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Tour d'Italie - Carapaz, l'incroyable histoire d'un vainqueur historique

Jean-Baptiste Duluc

Mis à jour 02/06/2019 à 21:12 GMT+2

TOUR D'ITALIE – Vainqueur de son premier Grand Tour ce dimanche en résistant dans le chrono final de Vérone, Richard Carapaz a fait son entrée dans le gratin mondial à l'issue d'un Giro qui l'aura élevé au statut de grand champion. Une victoire sur laquelle personne n'aurait parié. Que ce soit au départ de Bologne ou dans sa jeunesse.

Carapaz - Giro d'Italia 2019 - Getty Images

Crédit: Getty Images

Le cyclisme raffole de ces contes de fées. De ces histoires aussi magnifiques qu'improbables qui élèvent un cycliste au-delà de sa simple condition de coureur. On pourrait évoquer celle d'Esteban Chaves, dont on a cru la carrière brisée par sa chute au Trofeo Laigueglia en 2013 avant de le voir monter sur le podium du Giro trois ans plus tard. On parlera désormais de l'histoire de Richard Carapaz.
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Richard Carapaz vainqueur du Giro 2019

Crédit: Getty Images

Il faut dire que le grimpeur de la Movistar était voué à entrer dans l'histoire en devenant le premier Equatorien à remporter un Grand Tour. Mais le natif de Tulcan y aura en plus mis la manière, avec deux victoires d'étapes et un renversement total de situation en montagne. Repoussé à 3'16'' du grand favori annoncé Primoz Roglic (Jumbo-Visma) à l'issue du chrono de San Marin, on voyait mal comment le 4e du Giro 2018 pouvait renverser le classement général. La tâche paraissait insurmontable. Mais le bonhomme a l'habitude de ne pas abandonner.

Il aurait pu ne jamais passer pro

Cette leçon, Richard Carapaz ne l'oubliera sans doute jamais. Il faut dire que l'Equatorien a failli payer au prix fort le droit de l'apprendre. En 2014, alors qu'il est en préparation pour le championnat Panaméricain, il est renversé par une voiture près de chez lui. A 20 ans, il apparaissait déjà comme un potentiel excellent coureur, vainqueur du championnat Panaméricain mais aussi 9e du Tour des Pays de Savoie en 2013. Mais cette tragédie remet tout en question.
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Carapaz - Giro d'Italia 2019 - Getty Images

Crédit: Getty Images

Transporté d'urgence à l'hôpital, en état de choc, il entend les médecins affirmer qu'il ne marchera sans doute plus jamais. Et il ne pense même plus alors à ses rêves de passer professionnel. Mais il ne lâche rien. Se remet petit à petit, à marcher d'abord puis à monter sur le vélo. Presque comme si de rien n'était. "Quand j’ai repris, c’est comme si je revivais, expliquait-il à Chronique du vélo l'an dernier. Cela m’a donné beaucoup de force pour retourner travailler encore et encore, et c’est ce qui fait que je suis là aujourd’hui. L’exigence est la clé du succès. Des garçons avec du talent comme moi il y en a beaucoup mais ce n’est pas suffisant pour réussir, il faut le travail en plus."

Montevergine, naissance d'un champion

Alors, il travaille. Il ne rechigne jamais à aller s'entraîner, même lorsque les conditions répugneraient la grande majorité des coureurs pros. "Cela ne me dérange pas de m’entraîner et de courir dans le froid, déclarait-il à El Comercio. Au contraire, j’habitue mon corps pour de pareilles situations en course". Et c'est efficace. C'est sous une pluie torrentielle qu'il remporte le premier succès majeur de sa carrière en 2018… sur le Tour d'Italie. Lors de la 9e étape, l'Equatorien attaque dans le final de la montée vers Montevergine et remporte alors la 3e victoire de sa carrière, après le général et une étape au Tour des Asturies, quelques semaines plus tôt. Un succès qui fait date, qui a ancré l'Equatorien dans le paysage et qui, par-dessus tout, lui a donné une grande confiance en lui.
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Carapaz - Giro d'Italia 2019 stage 21 - Getty Images

Crédit: Getty Images

Au départ de Bologne, personne ou presque n'imaginait un Movistar remporter le Giro. Et quitte à en choisir un, beaucoup pensait plus à Mikel Landa qu'à Richard Carapaz. Malgré sa 4e place de l'an dernier. Malgré les ambitions affichées par l'Equatorien en fin d'année passée. “L’équipe a décidé de me faire confiance pour le Giro 2019, expliquait-il au quotidien El Comercio. Les entraîneurs pensent que j’ai beaucoup de chances de gagner. Cette année, nous y sommes allés pour essayer, l’an prochain, nous irons nous battre pour la victoire. Je veux ramener le maillot rose en Equateur.” Et il n'aura rien laissé lui barrer la route. Ce n'est pas dans ses habitudes.
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