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Tour de France Femmes - "Jamais vu ça", "aucun respect" : les filles découvrent la folle nervosité du Tour
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Publié 25/07/2022 à 20:28 GMT+2
TOUR DE FRANCE FEMMES – Journée de folie sur la Grande Boucle. La première édition du Tour féminin avec Zwift a été marquée par une multiplication des chutes dans le final de la deuxième étape, dûes à une nervosité inédite pour le peloton féminin. Mais, finalement, si typique du Tour de France. Et qui a déjà laissé quelques coureuses sur le carreau.
Cordon-Ragot : "Je n'ai jamais vu ça, c'est affolant"
Video credit: Eurosport
Le Tour est unique. Par son prestige, sa dimension médiatique mais aussi la nervosité qu’il inspire et les risques de chutes qu’il fait planer. Si les femmes espèrent voir les deux premières grandir encore à l'avenir, elles ont découvert à leurs dépens les deux autres ce lundi à l’occasion de la deuxième étape. En direction de Provins, le peloton a multiplié les chutes, six au moins, sur les routes de la Seine-et-Marne, mettant au sol ou retardant plus de la moitié des coureuses. Certaines favorites, et notamment les leaders de la FDJ-Suez-Futuroscope, y ont laissé toutes leurs illusions. Les autres ont moins perdu, sinon leur innocence : sur la Grande Boucle, c’est la guerre.
"Il n’y a aucun respect, expliquait après l’arrivée la Française de la Trek-Segafredo Audrey Cordon-Ragot. C’est marche ou crève ! Quand c’est comme ça, que tu as un leader qui vise le maillot jaune, tu n’as d’autre choix que de rouler et de prendre le vent. C’est chose faite, on est entières. Mais c’était fou". Surtout dans le final, avec toutes ces chutes qui se sont enchainées dans les trente derniers kilomètres. La guerre de placement, typique de la première semaine du Tour de France, n’est clairement pas l’apanage des hommes. Et pour cette première édition de l’épreuve féminine, les coureuses se sont rendues compte pourquoi le Tour était si particulier. Car, qui dit courir placée, dit courir dangereusement. Surtout sur les routes étroites empruntées ce lundi.
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Asencio sur les nombreuses chutes : "Ça a beaucoup frotté car tout le monde voulait être devant"
Video credit: Eurosport
"Franchement, je n’ai jamais vu ça, raconte la championne de France. Il n’y avait pas de respect des équipes. On essaie de toujours rester ensemble mais il y a toujours quelqu’un qui arrive là où il n’y a pas de place". Entre équipes de favorites et équipes de sprinteuses, la lutte a été incessante, renforcée par le fort vent qui a ajouté une nervosité supplémentaire dans un peloton qui n’en avait vraiment pas besoin. Et qui ne semblait pas s’attendre à ça. "Je ne suis pas là pour tomber, j’essaie de respecter tout le monde, poursuit la Tricolore. Quand je vois un danger, j’essaie de le pointer du doigt mais j’ai l’impression qu’on n’est pas beaucoup à le faire. On passe à travers les gouttes aujourd’hui mais je suis passée à côté de m’en prendre une (une gamelle, ndlr) au moins dix fois". Contrairement à Marta Cavalli, la grande victime du jour.
Favorite pour la victoire finale avec Annemiek van Vleuten (Movistar), l’Italienne de la formation FDJ-Suez-Futuroscope, percutée violemment à 25km de l’arrivée dans une chute massive par l’Australienne Nicole Frain (Parkhotel Valkenburg), a fini par abandonner. L’incident spectaculaire a fait craindre le pire pour Cavalli, qui a fini sa journée à l’hôpital. "Vous avez pu voir la chute spectaculaire dont elle a été victime et à quel point notre sport était dangereux, témoignait le manager général de l’Italienne, Stephen Delcourt. Il faut qu'on fasse vraiment attention, mais je suis très, très inquiet pour notre sport et la sécurité de nos coureuses quand je vois ce genre de chutes". Surtout quand elles sont aussi nombreuses.
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Le choc terrible : fauchée à pleine vitesse, Cavalli a tout perdu
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"Je n’ai jamais vu autant de chutes depuis le début de la saison, c’est affolant…", confirme Audrey Cordon Ragot, qui a vécu au premier plan cette passe d’armes pour le placement parfois à la limite et souvent au-delà du raisonnable. Et qui découvre cette tension dont le Tour est si friand depuis des décennies chez les hommes. "C’est le Tour de France, tout le monde veut bien faire – ce qui est normal - mais entre bien faire et faire n’importe quoi, la limite est très fine, s’emporte la Tricolore de la Trek-Segafredo. Je suis assez choquée de la manière dont les filles ont couru aujourd’hui…" Et ce n’était qu’une journée plate avec du vent. L’étape de mercredi avec les chemins empierrés, qu’il faut absolument aborder aux avant-postes, promet une nouvelle guerre de placement. Attention, danger.
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