur. Il n'a pas le choix vu ses 2'09'' de retard sur Carapaz. Car sauf catastrophe, l'Équatorien ne perdra pas une avance pareille dimanche prochain. Il n'avait pas été ridicule à Saint-Marin (11e de l'étape), n'ayant concédé que 1'55'' sur Roglic en 35 kilomètres. Dimanche prochain, le chrono de Vérone sera deux fois plus court (17 km) et comprend une longue partie en montée et descente où les non-spécialistes devraient limiter la casse. Roglic doit donc reprendre du temps d'ici là.
Relégué dans une position de chasseur, pourra-t-il inverser la dynamique de ce Giro, le faire basculer en sa faveur ? Rien n'est moins sûr. "Le Giro n'est pas encore terminé, positive Addy Engels, le directeur sportif de Roglic, dans une forme de méthode Coué. Nous avons déjà vu des choses surprenantes dans ce Giro. Nous continuerons à nous battre jusqu'à la fin."
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Vincenzo Nibali, Primoz Roglic - Giro d'Italia 2019 stage 12 - Getty Images

Crédit: Getty Images

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