Giro 2022 - Lennard Kämna conquiert l'Etna, le maillot rose pour Juan Pedro Lopez, Guillaume Martin perd du temps

Comme ce fut le cas lors des six dernières arrivées du Giro à l’Etna, le maillot rose a changé d’épaules sur le volcan sicilien. Membre de l’échappée matinale, Juan Pedro Lopez (Trek-Segafredo) est le nouveau leader du classement général, Mathieu van der Poel n’ayant même pas essayé de défendre son bien ce mardi. L’Espagnol pouvait même envisager le doublé, mais il a été repris à 2,5km de l’arrivée puis battu au sprint par Lennard Kämna (Bora-Hansgrohe), lauréat de cette 4e étape. Ce premier rendez-vous en altitude n’a pas vu la moindre attaque chez les cadors, qui ont franchi la ligne ensemble, à 2’37”, dans un peloton d’une quinzaine d’unités où manquaient néanmoins Tom Dumoulin, Vincenzo Nibali, Guillaume Martin et Miguel Angel Lopez, contraint à l’abandon en début de journée.

Les baroudeurs étaient nombreux à avoir coché cette première journée de grimpette, propice à une échappée victorieuse de par son tracé. Les attaques ont fusé dès le départ, sous l’impulsion de Thomas De Gendt (Lotto-Soudal), et même van der Poel a décoché quelques flèches. Mais le peloton n’a pas voulu laisser filer l’imprévisible Néerlandais.

Un groupe de 14 coureurs a fini par se constituer. Les Français Lilian Calmejane (AG2R Citroën) et Rémy Rochas (Cofidis) étaient accompagnés de Kämna, Lopez, Stefano Oldani (Alpecin-Fenix), Valerio Conti (Astana-Qazaqstan), Davide Villella (Cofidis), Diego Andres Camargo (EF Education-EasyPost), Erik Fetter (Eolo Kometa), Rein Taaramäe (Intermarché-Wanty-Gobert Matériaux), Alexander Cataford (Israël-Premier Tech), Gijs Leemreize (Jumbo-Visma), Sylvain Moniquet (Lotto Soudal) et Mauri Vansevenant (Quick-Step Alpha Vinyl), homme le mieux placé au général.

L’échappée a pris onze minutes d’avance, moment choisi par l’équipe INEOS Grenadiers pour entamer la poursuite. Aidés par la formation Bahrain-Victorious, les hommes de Dave Brailsford ont progressivement réduit l’écart, qui n’était plus que de 6’55” à 40 km de l’arrivée, au pied de l’Etna. Stefano Oldani (Alpecin-Fenix) a anticipé dans les premiers faux-plats. Et lorsque l’ascension débuta véritablement (23km à 6%), l’Italien comptait 30” d’avance sur ses poursuivants et 5’30” sur le peloton, au sein duquel le maillot rose Mathieu van der Poel s’est rapidement laissé distancer.

A 11km du but, Lopez, parti seul en contre, a repris et déposé Oldani, à court de carburant. L’Espagnol semblait lanc vers la victoire mais c’était sans compter sur Kämna. L’Allemand a fait la jonction à 2,5 km du but puis a réglé son compagnon au sprint pour remporter sa 2e victoire sur un grand tour, deux ans après son succès à Villard-de-Lans sur le Tour de France. C’était déjà à l’issue d’une échappée.

Au lendemain du premier jour de repos, la grande bagarre attendue n’a pas eu lieu, la faute notamment au vent globalement défavorable. Pas une seule attaque n'est à recenser, mais seulement 17 coureurs à l’arrivée dans le premier peloton réglé par Richard Carapaz (INEOS Grenadiers), qui a fait rouler les siens dans la montée, devant Romain Bardet (DSM). La sélection s’est faite par l’arrière et a tout de même fait des victimes de renom. Rapidement distancé, Tom Dumoulin (Jumbo-Visma) a concédé plus de six minutes sur ses rivaux. Lâchés quasi simultanément à 5 kilomètres du but, Vincenzo Nibali (Astana Qazaqstan) et Guillaume Martin (Cofidis) ont respectivement déboursé 2’15” et 1’31”.

Rien n’est encore perdu au général pour l’Italien et le Français, qui connaissaient parfaitement ces routes, l’un pour y avoir grandi et l’autre pour y être resté trois semaines en stage avant le Giro. Mais l’impression laissée n’augure rien de très bon pour la suite. En revanche, il n’y aura pas de session de rattrapage pour Miguel Angel Lopez (Astana Qazaqstan). Souffrant de la hanche gauche selon son équipe, le Colombien, 3e du Giro 2018, a jeté l’éponge dans la première partie de l’étape. Le premier abandon retentissant dans cette 105e édition du Tour d’Italie.