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Bernal, Sivakov, Geoghegan Hart, nouvelle génération, nouveau style : Ineos, plus vivante que jamais

Christophe Gaudot

Mis à jour 26/10/2020 à 18:39 GMT+1

TOUR D'ITALIE - Avec Tao Geoghegan Hart, Ineos (anciennement Sky) a remporté un onzième grand tour, perpétuant une "success story" qui dure désormais depuis 2012. Le tout après un Tour de France raté et l'abandon du leader désigné Geraint Thomas sur le Giro. Non, Ineos n'est pas morte, loin de là.

ao Geoghegan Hart of The United Kingdom and Team INEOS Grenadiers Pink Leader Jersey / Sir Dave Brailsford

Crédit: Getty Images

Paradoxal Giro pour la bande à Dave Brailsford. Parfaitement lancé par le gain du chrono inaugural, et donc du maillot rose, par Filippo Ganna, il avait pris une tournure funeste avec l'abandon de Geraint Thomas. Qu'à cela ne tienne, l'équipe a alors fait feu de tout bois, oubliant toute stratégie défensive, pour glaner les bouquets à la pelle. Finalement, l'habitude faisant, un coureur d'Ineos, Tao Geoghegan Hart, a pris place sur la plus haute marche du podium. Et ce grand tour restera dans les annales de l'équipe comme l'un des plus réussis. Ce qui n'est pas peu dire.
Puisque l'équipe Ineos, anciennement Sky, aime tant les chiffres, commençons par là : une victoire finale, un maillot blanc, un classement par équipes - nous y reviendrons -, et surtout sept succès d'étape. Sept sur vingt-et-une, 33% de réussite !
Ganna (trois contre-la-montre et une étape en ligne), Narvaez (une étape) et enfin Tao Geoghegan Hart (deux étapes) sont donc les pourvoyeurs de succès de l'équipe britannique. Pas Egan Bernal, Richard Carapaz, Geraint Thomas ou n'importe quel autre coureurs établis. Des hommes de 25 ans ou moins qui n'avaient jamais levé les bras sur un grand tour. Preuve du vivier incroyable de l'équipe de Dave Brailsford.

L'Ineos ennuyante, on oublie ?

Un vivier qui a permis à Ineos, malgré l'abandon de Thomas donc, de glaner le classement par équipe. Une première pour elle depuis le Tour d'Italie 2018 remporté par Chris Froome. Pas de quoi sauter au plafond pour la formation Ineos mais un petit événement à l'échelle du cyclisme mondial puisque Movistar restait sur six sacres de suite (du Tour de France 2018 à la Grande Boucle 2020).
Surtout, et c'est là le vrai changement pour Ineos, elle a couru contre-nature. Ganna vers Camigliatello Silano, Narvaez à Cesenatico l'ont emporté en prenant part à une échappée. Là où jamais un coureur Ineos ne mettait les pieds quand l'un de ses leaders étaient en lice pour une victoire finale. Ce n'était pas encore le cas de Tao Geoghegan Hart, véritablement rentré dans le jeu en dernière semaine.
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"Geoghegan Hart, on le voit venir depuis un petit moment"

Sans le poids de la course, laissé volontiers à Deceuninck-Quick Step puis Sunweb, Ineos a pris un plaisir fou… tout en triomphant à la fin grâce à une stratégie utilisée par d'autres jadis : placer des hommes à l'avant pour servir de relais utiles au leader. Rohan Dennis a ainsi joué un énorme rôle dans le sacre de Geoghegan Hart en le tractant dans le Stelvio puis à Sestrières.

"C'est une histoire différente qui débute"

"Nous sommes les 'Grenadiers' maintenant". Voilà résumée la philosophie que Dave Brailsford entend embrasser désormais. Le Grenadier c'est évidemment le véhicule produit par Ineos, sponsor de l'équipe mais c'est aussi l'image d'un homme qui met le feu partout où il peut. "Nous avions l'habitude de courir en train, d'avoir un style défensif et de gagner beaucoup de cette manière, rappelle le boss britannique à Eurosport Italie. Mais ce n'était pas vraiment fun comparé à ça, non ?".
Oubliée donc la si ennuyante et critiquée machine Sky ? "Au final, le sport, c'est la course, les émotions, les moments exaltants, c'est ce que nous voulons faire", appuie Brailsford. On attendra les prochains grands tours pour juger évidemment mais Dave Brailsford semble tout prêt à laisser le rôle de patron à Jumbo-Visma, critiquée pour les mêmes raisons que son équipe il y a peu.
Avec une nouvelle génération de coureurs qui prend les rênes (Bernal, Sivakov, Geoghegan Hart, Carapaz), Ineos sera menée par des coureurs bien différents de ceux qu'étaient les Wiggins, Thomas et dans une moindre mesure Froome. Tous, ou presque, sont de purs grimpeurs, prêts à enflammer la course à la moindre occasion. Sur la 6e étape de la Vuelta dimanche, Carapaz, flanqué d'Amador, a piégé Roglic dans une descente, symbole d'une équipe Ineos peut-être libérée de son propre carcan. A Brailsford le mot de la fin : "C'est une histoire différente qui débute".
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